On prendra pas de résolutions, parce qu’on se trouve ben corrects de même. Toutefois, c’est quand même l’heure des bilans pour 2015. Voici donc nos albums francophones locaux préférés de l’année.
10 Les Soeurs Boulay – 4488 de l’Amour
Près de trois ans après la sortie de l’album qui les a fait connaître (Le poids des confettis), Les soeurs Boulay ont rappliqué cette année avec 4488 de l’Amour, un élan émotif et engagé soutenu par les guitares électriques (Jesse Mac Cormack, Gabriel Gratton), les batteries (Vincent Carré, Samuel Joly) et les instruments à vent (Renaud Gratton, Jérôme Dupuis-Cloutier). Le duo nous entraîne dans l’anecdote tendre et les souvenirs déconstruits et lissés. Pour ce second album qui est souvent le moment où «ça passe ou ça casse» les filles amène le folk là où il ne va pas souvent. C’est doux. (ÉLISE JETTÉ)
9 Bernard Adamus – Sorel Soviet So What
En 2015, le coloré Bernard Adamus a préféré renforcer le côté musical de son œuvre folk-country et c’est avec son savoureux deuxième album Sorel Soviet So What qu’il ajoute des couches et de la texture à son œuvre déjantée. On n’a pas perdu le côté mordant pour autant: on parle quand même de lolos sur le premier extrait. (ALEXANDRE DEMERS)
8 Ponctuation – La réalité nous suffit
Deuxième album des deux bums de Québec, La réalité nous suffit a été enregistré sur un 8 tracks et ça paraît. Rappelant parfois Ty Segall ou The Oh Sees, les mecs nous offrent une sonorité crado, fuzzy et psyché, bref, les frères Chiasson sont maintenant les maîtres incontestables du garage québécois. (MATHIEU CATAFARD)
7 Saratoga – Saratoga
Une contrebasse, une guitare et les douces voix de Chantal Archambault et de Michel-Olivier Gasse: il n’en faut pas plus pour qu’opère le charme. Ces cinq chansons feutrées, comme des bribes de vie, sont la preuve que du minimalisme peut jaillir une infinie beauté. De la musique qui va droit au cœur. (CAROLINE BERTRAND)
6 Louis-Jean Cormier – Les grandes artères
Le musicien à la voix enveloppante et empreinte de sensibilité démontre encore une fois l’immensité de son talent, pour ne pas dire sa virtuosité. Poignantes et enlevantes, ses mélodies rock et folk extrêmement bien ficelées, toutes plus mémorables les unes que les autres, font fi de moule. Bref, tout ce qu’il touche se transforme en or. (CAROLINE BERTRAND)
5 Caltâr-Bateau – La bavure des possessions
Il y a du beau bon monde sur ce projet-là, l’ami! C’est un album riche en bon. Les voix se superposent à merveille comme des guimauves sur un chocolat chaud. C’est un album riche en textes. Je ne saurai quoi dire d’autre que La bavure des possessions est un album riche en toute. Si t’es dans l’autobus et que tu écoutes l’album, je te donne la permission de mettre le volume au maximum afin que tous puissent l’écouter, surtout si c’est la chanson Rouge maladie, c’est ma pref. (NOÉMIE ST-LAURENT-SAVARIA)
4 Rosie Valland – Partir avant
Le premier album d’un auteur-compositeur est souvent un amalgame de sentiments passés vécus et jamais évacués. Ces émotions brutes donnent naissance à des pièces sensibles, à fleur de peau. C’est dans cet état de libération que Partir avant est né, abordant tous les sujets qui auraient dû être abordés, disant les mots qui auraient dû être dits. Avec son complice Jesse Mac Cormack, Rosie Valland met de l’avant un aspect fonceur de sa personnalité, dévoilant ses histoires comme un livre ouvert et maniant les arrangements comme une reine. (ÉLISE JETTÉ)
3 Philippe Brach – Portraits de famine
Il n’en perd pas de temps ce Brach! Un peu plus d’un an après la sortie de son premier album, il est revenu à la charge avec un autre disque où la divagation prend de l’ampleur. Se décollant légèrement des morceaux plus poignants il prend une tangente un peu fucked up et nous catapulte ailleurs. Totalement. Gros fun de mon côté: pouvoir enfin entendre la pièce Alice sur disque et non seulement en concerts. Outre-passant les règles du bon goût, Philippe Brach prouve une fois de plus que le cadre, c’est pour les autres. Allons colorier maintenant! (ÉLISE JETTÉ)
2 Safia Nolin – Limoilou
Limoilou est l’album québécois le plus déchirant de l’année. À fleur de peau, Safia Nolin y chante son quotidien terne, sans éclat, comme pour se libérer de ses tourments et tenter d’y trouver un peu de lumière. Grâce à lui, la chanteuse est devenue, en quelques mois seulement, la nouvelle coqueluche de la chanson québécoise. (OLIVIER BOISVERT-MAGNEN)
1 Jean Leloup – À Paradis City
Porté par l’humilité désarmante de son créateur, qui raconte sans pudeur sa descente aux enfers et sa peur de la mort, À Paradis City est l’album de la rédemption et de la consécration pour Jean Leloup. Touchant sans être larmoyant, ce huitième opus repose sur des arrangements simples et des compositions folk universelles, parfois empreintes d’un groove saisissant. Au même titre que Le Dôme, À Paradis City est une œuvre de premier plan dans la carrière extrêmement remplie de ce maître de la chanson d’ici. (OLIVIER BOISVERT-MAGNEN)
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Très bien le décompte là, mais yo personne a écouté l’album de Corridor ou quoi?