C’est devant la scène la plus morne des Francos que j’ai assisté à un trio de performances internationales. L’Astral, salle sans âme à la sono très ordinaire et emplie de têtes blanches plus ou moins fougueuses, ne m’a pas satisfait, et les artistes n’ont malheureusement pas su faire mieux.

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Le concept de la soirée est tout de même intéressant. La Tournée des Francos, en gros, présente un artiste issu de chaque pays hôte de ce festival, soit la France, la Belgique et le Canada, leur donnant un peu de représentation au passage. Le line-up, par contre, n’égalait pas l’événement lui-même avec une prog d’artistes un peu beiges.

C’est Antoine Chance, un genre de Dumas belge, mais sans le nouveau swing rétro du Québécois, qui a ouvert le bal. Sans nécessairement tout déchirer, il a tout de même réussi à dégêner le public un peu difficile de l’Astral avec brio, enchaînant performances musicales senties et interventions comiques. Malgré tout, rien de révolutionnaire, alors que sa pop très classique satisfaisait principalement le public plus âgé, ce qui ne veut pas dire qu’il n’a pas réussi à me faire taper du pied. Malgré tout, le trio sur scène a réussi sa mission et a même surpassé nos représentants québécois en terme de qualité du produit rendu.

Quelque 45 minutes plus tard, les Parisiens de Baden Baden ont finalement pris la relève, après une transition visiblement complexe de la part de l’équipe technique de la salle (incluant le préposé au ducktape, mon préféré). S’ensuit une longue performance, pénible au maximum. Sans vie, le groupe ne se permet qu’une seule intervention de remerciement à la fin. Le résultat donnait un peu l’impression d’une écoute d’album sur shuffle avec de très mauvais écouteurs, si ce n’est que je n’aurais pas pu rire du drummer qui faisait systématiquement tomber son tambourin. Le quintette a même poussé l’horreur jusqu’à interpréter une chanson complète en anglais pour conclure, au plus grand plaisir du public français, chose que je ne m’expliquerai probablement jamais.


C’est avec peu d’espoir que j’attendais finalement Monogrenade, groupe que j’ai toujours considéré comme une (très) pâle copie de Karkwa. Un peu comme si l’on comparait les Digimons aux Pokémons… Le public devait d’ailleurs être de mon avis puisque plus de la moitié n’était plus là avant même le début du set. Ce fait peut être expliqué par la transition atroce de presque une heure entre les groupes. Attente d’ailleurs expliquée par l’installation d’un écran de projections inutile, parce que caché, d’un quatuor de cuivres et d’un trio de cordes, chose totalement inusitée… Avec une éloquence aussi grande que durant leur passage à l’émission Les Turbotannants à CISM quelques heures plus tôt, où ils n’ont pas dit un mot, le groupe a entamé quelques pièces. J’ai finalement quitté assez ironiquement au moment où Jean-Michel Pigeon chantait quelque chose comme «Je me suis levé, j’étais écœuré». C’est Eman X Vlooper qui ont réellement conclu ma soirée avec (enfin) une bonne dose d’énergie.

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