Aujourd’hui est lancé le nouveau EP de Mauves, Rebrousser les Indes. Un des chanteurs de la formation, Alexandre Martel, parle d’une voix excitée à l’autre bout du fil. «On a fait un EP au lieu d’un album afin d’explorer d’autres instruments et pour ne pas disparaître du paysage médiatique», m’indique-t-il. Audacieux. La quatrième et dernière pièce du EP, Giovanni Caboti, est d’ailleurs le produit d’un jam de plusieurs heures sur deux riffs. Acrobatie créative que le groupe ne s’était pas permis sur son premier album, Cinéma Plymouth.
Enregistrer en une semaine au studio Sonum au bord de la rivière Saint-Charles à Québec, sous la supervision d’un vétéran de la scène musicale de la vieille capitale, le réalisateur Shampouing, le EP témoigne d’un effort créatif mature. Les instruments semblent être joués avec plus d’audace et la composition plus téméraire. «Le processus d’écriture s’est étendu sur environ six mois et de façon disparate», indique Alexandre Martel. En gardant toujours son côté sixties accrocheur, Rebrousser les Indes fusionne un large éventail d’influences, allant de Paul Simon à Robert Charlebois en passant par la scène new wave newyorkaise des années 70. «Sur certaines pièces, les percussions ont clairement été inspirées du dernier Martin Léon, Les atomes», avoue le membre de la formation interviewé.
Dès les premières notes de clavier de la première pièce, Beetle ou T-Bird, le son mystérieux et chaleureux de Mauves fait son effet. Le solo de guitare de la pièce est d’ailleurs signé Sami Jalbert, un autre acteur connu de la scène musicale de Québec.
Rebrousser les Indes est non seulement un pas vers la maturité musicale de Mauves, mais aussi une preuve de la légitimité et de l’effervescence de la florissante scène musicale de la capitale, celle-ci regroupant Karim Ouellet, Tire le coyote, Keith Kouna, Who Are You, Pascale Picard.
Le nouveau EP de Mauves nous rend définitivement impatients d’entendre le deuxième album d’un des groupes émergents québécois les plus rafraîchissants, prévu pour l’automne 2013.
