the-cyclist-bones-in-motionThe Cyclist
Bones in Motion

Stones Throw/Leaving Records
Irlande
Note: 9/10

 

Après une quantité innombrable d’écoutes de Bones In Motion, le second LP du producteur électronique The Cyclist, je m’oblige à prendre quelques journées de répit. Pas parce que l’album est décevant, loin de là, mais bien par peur qu’éventuellement, par abus, j’arrive à gâcher toute la magie émanant de cet excellent album.

Sorti il y a presque un mois, Bones In Motion, premier essai issu du partenariat entre les labels Stones Throw et Leaving Records, est passé relativement inaperçu aux yeux du public et de la critique (essayez de trouver le MySpace ou le SoundCloud de l’artiste et vous verrez que le musicien reste extrêmement discret). Pourtant, l’album renferme quelques-unes des pièces les plus marquantes entendues durant la dernière année.

L’album commence très fort en proposant la piste Feel Beauty, qui rappelle beaucoup le genre de sonorités déjà mises de l’avant par le duo de musiciens électroniques Boards of Canada. Émotive, rêvasseuse et nostalgique, la pièce, dominée par un synthétiseur exploité de diverses façons, et accompagné d’une guitare lancinante, toujours légèrement hors tempo, laisse éventuellement place à Mangel, l’un des highlights de l’album. Beaucoup plus house par ses percussions et sa construction, le morceau est un heureux mélange entre l’hypnotisme et les expérimentations vocales de Burial, combinés avec la constance et l’honnêteté de Four Tet. La troisième plage du LP, Bones In Motion, pièce éponyme de l’album, offre 7 minutes 30 secondes de pur bonheur. Plus tribale, définitivement plus dancefloor-oriented que les deux précédentes, la piste propose une multitude d’éléments, qui s’imbriquent les uns aux autres, qui se complètent et se relancent constamment afin de créer une progression continue, enivrante.

Ce qui est particulièrement intéressant avec le travail de The Cyclist, c’est bien sûr sa méthode de création. Alors que l’artiste aurait pu opter pour un rendu final propre et léché, ce dernier à préférer se laisser tenter par les méthodes « ancestrales » de production électronique. Bien que cela ne soit pas mentionné nulle part, le musicien a définitivement eu recours à l’enregistrement sur bande magnétique, rendant ainsi ses sons beaucoup plus chaleureux et particuliers, mais faisant aussi en sorte que le produit final soit beaucoup plus noisy et bien moins précis que ce à quoi la musique électronique contemporaine nous a habitués.

Bien sûr, l’album n’est pas parfait et certaines pièces telles que Sheen ou Mongel passent un peu inaperçues en comparaison à des morceaux comme The March ou Visions, cette dernière rappelant beaucoup le récent travail de l’Ontarien Caribou d’ailleurs. Reste toujours que l’album vaut décidément le détour, pour les amateurs de musique électronique, comme pour les audiophiles qui aiment être confrontés à un matériel frais, original et peu conventionnel.

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