Steven Wilson - The Raven That Refused to Sing (And Other Stories)Steven Wilson
The Raven That Refused to Sing (And Other Stories)

Kscope
États-Unis
Note : 9/10

 

La chanson-titre du nouvel album de Steven Wilson a pu faire peur à certains. Bien entendu, le morceau en soi est d’une qualité musicale que peu peuvent égaler. Mais la chanson de près de 8 minutes est sombre et mélancolique. Comme l’explique l’artiste, elle raconte l’histoire «d’un homme à la fin de sa vie qui attend la mort». Si tout l’album prenait cette direction, on aurait droit à un chef-d’œuvre, oui, mais un chef-d’œuvre dur d’approche, lourd et difficile à écouter.

C’était mal connaître Steven. Pour lui, chaque morceau prend sa propre direction, explore son propre style et se développe à sa façon. C’est ainsi que sa nouvelle galette s’ouvre sur la jazzy Luminol et se termine sur les tristes notes de The Raven That Refused to Sing. Allant chercher dans ses influences profondes, autant dans le style extravagant de King Crimson que dans celui de Pink Floyd, et en réutilisant certains éléments qui ont fait de Porcupine Tree l’un des groupes les plus en vus de la scène progressive, Wilson offre aux auditeurs le meilleur de ses trois albums solos.

Accompagné entre autres du bassiste Nick Beggs et du génie des instruments à vent Theo Travis, Wilson s’éloigne du métal pour embrasser un rock progressif qui rappelle autant les années 70 qu’il nous montre ce que pourrait être la musique progressive du futur. Faisant ce qu’il fait de mieux, Wilson donne à chaque chanson sa propre ambiance, grâce au brio de Beggs et aux flûtes, saxophone et clarinette de Travis.

On ne peut toutefois pas ramener sa musique à un simple melting-pot d’influences variées. Le talent du Britannique transpire, autant dans la construction progressive des morceaux que dans la guitare et dans le chant. Ce dernier aspect est d’ailleurs fort impressionnant : la voix, lorsque présente, ajoute une profondeur à la musique et aide à la création de ces ambiances si réussies. Le refrain à la Yes de Luminol, le fredonnement rappelant Genesis de The Watchmaker, mais surtout la voix caractéristique de Wilson, aussi féminine que masculine, est une des grandes forces de The Raven (…),  encore plus que sur Grace for Drowning, son précédent.

Et le tout reste, en général, accessible et divertissant. On peut chercher à écouter les éléments les plus complexes des chansons, mais on peut aussi les écouter avec légèreté et à la traite sans problème. Bien qu’il faille être minimalement empreint de la musique progressive pour pouvoir apprécier pleinement The Raven (…), ce n’est pas une écoute réservée aux virtuoses et aux musiciens seulement.

Ce troisième album solo de Steven Wilson est touchant, intrigant et fascinant. C’est une écoute obligée pour tous ceux qui aiment la musique à l’état pur et la recherche de nouvelles sonorités.

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