Waxahatchee
Ivy Tripp
Merge Records
**** 1/2
Waxahatchee continue d’évoluer avec Ivy Tripp et ajoute cette fois-ci des claviers et des pianos, mais continue toujours de laisser une belle place au silence. De son premier album acoustique lo-fi, American Weekend, en passant par le rock très inspiré des années 1990 de Cerulean Salt, les albums se suivent et ne ressemblent pas d’un point de vue musical, mais les thématiques abordées et les influences restent les mêmes.
Comme Mathieu et Godspeed You! Black Emperor, je dois avouer que je suis un grand fan de Waxahatchee. Ce que j’apprécie de Katie Crutchfield, c’est sa voix. Elle porte le sentiment d’urgence typique des gens dans la vingtaine, mélangé à une bonne dose de mélancolie et de désenchantement. Un peu comme Mara Tremblay, moins le côté country: ça vient des tripes et ce n’est pas toujours joyeux.
La pièce d’ouverture, Breathless, commence fort par des claviers joués comme des orgues d’église. On enchaine très rapidement avec les très rock Under a rock et Poison, toutes deux juste au-dessus du deux minutes. Viennent ensuite dix autres pièces où l’instrumentation minimaliste (clavier, piano ou guitare) alterne avec le traditionnel trio batterie-basse-guitare.
Les paroles restent dans le créneau habituel de Katie, soit un combo pessimiste/combatif, qui se résume très bien dans ces paroles: « You’re less than me. I am nothing ».
Il est certain que ceux qui n’aiment pas trop Waxahatchee risquent de ne pas changer d’opinion, mais pour tous les fans comme moi, Ivy Tripp est un gros coup de coeur et démontre que le talent de Katie ne s’essouffle pas.