Le quatuor montréalais Seoul était en show jeudi passé au Ritz P.D.B. dans le cadre de sa première tournée nord-américaine. Je le sais, j’y étais… jusqu’à un certain point. Compte-rendu d’un spectacle auquel j’ai presque assisté.
8 :30 – Ça fait que je me pointe au Ritz P.D.B. un peu trop tôt, soucieux de ne pas arriver en retard. Grossière erreur : Seoul est encore en soundcheck, et on m’apprend que le groupe allemand Ballet School, qui assurera la première partie, ne montera pas sur scène avant 9 :30. Qu’à cela ne tienne, je prends mon mal en patience, me commande une bière et m’assois.
Pendant ce temps, les pensées se multiplient : je suis en fin de session, je comprends vraiment rien à la situation politique de la musique sous le règne d’Élisabeth 1 et je dois quand même taper une dizaine de pages sur le sujet pour la semaine prochaine…. Ah et y’a aussi mon déménagement qui approche… Pis faudrait ben que je me trouve une job moi, si je veux le payer ce déménagement-là…
9 :50 – C’est finalement Ballet School qui me sort de mes réflexions hasardeuses en montant sur scène avec une vingtaine de minutes de retard. Bon, vingt minutes, c’est assez classique vous me direz, mais n’empêche que je suis pas mal pointilleux sur ce genre de choses et que ça commence à m’irriter un peu. Heureusement, le groupe me fait vite oublier le tout, avec sa synthwave assez kraut qui semble charmer tout le monde, moi y compris. À souligner : la très belle performance de Rosie Blair, la chanteuse à l’impressionnant spectre vocal.
10 :15 – Ce qui devait arriver arriva : je me mets à cogner des clous. Faut dire que je me couche normalement vers 9 :00 depuis une couple de semaines – la récente grève ayant visiblement fait son travail de démolition avec brio. Je me lève pour aller demander au gars à la porte à quelle heure Seoul est censé monter sur scène. «Ils devraient déjà l’être», répond-il.
Ça y est, mon arrêt de mort est signé.
C’est plate parce que l’ambiance était cool, que la foule bougeait pas mal et que Seoul donne toujours d’excellentes performances. Faut aussi dire que. si je ne les avais pas déjà vus en show quatre fois dans la dernière année, j’aurais probablement fait un effort supplémentaire pour rester, ne serait-ce que pour être témoin du record mondial de reverb qu’ils réussissent à utiliser dans chaque set. Chacun de leur show est un mélange de modernité et de kitsch, tel un paradoxe classique chez nos hipsters montréalais, mais mis de l’avant avec une singularité indolente appréciable.
Mais bon, l’appel de mon lit a été plus fort… Seoul, ce n’est que partie remise.