Safia Nolin a le vent dans les voiles par les temps qui courent : elle parcourt le Québec en tournée, on la voit de plus en plus dans les médias et elle fait finalement paraître un premier album. Limoilou voit le jour cette semaine. Mercredi soir, c’est en sol montréalais qu’elle célébrait le lancement de ce premier opus avec ses fans.
À moment sacré, lieu sacré: c’est dans le sous-sol de l’Église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End que ça se passe. Habituellement, c’est sûrement du bingo, mais ce soir c’est un lancement bien attendu. Les portes s’ouvrent à 19h pour accueillir l’attroupement des adeptes de Safia.
En arrivant sur place, aucune chance de se perdre: on est accueillis et dirigés par une lignée d’épaulards gonflables potentiellement achetés à Marineland dans le passé. Ils nous guident de la porte d’entrée jusqu’au sous-sol. Ça promet!
Pour les fins palais, des grignotines et d’exquises mises-en-bouches sont servies au sous-sol. Ça tombe bien, on est justement quelques-uns à ne pas avoir soupé. Props aux carottes et aux indémodables sandwichs pas de croûtes coupés en triangles. On se remplit la panse en attendant Safia.
Au royaume de l’épaulard, on a le choix. Nombreux sont ceux qui font la file du kiosque de merch pour se procurer l’album de Safia en format CD ou vinyle, ou encore pour les splendides casquettes «Limoilou». Malheureusement pour les friands d’accessoires de piscine, les épaulards gonflables ne sont pas à vendre. Prochaine fois, peut-être.
Graduellement, le sous-sol se remplit et le taux d’humidité grimpe d’une shot. Les fronts lustrés de sueur et les t-shirts cernés sous les bras paradent convivialement dans le lieu sacré du petit Jésus. C’est sous une trame de fond largement garnie de chansons de Céline que la foule gagne en volume pour s’installer près de la scène. Ça commence à grouiller ici d’dans!
Les lumières s’éteignent, le public se resserre et les cris de joie se font entendre: Safia est prête à rejoindre sa horde de fans venus pour la soutenir. C’est dans son charmant décor en bois, orné d’accessoires du défunt Jardin Tiki, que Safia et ses musiciens foulent les planches sacrées. Visiblement timide, mais souriante, elle entame son set avec Aujourd’hui, demain. Entre deux chansons, Safia souligne la chaleur caribéenne qui règne dans le sous-sol. «Enlève ta chemise!», lui crie un fin renard. C’est avec bonhomie et sa répartie agréablement malaisante qu’elle décline gentiment l’offre. Elle poursuit son set avec La laideur, Acide, Technicolor, puis Noël partout. Tout le monde trippe, surtout les deux enfants munis de souliers qui allument dans le noir, situés près du stage.
C’est à ce moment que notre héroïne se lance dans des remerciements hors pairs. Parmi les nommés: toute son équipe qui la suit en tournée, ses musiciens, un chat, Bonsound, Céline Dion ainsi qu’un homme de son entourage qui ignore ce qu’est un cappuccino glacé (elle trouve ça fucked up). Elle salue sa légion de fidèles puis clôt le tout avec ses succès Igloo et Ce Matin.
L’humide public est ensuite invité à rester pour boire, jaser, faire la fête et profiter d’un DJ set jusqu’à ce que bon lui semble. Un beau lancement! Safia Nolin est définitivement la saveur du moment, mais son talent laisse clairement indiquer qu’elle a le potentiel d’être une agréable saveur qui est là pour rester. Amen!
