Patrick Watson

Love Songs For Robots

Secret City Records

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580

Ferme les yeux et pèse sur play. Apprécie. Je te défie de ne pas t’imaginer dans un autre univers.

Enfin est arrivé cet album tant attendu, le cinquième de cet artiste montréalais. Love Songs For Robots, le petit dernier de Patrick Watson fraîchement sorti le 12 mai. J’aimerais bien vous faire un top 5 des situations parfaites pour écouter ce bijou musicale, mais c’est une tâche beaucoup trop difficile. Je ne peux pas faire un choix parmi ce large éventail de possibilités. Ça doit être dû au fait que chacune de ses chansons m’emmène ailleurs. Un ailleurs qui diffère totalement de l’endroit où je suis; à un tel point que j’oublie où j’en suis rendue. C’est ça écouter Patrick Watson, ce sont les effets secondaires inévitables, pour ma part. Ce que j’aime chez ce bijoutier musical, c’est la longueur de ses pièces qui te permettent justement de quitter le monde réel vers un monde cette fois-ci robotique. On s’y attendait, ce monde robotique est loin d’être sans émotions et sans nuances. Non, Patrick Watson fait partie de ceux qui croient que les robots peuvent aimer et ça s’entend dans ses chansons. Ce n’est ni froid, ni métallique. C’est plutôt invitant, car tu as envie de changer de vie et de devenir un robot toi aussi.

Fidèle à lui-même, le quatuor montréalais nous offre des chansons garnies d’une richesse musicale dont on ne peut ignorer la présence. Un peu moins de piano pour Watson, mais plus de synthétiseur pour répondre à la thématique de l’album. Encore une fois, les voix sont harmonisées de manière à nous faire friser le poil des jambes. L’arrivée de Joe Grass, le nouveau guitariste amène une harmonie supplémentaire à l’œuvre de Patrick Watson. Sa guitare groove au même rythme que les voix; c’est beau. J’ai presque eu une larme de métal!

Dans cet opus de Watson, on retrouve plusieurs nuances, plusieurs ambiances qui découlent de l’univers de la science-fiction. Le meilleur exemple est la chanson Bollywood, la troisième de l’album, elle dure 6 minutes 19. Et durant 6 minutes 19, la chanson voyage graduellement dans l’intensité. On sent une accélération du rythme, mais c’est loin d’être linéaire et unidirectionnel comme l’autoroute 20. Au contraire, c’est plutôt comme un baume désennuyant à écouter sur cette route un peu trop banale. Voilà, Patrick Watson est à écouter dans une salle d’attente à la clinique, dans une panne de métro sur la ligne orange, ou encore à l’aéroport quand ton avion est en retard. Parce qu’écouter Love Songs for Robots, c’est pouvoir s’évader des banalités et voyager sans passeport. Ses chansons ne sont donc pas uniquement pour les robots, car si tel est le cas, je suis un robot.

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