Sire
Grande-Bretagne
Note: 7/10
Considéré comme une légende vivante par la presse britannique, Johnny Marr a marqué une génération entière. L’ancien guitariste-compositeur et co-leader des Smiths avec Morrisey a eu une influence majeure sur les guitaristes des groupes britpop des années 1990. Je pense notamment à Graham Coxon, Noel Gallagher ou John Squire. Depuis la fin de son épopée avec les Smiths, le mancunien de 49 ans a erré d’un groupe à l’autre, passant des Pretenders aux Cribs à Modest Mouse et plusieurs autres.
Johnny Marr arrive sur nos tablettes avec la sortie de son premier album solo nommé The Messenger. Ne sachant pas trop à quoi m’attendre à l’écoute de cet album, je me demandais bien de quelle manière un Johnny Marr solitaire allait sonner. Eh bien, en premier lieu, il est clair que les fans des Smiths ne seront pas trop déboussolés par The Messenger. Le jeu de guitare mélodieux de Marr n’a rien perdu de la belle époque de The Queen Is Dead. Le maître de la Rickenbacker en donne de beaux exemples sur European Me, The Messenger et New Town Velocity. Le tout y est très british, des mélodies pop anglaises faisant parfois penser à Oasis en passant par Ray Davies carrière solo. Son rock ne tente pas trop de s’évader, par conservatisme ou par confort et c’est peut-être mieux comme ça. Exceptionnellement, un son beaucoup plus moderne surprend sur l’excellente Word Starts Attack. Avec la batterie disco, on croirait entendre Franz Ferdinand. La période où Marr jouait avec the Cribs y est probablement pour quelque chose dans la sonorité de ce morceau.
L’album a toutefois plusieurs lacunes. Un trou se crée au milieu de celui-ci, on a l’impression qu’il perd de son âme. C’est dommage, car plusieurs morceaux qui commencent de manière séduisante tombent vite à la dérive. On pense ici à Generate!Generate! ou Say Demesne. Enfin, il faut bien l’avouer, la voix de Marr n’est pas formidable, rien de très puissant, toujours un peu en arrière du reste. En même temps, il ne faut surtout pas comparer sa voix avec Morrisey, ce serait de très mauvaise foi.
The Messenger ne passera pas à l’histoire, mais il reste agréable à écouter et il peut très bien servir de remède moderne à tous les nostalgiques du son de l’Angleterre d’il y a 20 ans.