Comme le chante Les Trois Accords, tout le monde a sa personne préférée dans la vie et j’ai trouvé la mienne hier en la géniale personne de Annie-Claude Deschênes de Duchess Says. Retour sur une journée bien remplie, avec 11 bands en 10 heures!

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Photo: Mathieu Aubre

Mon épopée homérique commence au Café Campus, où les deux scènes sont utilisées pour la présentation du traditionnel showcase franco de M pour Montréal. Cette année, 6 groupes au programme dans une variété de genres intéressante.

On commence avec Bronswick, qui vient présenter son nouveau matériel, incluant le single Tout effacer, au public montréalais. Une performance qui manque encore un peu de rodage, même si le duo s’est grandement amélioré depuis ce printemps et que Catherine Coutu semble avoir pris pas mal de confiance.

On poursuit avec le ratoureux Philippe Brach, égal à lui-même, qui vient présenter cinq chansons et de coquins speachs en anglais pour les délégués. Du beau rock dansant qui détonne un peu avec le reste du line up et des shooters en matinée, ça donne toujours un bon mix.

Le public retourne au Petit Campus, maintenant habitué aux transitions d’étages entre les bands, pour aller se calmer avec Safia Nolin, toujours aussi touchante. En formule duo, elle nous joue du contenu de Limoilou, accompagnée de ‘’ses petits cheveux gras’’ et d’un t-shirt de Britney Spears.

C’est ensuite le tour de Laurence Nerbonne de montrer ce qu’elle sait faire aux quelques courageux délégués internationaux encore en ville. Stressée, elle ne semble pas tout à fait à l’aise et demande même à faire baisser le volume de son micro, disant ne pas trop aimer s’entendre… Pas la meilleure performance de mon festival, mettons.

Une nouveauté s’ajoute à la soirée: Paupière, petits nouveaux du paysage musical. Une bête mystérieuse et kitsch, mais sexy à l’excès. Être Beat Sexü, j’aurais peur de me faire bientôt déclasser, même si le trio manque clairement de rodage et d’aisance dans ses interventions.

Je quitte la salle juste avant le set de Pierre Kwenders (très bon, paraît-il) pour aller souper avant de me rendre au Divan Orange, où Indie Montréal présente son énième showcase gratuit de l’année. C’est Peter Henry Phillips qui lance le tout devant une salle comble vers les 18h, avec son folk-rock plein d’âme. Au final, il joue étonnamment bien, surclassant la performance de Plants and Animals de jeudi soir, pour comparer à un artiste semblable.

APigeon, habituée de ce type d’événement, prend ensuite la relève pendant que PHP quitte pour Brossard, où il donnera un deuxième show dans la même soirée. Fidèle à son habitude, la montréalaise est hypnotisante autant dans son chant que sa danse, accoutrée pour l’occasion d’une robe de Mickey Mouse tachée de peinture et déchirée un peu partout. Si le public était moins nombreux, les délégués présents semblent au moins avoir réellement apprécié.


Le 5 à 8 terminé, je quitte la salle pour me diriger vers ce que je considère être le meilleur line up de l’édition 2015: la soirée Organ Mood, Country, Chocolat et Duchess Says présentée au Club Soda.

Les premiers s’amènent devant une salle très clairsemée avec une ambiance un peu étrange pour leur type de musique. Le temps d’aller saluer Christophe, le claviériste de la formation, je me retrouve avec un enregistreur sur le cœur et mes battements cardiaques peu rapides samplés dans une pièce. Moment court, mais bien agréable et plus dansant qu’à l’habitude.

Les surprenants Country prennent ensuite la relève. Je dois avouer que je ne les connaissais pas avant et que j’aime beaucoup. En gros, si je dois décrire leur son, j’irai avec ‘’Comme si The Cure jouait la bande originale de Blade Runner à Berlin’’. Le tout avec un claviériste en bobettes de cuir sado-maso…

C’est alors au tour de Chocolat de venir dire coucou. Le public s’amasse à l’avant et la salle finit de se remplir, juste à temps pour le psych-blues des Montréalais, qui y vont avec des chansons de Tss Tss et des souvenirs de Piano Élégant, Sois Belle notamment. Si le public semble vraiment aimer, tout le monde finit par perdre un peu l’attention dans une performance qui aurait pu être raccourcie d’une ou deux pièces.

Et tout ça pour en arriver à ma première fois avec Duchess Says. Fébrile comme un puceau, je me laisse aller avec bonheur dans une performance éclatée, mais surtout violente. Déjà, je me pitche dès le début dans le mosh-pit près de la scène, qui ne prend une pause que pour laisser passer ma nouvelle personne préférée, aka A-Claude, dans la foule. Cinq minutes plus tard, je suis rendu sur la scène avec le groupe et une vingtaine d’autres personnes. On redescend, poussés par la sécurité, simplement pour retourner trasher avec les gars d’Organ Mood et voir Jimmy Hunt passer près de se faire étrangler par le fil du micro de la chanteuse, rendue debout sur les épaules d’un membre du public accoudé au bar. Bref, un moment de pur bonheur, de violence naïve et de douleur appréciable pour terminer en beauté cette rocambolesque édition 2015 de M pour Montréal!

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