Je me suis promené pas mal hier soir pour vivre un paquet de sensations, passant de la désagréable ampoule au pied au pas mal plus libérateur fou rire durant le set de Future Islands. Retour sur une autre soirée électro haute en couleur au Festival d’été de Québec.
La soirée commence à 19:00 au Parc de la Francophonie, ou le Pigeonnier pour les intimes, avec Operators, plus récent projet de Dan Boeckner, qu’on avait découvert avec Wolf Parade et Handsome Furs. En formule quatuor, le groupe impressionne par son énergie, réchauffant activement le public et signant un beau moment. Visiblement heureux d’être revenu à Montréal dans les derniers mois, Boeckner rayonne sur la foule.
Si le premier acte était bien accessible, il en est différent pour le second. Sans aucune introduction, le Canadien Owen Pallett se présente sur scène sans que personne ne l’écoute, tous convaincus qu’il ne s’agit que d’un test de son. Après deux minutes, le public se rend à l’évidence et se retourne pour écouter le violoniste qu’on a déjà vu aux côtés des Luyas et d’Arcade Fire. Sa pop électronique plus intellectuelle semble malheureusement en rebuter plusieurs au final, s’intégrant moins bien à celle des deux autres groupes.
Je quitte donc le Parc un peu avant la fin du set pour aller faire le plein d’énergie à l’Impérial où joue le groupe punk ontarien Single Mothers. J’ai toujours aimé le band pour ses performances assez violentes et je ne suis pas déçu par ce que je vois. Descendus avec des amis, ils ont dû se confronter à une porte fermée et une file d’attente d’une bonne cinquantaine de personnes, toutes attirées par Anti-Flag qui suivait. Malgré tout, l’ampleur du mosh-pit et le retour en force des harmonies vocale screamo laissent présager de bien belles choses.
Le temps de remonter l’atroce côte pour retourner au Parc de la Francophonie, où Future Islands, couronnés de la « Meilleure chanson de l’année 2014 » par Pitchfork pour Seasons (Wainting for You), a vraiment signé une incroyable performance. Le chanteur, Samuel Herring, un fou entertainer, passe une bonne heure et quart à se déhancher, mélangeant polka, pole-dancing et techtonik à la perfection. Sa voix caverneuse marque aussi, alors qu’il passe son temps à osciller entre voix de tête standard et growl totalement inapproprié pour la musique excessivement kitsch qui l’accompagne. Un très bon moment de pop qui s’est révélé beaucoup plus intéressant que ce à quoi je m’attendais.
Le party électro se déplace ensuite au Cercle. La salle accueille pour la soirée le producteur montréalais CRi, accompagné pour l’occasion de sa fidèle collaboratrice Ouri. Le duo réchauffe bien le public avec de belles basses et conclue en beauté avec le hit Pearl, invitant même la chanteuse Compton Chic, qui l’interprétait sur le EP, sur scène avec eux.
Cette longue soirée se termine finalement sur Beat Market, une révélation bienvenue pour certains. Déjà habitué des after-partys, où il avait d’ailleurs signé un très gros coup l’an dernier au Festival de Jazz, le duo est très professionnel et amical dans son approche. Mélangeant le contenu de son premier album, plus funk, avec du nouveau matériel club, il réussit à amasser une belle foule. Le tout laisse présager un très intéressant nouvel album à l’automne, notamment grâce au single Sun Machine.
Suite à cette belle soirée de musique et de promenade, je vais rester plus steady ce soir et je compte aller à l’Impérial pour assister à la soirée rap assurée par Eman X Vlooper, Loud Lary Ajust et les géniaux Run The Jewels. Très hâte!