Y’est 16h45, je suis accoté sur le comptoir du Club Piscine, attendant impatiemment la fin de mon shift de maître piscine lorsque mon collègue, Big Will, me demande: yo Viking qu’est-ce tu fais à soir?

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Replaçant un contenant de solution de pH- je lui réponds: je vais voir Dear Criminals.

Big Will de me demande:

–       C’est quoi, c’tu bon?

–       Je sais pas, j’les connais pas vraiment.

–       Pourquoi tu vas les voir?

–       L’aventure, mon Big Will, l’aventure.

2 h 30 plus tard, je suis sur le chemin vers le NOMAD Nation, prêt à découvrir quelque chose.

Je suis arrivé à 19 h 40. L’événement Facebook indiquait 19 h. Je suis en retard.
J’arrive à la porte, je me présente: Salut, blogueur très important chez Feu à Volonté.

Morbleu! Mon nom ne figure pas sur la liste. Au diable les guest lists, la fille me sourit et me dit: «on veut juste du beau monde icitte, c’est chill». Un compliment + une amie potentielle, ça va ben. Du moins, c’est ce que je crois.

C’est là que c’est devenu bizarre.

T’sais, le NOMAD Nation, c’est une salle de show vraiment intime et vraiment tranquille. T’amènes ta propre bière, y’a une cuisine, tu mets ta bière au frigo, y’a un balcon. C’est comme allez à un show chez un ami, sauf que c’est pas chez ton ami, que t’es venu tout seul, pis que tu connais personne.

lacuisine

Sur le balcon, y’avait un BBQ d’organisé. Le seul problème: JE. NE. FAIS. PAS. PARTIE. DE. LA. GANG.

lagang

Je connais personne et tout le monde a l’air d’avoir étudié 3 ans dans le même programme et d’avoir vécu de quoi de vraiment deep les uns avec les autres.

J’ai décidé d’écouter les conversations. Voici donc les meilleures phrases entendues à ce BBQ:
«full lent là, avec de la guit qui fait bawanwe»
«ah oui, ce gars-là je l’ai déjà filmé»
«man, le show. J’ai hâte»
«c’est qui le gars avec un swag du club piscine tout seul là-bas?»

Je suis rentré en dedans et j’ai fini ma seule bière. J’aurais du m’amener une big ten.

moiquiregardeparterre

Bref, j’attends le début du show, tout seul dans une grande salle. TNT d’ACDC joue deux fois en l’espace de 15 minutes. La fille à côté de moi, à 8 mètres, dit: «Encore TNT?» Je la regarde et je lâche un «Ouin han?», tentant de créer un lien quelconque.

Je me remets tranquillement de cette tentative ratée de faire partie de la gang lorsqu’une fille me demande: «C’tu légal de prendre un verre d’eau?» du tac-au-tac je lui balance un «J’pense pas qui vont te mettre en prison pour ça han?» avec un beau sourire.

Bang, un pas de plus pour faire partie de la gang.Bien joué!

À cet instant, je ressens quelque chose, un présage.
Quelque chose se trame dans ces murs.

Et comme ça, pendant que je fumais ma cigarette sur le balcon entouré d’aucun ami, le show a commencé, comme ça, sans crier gare.

LE SHOW

N’étant pas familier avec le groupe, c’est toujours plus dur d’embarquer dès les premières notes.

Les chansons du nouvel EP Strip s’enfilent, mais aucune ne vient me chercher tout particulièrement. C’est swell, mais sans plus.

Rapidement, le groupe s’adresse à la foule pour annoncer la fin de la très courte première partie et la venue d’un nouveau segment bbq d’une quinzaine de minute.

Je commence à me dire que leur but, c’est pas vraiment de faire un lancement mais plus de faire un bbq. Je me suis laissé aller dans le pot de party mix, question de me mettre plus dans l’ambiance.

La 2e partie s’entame finalement. C’est plus énergique, plus mélodique et ça fait moins « musique qui joue pendant que tu magasines chez Aldo ».

L’utilisation de la guitare est toujours super efficace, et le trio sait comment bien la doser pour mieux la faire puncher.

Avec son joli refrain entraînant, la chanson Lover’s Suicide est l’un des moments forts .

Petit bémol, les chansons ne s’enchaînent pas de manière très fluide, sans compter que la scénographie est ordinaire. Aucun changement d’éclairage, juste un gros spot blanc flat dans face des trois membres. Pour une musique aussi atmosphérique et teintée d’émotions lourdes, un souci de mise en scène aurait pas fait de tort pour permettre aux nouveaux venus d’adhérer à l’univers, mais visiblement c’est pas ça le plan. Le plan, c’est de faire un bbq.

Je le dirais jamais assez, le nomad c’est vraiment une belle place. Toutefois, y’‘a un affaire qui marche pas. Derrière le band, y’a un grand écran sur lequel on stream, via facetime, ce que filme un gars avec son iphone. L’idée est pas mauvaise, mais pour l’éxécution on repassera. Les effets de doigts devant la lentille, pas convaincu.

Musicalement, c’est des hauts et des bas. Parfois on sent une belle passion et une belle énergie de la part du trio. Par d’autres, c’est un peu trop générique.

La chanteuse est vraiment dedans, une belle voix mais rien de particulièrement singulier. Un mélange de Dido et Florence Welch.

Le claviériste a l’air ben smooth et j’le trouve bon.

Mon préféré, c’est définitivement le chanteur. Armé d’une petite casquette sympathique, d’une voix suave et chaleureuse ainsi que d’une émotivité scénique peu commune, ce gars-là vit chaque note avec son corps. C’est parfois cocasse mais en même temps j’aime ça voir quelqu’un tripper de même sur scène.

Le groupe termine avec un cover Hit Me Baby One More Time de Britney Spears et une performance acoustique de Fuck The Stars. Deux moments forts que j’ai bien aimés.

Je suis retourné chez moi, quelques chansons encore en tête, avec l’envie d’explorer davantage. Encore une fois, le problème, je sais pas si c’est la musique comme telle ou si je suis tout simplement pas capable d’accepter que je fais pas partie de la gang.

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