Le Club Soda était plutôt tranquille pour un soir de finale des Francouvertes hier soir. Devant une salle loin d’être comble, malgré l’absence de match du CH, c’est Dylan Perron et Élixir de Gumbo qui a récolté les grands honneurs incluant la bourse de 10 000 $.
La soirée était encore jeune quand les porte-paroles de l’édition 2015, Keith Kouna et Fanny Bloom, sont montés sur scène pour offrir une performance réellement travaillée. Avec une pièce entonnée de même voix, les deux amis ont chanté a capella les mots de Keith Kouna pour poursuivre musicalement avec des pièces de l’un et l’autre, chantées en duo. «Mon premier duo, tu vas être ma première, Fanny», a même avoué Kouna. C’était un mariage très réussi. Remélangez-nous ces voix au plus vite.
Avait-il un peu la chienne de se produire sur la scène des grands ou bien a-t-il bêtement été foudroyé par le gros trac difficile à gérer? L’inexpérience d’Émile Bilodeau, 18 ans, était plus palpable hier, sur la grande scène. En bafouillant et reprenant deux fois le même couplet dans sa première chanson, il installait son stress malheureusement perceptible. Bien entendu, le charisme du jeune homme maquillait les imperfections. Le public était aisément conquis par ses blagues. Il faudra qu’Émile se lance dans un travail plus minutieux des mélodies et des textes qui demeurent quelques fois de premier niveau, malgré quelques bonnes tournures de phrases.
Après la maîtrise difficile d’Émile, c’était la maîtrise absolue de Charles-Antoine Gosselin. Celui qui avait toujours composé en anglais jusqu’à cette participation aux Francouvertes semble pourtant nager en terrain connu. L’expérience du chanteur d’Harvest Breed transcende la nouvelle barrière linguistique qu’il s’est imposée. On plonge dans son atmosphère éthérée, amplifiée par le travail précis de ses musiciens et on reste accroché. Romantique ou drôle dans ses interventions, il nous a avoué qu’il avait fait, dans sa jeunesse, des tournages de vidéo «comme à Musique Plus, avec la caméra qui filmait croche» en compagnie de son frère (sur scène avec lui).
Et c’est le folklore bluegrass de Dylan Perron et Élixir de Gumbo qui a conclu la soirée. Les solides jeux de mains sur les instruments à cordes sont certainement à l’origine de l’énergie qui a vite emballé la salle. Le discours de Dylan Perron, racontant ses histoires à la foule entre chaque pièce, s’avérait souvent confus et difficile à suivre. Les textes rapportant des genres de légendes chantées ne sont pas tous au point et mériteraient d’être clarifiés. L’unité du groupe était toutefois très enthousiasmante pour l’auditeur.
Lors de la remise des prix connexes, pour la plupart des prestations rémunérées ou des enregistrements vidéos, Dylan Perron et Charles-Antoine Gosselin se sont divisés le butin à peu près 50-50. Émile Bilodeau avait les mains vides jusqu’à la remise des prix finaux. Ce dernier s’envole avec la troisième position, précédé de Charles-Antoine Gosselin. Dylan Perron et Élixir de Gumbo repart ainsi avec le gros lot, même si dans son discours, Dylan a souligné que «les concours, ce n’était pas nécessaire». Un brin de malaise. Malgré tout, il a tout de même avoué qu’il était «content en tabarnak». C’est Rymz qui a remporté le prix du public.
Pour voir ou revoir nos vidéos avec les trois finalistes de cette édition, c’est par ici:
Émile Bilodeau chez Folichonne Coiffure
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