Avril, mois du printemps (kind of), mais aussi mois qui met fin au début de l’année musicale. Parce qu’on est passé à côté de plusieurs bons albums depuis le début de 2014, voici une liste de disques d’artistes pas du Québec qui pourraient se retrouver dans les bilans de fin d’année.
Angel Olsen – Burn Your Fire For No Witness [Jagjaguwar]
Angel Olsen est une musicienne de St. Louis qui a travaillé, notamment, avec Bonnie « Prince » Billy. Son Burn Your Fire For Not Witness propose un folk très lourd, souvent rock, mais jamais simplet. Si Unfucktheworld est une sorte de balade lo-fi folk, Forgiven/Forgotten un indie rock plutôt classique, des chansons comme White Fire et Dance Slow Decades, à la fois déprimantes, profondes mais calculées, rendent ce disque essentiel en ce début d’année. De la musique très bien construite, cérébrale et excellente.
Cloud Nothings – Here and Nowhere Else [Carpark]
Cloud Nothings est l’un des meilleurs groupes de la vague indie rock-rock post 90’s en compagnie de Titus Andronicus, Japandroids et cie. Sur Here and Nowhere Else on peut écouter des hymnes crottés de distorsions et de gueulages. La bande à Dylan Baldi a le don de mélanger les rythmes agressifs aux mélodies entraînantes et leur musique tend toujours à varier entre le noise-pop et le rock sale traditionnel. Et les morceaux Psychic Trauma et I’m Not Part of Me valent l’album à eux seuls.
Liars – Mess [Mute]
Quelqu’un a déjà été déçu par un album de Liars? Facilement l’un des groupes les plus créatifs des dix dernières années, leur dernier album est à mi-chemin entre du acid house, de l’industriel et un trip de drogue qui vire mal. À l’exception de Mess on a Mission, bombe musicale sortie de nulle part, l’album est rempli de sons électroniques dignes d’un rave weird qui se termine par une intervention policière et quelques blessés. Rafraîchissant et douloureux.
The Notwist – Close to the Glass [Sub Pop]
Close to the Glass est un album vraiment weird, qui erre entre trop de genres pour se faire décrire en mots clairs. Disons que c’est un hybride électro indie parfois shoegaze, parfois folk. De l’atmosphère spatiale de Signals, en passant par les sons exotiques remixées de Close to the Glass et Into Another Tune et les sonorités plus classiques de Kong et Casino, c’est un disque très peu homogène, mais super créatif.
SOHN – Tremors [4AD]
SOHN est un peu le fils spirituel de James Blake. On sent que l’atmosphère dub du populaire Britannique commence déjà à faire des petits chez les producteurs. Voix modifiées, basse bien en place, minimalisme mélodique bref, Tremors reprend là où James Blake nous a laissés en plus d’offrir quelques chansons plus chaleureuses, dont la superbe Artifice.
Sun Kil Moon – Benji [Caldo Verde]
On va attendre la fin de l’année avant de donner le prix du meilleur album folk de l’année à Sun Kil Moon, mais les prétendants devront sortir un GROS album pour battre ce Benji. Tout y est : l’atmosphère, les paroles, les mélodies, l’émotion… La voix cassante et remplie de sagesse de Mark Kozelek peut rappeler un certain Mark Lanegan, et le minimalisme des chansons met en valeur cette douloureuse voix.
Todd Terje – It’s Album Time [Olsen]
Si It’s Album Time pourrait gagner le prix du cover d’album le plus laid de l’année, le dernier disque de Todd Terje va toutefois marquer les esprits grâce à sa musique. On a droit à une sorte de nu-disco dansante teintée de rythmes latins, de house et de sons débiles et ironiques. L’écoute de ce disque est très, très agréable.
The War on Drugs – Lost in the Dream [Secretly Canadian]
Si vous êtes fans de Kurt Vile, sautez sur le dernier The War on Drugs. Entre l’indie rock et l’americana, le groupe de Philadelphie propose une collection de 10 longues chansons dignes d’un road trip avec un gros soleil qui force le port de lunettes soleil (salut, le printemps). L’alliage est parfait entre la guitare, la voix, les quelques synthétiseurs et les rythmes motorisés. Un album à écouter en vinyle pour pleinement apprécier les 10 morceaux.