Ça fait un certain moment que Chloé Lacasse roule sa bosse artistique. Pour ceux qui ne la connaissent pas trop, c’est une auteure-compositrice-interprète de musique populaire aux influences rock possédant deux albums et trois EP derrière la cravate.
Ayant précédemment œuvré dans différentes disciplines artistiques, elle est constamment habitée par l’idée de présenter un spectacle conceptuel qui réunirait sous un même toit la musique populaire et le théâtre. Depuis quelques mois, elle travaille sur une production nouveau genre aux côtés du metteur en scène Benoit Landry. Finalement abouti, le fruit de leurs efforts porte le nom Les vies possibles et a été présenté deux soirs seulement à la salle Hydro-Québec du Monument National. On est allé voir de quoi ça avait l’air.
C’est dans l’intimité du Monument National que Chloé Lacasse a décidé de livrer sa toute nouvelle œuvre conceptuelle. Arrivé sur les lieux, il ne faut pas se tromper de porte et aboutir en plein tournage de Deux Hommes en Or. La vigilance est de mise!
À l’intérieur, tout laisse croire que c’est une pièce de théâtre qu’on s’apprête à voir : on est accueillis par des placiers et de grands décors ornent la scène. C’est dans une forêt des mal-aimés saveur 2015 qu’on entre. De grands feuillus recouvrent complétement les murs, le bois est omniprésent et un criquet s’excite en background. La salle se remplit rapidement, le public est prêt.
C’est devant un public visiblement conquis d’avance que Chloé Lacasse fait son entrée chaudement applaudie, marchant sur le quai en bois. Elle est accompagnée de ses musiciens Vincent (batterie), Marc-André (basse), Karine (percussions, guitare) et Geneviève (piano et autres). Notre hôte se lance automatiquement en chanson et prend possession de son décor sur lequel elle se déplace efficacement au fil du spectacle. Ses mouvements sont calculés et planifiés.
La mise en scène signée Benoit Landry est réussie. On se sent vraiment … « ailleurs ». Y a même occasionnellement un petit nuage qui vient flotter au-dessus de la forêt. Les chansons qui l’accompagnent sont par contre parfois moins saisissantes. Malgré sa belle voix de sirène, Chloé livre des chansons monochromes. C’est générique. Aussitôt qu’une se termine, on l’oublie et on passe à la suivante. Les paroles y sont parfois banales, voire prévisibles. Il n’y en a pas une qui est particulièrement sortie du lot. Elles ne sont pas non plus clairement rattachées à une ligne directrice qui justifie la présence du décor enchanteur.
Ses musiciens sont toutefois efficaces. La batterie se fond avec la basse, qui complimente bien les claviers et le tout propulse bien la voix de Chloé. Une équipe de pros bien rodée.
Au final, la mise en scène est une dimension fort intéressante au concept du show. On a toutefois l’impression que certaines chansons auraient gagné à être plus originales et recherchées. Il serait aussi pertinent de souligner davantage le lien entre ce que l’on voit et entend. Une ligne directrice plus claire bénéficierait au concept général du spectacle autrement divertissant. Cela dit, l’expérience de scène de Chloé démontre clairement qu’elle a sa place sur les planches: elle est à l’aise, elle sait tenir son public en haleine et est capable de livrer efficacement son matériel. Reste à voir comment cette nouvelle expérience influencera ses prochains projets.
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