Dumas/Photo: Élise Jetté

Le Théâtre La Tulipe ouvrait ses portes bien grandes dès le premier soir de reprise des shows en zone rouge, vendredi pour le spectacle Le cours des jours de Dumas. J’étais censée voir ce spectacle en octobre dernier après une première carence de plus de 7 mois, rassasiée uniquement par un détour à Rouyn, début septembre, pour le FME. Puis toutes les portes des salles ont été verrouillées à nouveau pour presque 6 mois. Pendant la pandémie, l’expérience des fervents de musique live fut similaire à celle vécue par les célibataires qui ont l’habitude d’essayer de rencontrer l’amour dans la vraie vie: ils ont constaté qu’en ligne, c’est moins l’fun. Et ce, même si sur Internet on peut dater/regarder un show pendant qu’on est aux toilettes. Il y a des points positifs qui ne peuvent juste pas accoter la vraie vie…

Dumas/Photo: Élise Jetté
Le cours des jours est l’album qui a donné son véritable envol à Dumas. Ses premières chansons plus commerciales s’y trouvent et c’était donc une idée de génie, l’automne dernier, de sortir une version vinyle de l’objet musical tant convoité par plusieurs. L’ouverture du spectacle se fait avec une extrait d’archive de Musique Plus où l’on voit Claude Rajotte parler de l’album avec beaucoup d’enthousiasme tout en disant que que l’album a un «potentiel commercial», mais que c’est quand même un «grand mot», d’affirmer ça. Évidemment le succès de Dumas après cette déclaration de 2003 suffit à donner raison à Rajotte sur le «potentiel commercial» et tort sur le «grand mot». C’était pas un grand mot pantoute. C’était un très petit mot.
Dumas/Photo: Élise Jetté
Parmi tous les mots que la pandémie a fait ajouter à notre vocabulaire, «présentiel» est celui que j’aime le moins, mais j’étais vraiment contente de l’utiliser sans me fâcher lorsque j’ai décidé d’aller voir Dumas en présentiel.
J’étais même pas fâchée de faire la file à la pluie, comme si on était en mars 2020 et que je devais acheter du papier de toilette.
En file/Photo: Élise Jetté
J’étais pas habillée adéquatement pour ça, mais faut me comprendre, ça fait un an que je regarde des shows juste en bobettes.
Pas prête/Selfie: Élise Jetté
Voici 10 autres constats: les choses que j’ai vécues à ce spectacle et que je n’avais pas pu vivre depuis longtemps.
Dumas et son band/Photo: Élise Jetté
1 J’ai réalisé que la pandémie n’a pas duré assez longtemps pour qu’on répare le Théâtre La Tulipe et/ou qu’il va falloir en faire beaucoup, des shows post-pandémie pour que les salles aient assez de cash pour pas tomber en morceaux.
La Tulipe dans un sac de vidange/Photo: Élise Jetté
2 La basse est un instrument complet que lorsqu’on peut l’écouter en personne. On ne réalise pas à quel point une chanson est différente quand elle fait trembler un peu nos organes.
3 Entendre des gens qui tapent des mains, c’est une habitude qui se perd et ça fait frissonner sur un pas pire temps quand on entend des applaudissements longs et chaleureux dans la vraie vie. Seule affaire: vu que le public est réduit et que les spectateurs sont saupoudrés un peu partout dans la salle, taper des mains sur le beat, ça devient nécessaire. On le repère vite, celui qui casse le rythme. En mode COVID, ça va être d’autant plus important de réussir à taper des mains comme il faut, la gang.
Les gens qui applaudissent/Photo: Élise Jetté
4 L’effet d’une boule disco ça se ressent juste en vrai. Les petites étoiles de lumière qui se déposent à nos pieds, telles des lucioles, ça joue sur l’ambiance et l’effet «wow» de cet item ne passe juste pas à travers l’écran.
Les effets de la boule disco/Photo:Élise Jetté
5 Je sais que c’est pas prudent de se lever pendant le show à cause du virus, mais je pense qu’il faudra solidifier les chaises si on est pour danser assis de même encore longtemps. Ça swinguait pas mal.
6 Des gens heureux, ça faisait longtemps qu’on avait vu ça. «On sent que ça avait le goût de jouer, cet orchestre-là», a d’ailleurs déclaré Dumas quand son batteur s’est élancé ben trop vite alors que le chanteur avait encore le goût de jaser avec son public.
Dumas, un gars heureux: 
Dumas/Photo: Élise Jetté
Jocelyn Tellier, un gars heureux:
Jocelyn Tellier/Photo: Élise Jetté
François Plante, un gars heureux:
François Plante/Photo: Élise Jetté
Vincent Réhel, un gars heureux:
Vincent Réhel/Photo: Élise Jetté
Jean-Phi Goncalves, un gars heureux, même les yeux fermés.
Jean-Phi Goncalves/Photo:Élise Jetté
7 Beaucoup de gens aiment chanter en même temps que leurs tounes favorites. J’en fais partie. En dessous d’un masque, tu peux te tromper dans les paroles pis personne ne s’en rend compte!
Selfie/Élise Jetté
8 On dirait que les horaires des nouveaux shows tiennent compte du fait qu’on n’est pu vraiment capable de se coucher après 22h ou de tenir l’alcool. Le bar est fermé et tout le monde est parti à 20h30.
9 Même si on est en présentiel, on doit encore vivre les moments d’amitié sur Messenger. J’étais assise seule sur mon banc, isolée du monde, mais je savais que mon ami Raphaël était pas loin. Mieux que rien:
10 C’était sûrement dû à l’absence d’applaudissements, mais on n’avait pas de rappel dans les shows numériques. Et là, on a eu un rappel. Et pas un petit rappel:
Ferme la radio et 80, issues du EP Ferme la radio (2004);
Tu m’aimes ou tu mens du film Les aimants (2004);
puis quatre tounes tirées de Fixer le temps (2006): Fixer le temps, Alors alors, Au gré des saisons et Les secrets pimpée avec un bout de Dancing with Myself (Billy Idol) en hommage à nos danses avec nous-mêmes durant la dernière année.
J’ai préféré danser sur ma chaise avec du vrai monde autour.
Dumas/Photo: Élise Jetté
C’est possible de voir tout ça encore ce soir et demain ainsi que du 14 au 17 avril, du 20 au 22 mai et du 14 au 16 octobre à La Tulipe à Montréal, mais aussi ailleurs au Québec:
22, 27 et 28 avril | Grand Théâtre de Québec
24 avril | L’Étoile Banque Nationale à Brossard
13 mai | Le Carré 150 à Victoriaville

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