Le vote du public pour le Gala Alternatif de la Musique Indépendante du Québec (GAMIQ) se termine cette semaine. Nous avons profité de cette grande fête de la célébration de la jeune musique pour avoir l’avis des vétérans de la musique québécoise sur la création actuelle.

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Au Accords Bistro, coin Sainte-Catherine et Saint-Laurent, l’illustre chanteur country Paul Daraîche nous attend pour discuter des nouveaux courants musicaux ainsi que de la sortie de son nouvel album intitulé Laisse-moi te dire. «C’est mon vingt-neuvième album solo et, si je ne me trompe pas, le cent-deuxième de la Famille Daraîche», dit-il.

La famille gaspésienne, formée de Paul, sa sœur Julie, sa fille Katia et sa nièce Dani, constitue l’une des formations à géométrie variable les plus importantes et influentes de la musique country au Québec. Avec la montée en popularité du folk et du country des dernières années, doublé de la diffusion à Télé-Québec, en début d’année, de la série Québec Western, le chanteur ne peut tomber sur un meilleur moment pour présenter son nouveau matériel.

D’ailleurs, comment explique-t-on cet engouement nouveau autour de la culture western au Québec? «Nous, le monde country, les vrais, on s’amuse à dire, qu’on a eu les gens à l’usure. On n’a jamais lâché, malgré qu’on n’ait jamais eu d’attention des médias. On a près de deux millions d’albums vendus avec la Famille. On est dans les médias maintenant parce qu’on a un grand succès, mais avant ça, pendant mes cinquante ans de carrière, j’en n’avais pas vraiment. Oui, des petites radios en région qui font jouer du country, mais les grands médias étaient pas là. Pourtant, on a réussi à fonctionner au Québec. C’est incroyable. Je pense que c’est parce qu’on n’a jamais lâché», confie-t-il.

Des efforts considérables qui sont encore maintenus. Le dernier album, Laisse-moi te dire, paraissait le 23 octobre dernier et compte treize titres originaux dont douze en collaboration avec des artistes de diverses générations, allant d’Adamo et Petula Clark aux Sœurs Boulay en passant par Zachary Richard et Éric Lapointe. «L’éventail est très large, confirme l’homme de country. C’est mon deuxième album de collaborations comme ça et les gens avec qui je travaille, c’est toujours mes idoles; les anciens sont mes idoles de jeunesse, les plus jeunes sont mes idoles de maintenant, ceux que j’adore.»

La force du compositeur, c’est de créer des titres dont les univers sonores ressemblent à ceux des interprètes invités. Ces derniers, d’ailleurs, ont généralement reçu la proposition avec plaisir. «Éric [Lapointe] et Adamo, c’est les seuls gars qui ont refusé la toune que je leur ai envoyée parce qu’ils n’étaient pas à l’aise de chanter une chanson d’amour avec un autre homme. Mario Pelchat, mon producteur, a dit Ben voyons! Vous ne vous regardez pas d’ins yeux! C’est chacun votre peine d’amour! Moi, je pense comme ça aussi, mais on a changé ça. La pièce à Éric, c’est l’histoire du show business de chaque musicien. Adamo, lui, c’était pareil, je lui ai trouvé une chanson que j’avais écrite, magnifique, qui s’appelle L’hymne à la vie. Ça parle d’espoir; il a accepté tout de suite.»

Tant qu’il aura la force et la capacité de composer, Paul Daraîche continuera à le faire et reste toujours ouvert à travailler avec de jeunes artistes. «Ils me disent C’est toi mon idole, mais je leur dit Toi aussi t’es mon idole. J’adore leur son, la nouvelle approche qu’ont les jeunes. C’est le fun. On voit l’influence que les plus vieux ont eu, mais avec leur couleur. Je trouve ça rafraîchissant.»

Le GAMIQ

Question d’élargir son champ de possibilités et d’avoir son avis de vieux routier ouvert sur la jeunesse, nous lui avons demandé de donner son pronostic sur les cinq pièces nommées dans la catégorie «Chanson de l’année» au prochain GAMIQ.

Geneviève et Matthieu (Les Enfants du Plomb) – Vivre avec les animaux

«J’aime ça. C’est spécial au bout. J’aime ça quand ça parle sur de la musique comme ça. Des belles paroles, c’est poétique. C’est très alternatif. Tu dis qu’ils viennent du monde des arts visuels? C’est sûr qu’il faut le voir en même temps.»

Milk and Bone – Coconut Water

«Ils viennent d’où eux? De Montréal? C’est une bizarre d’ambiance; j’aime ça.»

Si son commentaire est de peu de mots, l’essentiel de l’appréciation se passe dans son grand sourire juché aux lèvres et son hochement de tête qui ponctue le rythme de la chanson de manière plus affirmée que sur la pièce de Geneviève et Matthieu.


Loud Lary Ajust – XOXO

«Ça me rappelle; connais-tu Webster? J’ai fait un exercice avec lui. Y’est venu voir mon spectacle et après, j’ai chanté une de ses tounes en country et lui y’a pris ma toune la plus populaire et il l’a rappée comme ça. C’est bon, j’adore! Je serais ouvert à retravailler avec des rappeurs; avec Webster, ça fittait!»

Eman X Vlooper PUBLI-SAC

«C’est drôle, du rap, j’me mets dans leur peau et je me demande comment ils s’y sont pris pour écrire ça. Moi j’écris depuis toujours mais je ne serais pas capable d’écrire ça. Probablement qu’eux ne seraient pas capable d’écrire du country non plus. Ça m’intrigue, ça, le rap. C’est un autre univers, j’aime ça, c’est particulier au bout. C’est une nouvelle façon de s’exprimer. Je préfère l’autre rap de tantôt, par contre.»

Le Couleur – Concerto Rock

«Le Couleur? Tu vois comment c’est spécial (rire). J’aime ça, ça. C’est celle que je préfère dans les cinq. [Paul Daraîche commence à faire un peu de air guitar et à ponctuer la musique en donnant de petits coups sur la table.] C’est la plus concrète du lot. C’est parce que les jeunes, c’est bizarre ce qu’ils font. Y’a quand même des lois de la musique et eux, ils ne les respectent pas du tout. C’est ça leur changement. Une mesure, ça dure quatre temps et eux, ils veulent changer au bout de trois temps. C’est ça qui fait le jeune. Je travaille avec eux et des fois, et je me dis Hein! Pourquoi vous allez là tout de suite, de même. Y’a des lois de la musique, mais c’est ça qui fait que ça change.»

Donc, parmi ces choix, pour qui voteriez-vous dans la catégorie «Chanson de l’année»?

Le Couleur

Si vous aviez à collaborer avec un de ces artistes sur un prochain album, est-ce que ça serait aussi Le Couleur?

J’ai aimé ça, mais j’irais aussi avec Loud Lary Ajust.

Feu à Volonté est aussi nommé au GAMIQ dans la catégorie «Média de l’année». Est-ce qu’on peut compter sur votre vote?

Bien sûr! Certain!

Si, comme Paul Daraîche, vous souhaitez participer au vote pour le GAMIQ, vous avez jusqu’au 28 octobre pour le faire ici.

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