Nonesuch Records
États-Unis
Note: 8/10
Le freak barbu de 31 ans réapparaît brillamment sur la planète musicale avec son huitième album nommé Mala. Enregistré à Los Angeles, l’album a été produit par son ami Noah Georgeson dans son studio.
Les chansons de Banhart sont simples, accrocheuses et drôles. L’album puise dans plusieurs styles musicaux différents, passant du folk au rock et même au jazz. Le meilleur exemple est la chanson Your Fine Petting Duck. Débutant sur une combinaison superposant un air sixties surf et une voix féminine R’n’B rappelant M.I.A, la chanson éclate par la suite dans un house music chanté en allemand. Cette fusion un peu débile de tous ces trucs donne un résultat étonnamment bon. Il faut aussi souligner le jeu de guitare du chic hippie qui est remarquable sur la belle latine Mi Negrita et l’instrumentale The Ballad of Keenan Milton.
La luminosité de sa musique trahit des paroles plutôt tristes. Ses textes ne sont pas très gais, en fait, Banhart semble vouloir extérioriser de vieux démons d’une relation amoureuse passée. «We’re a war torn building/All bombed out/Love not unlike an old drunk/Pissing the night away» raconte Banhart sur Won’t You Come Over. Mélancolique, Banhart cherche, il tente de comprendre ce qui a bien pu se passer:« Why don’t you want to stay here suspended in the dead arms of a year that has ended ». Sa voix séduit nos tympans, elle nous agrippe. La jazzée Daniel est enveloppée par la chaleur de la voix de Benhart qui raconte attendre en file pour voir Suede en concert… Vers la fin de Never Seen Such Good Things, sa voix mêlée aux autres harmonies vocales rappelle la voix du chanteur mythique Marc Bolan.
Mala est un album musicalement ensoleillé qui déborde de tendresse, d’humour et de mélancolie. Banhart arrive juste au bon moment pour nous rappeler que l’hiver tire bel et bien sur sa fin.