On adore la fin d’année pour les bilans, oui, mais cette année, on aurait plus envie de se dire qu’on peut l’oublier, celle-là. Par contre, il n’y a aucun moment comme celui-ci: t’as parlé à personne dans ta semaine sauf au caissier à l’épicerie, mais un album te tombe dessus et semble tout rétablir. «T’as été l’affaire qui n’a pas été de la marde cette année» est la phrase que nous avons envie de hurler au balcon de bon nombre d’artistes qui nous ont sorti de notre marasme en 2020. Tel un vaccin contre le grand mal de l’année, voici votre injection de fin 2020: nos albums francophones préférés de l’année, positions 20 à 11.
20 Jimmy Hunt – Le silence
Après avoir conquis tout le monde l’an dernier avec le Jazz engagé de son groupe Chocolat, Jimmy Hunt revient cette année avec un album surprise tout aussi grandiose. On reconnaît sa manière si unique de poser sa voix et ses arrangements créatifs (quoi que plus minimalistes) dans ce Silence et on en voudrait toujours plus. Cet album court et économe en refrains est bien à l’image des éclairs de génie qui peuvent surgir des vrais artistes même en période de confinement. Vieux amis, l’arbre et Le Silence, en particulier, sont des petites merveilles.
– RAPHAËL BOIVIN
19 Lucill – Bunny
Un feel good total s’installe dès le début de l’écoute de Bunny et il ne s’en va jamais. Les mélodies sont complexes et accrocheuses, les arrangements nous enveloppent sans masquer la voix qu’on entend comme si on nous confiait un secret. En 2017, Raphaël Bussières, qui se glisse ici derrière le nom Lucill, m’avait complètement captivée avec Overnight, l’album de Heat pour lequel il s’exécutait à la basse. Je ne m’étais pas remise de la chanson Lush. Et je cours, sur Bunny, me fait le même effet. Continue, Raphaël, de m’empêcher de sortir de tes chansons. C’est une captivité très bonne.
– ÉLISE JETTÉ
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18 Le Couleur – Concorde
Cet automne, on a dit que Concorde était le meilleur album de Le Couleur et personne ne nous a contredit. Certes, l’avion d’inspiration, dans ce cas précis, est en mode écrasement, mais ce n’est pas une raison pour nous empêcher d’avoir envie de monter à bord. Tant qu’à crasher… La formation s’est dotée de nouveaux membres et a appris à fonctionner avec eux sans que le son écope. En fait, le son, il a fait le contraire d’écoper. On a dansé avec ces personnes de qualité devant notre ordinateur en zone rouge en novembre et DANS LA VRAIE VIE pendant un aperçu (au FME) de ce qui sera possible de vivre post-pandémie. Vous allez vouloir y être.
– ÉLISE JETTÉ
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17 LaF – Soin Entreprise
À peine as-tu eu le temps de te familiariser avec leur plus récent projet que déjà ils t’en mettent un nouveau entre les mains. Et c’est parfait comme ça. LaF, c’est le genre de groupe qui reproduit les codes associés aux Boys Band d’autrefois. Je suis persuadée que tout le monde a son préf. «Oh, moi c’est Mantisse. Y’est tellement swag!». «Non! Moi, c’est BKay yo. Il est tellement mystérieux.» Outre ces considérations hautement superficielles, reste que ce qu’ils mettent dans nos oreilles est indéniablement délicieux.
– ÉMILIE PELLETIER-GRENIER
16 Larynx – Ruche de mouches
Le Montréalais Alexandre Larin, alias Larynx, a lancé son premier album solo en octobre dernier. On parle de 26 minutes de rock psyché bien dosé sur fond de relations sentimentales complexes et d’univers éclatés. Avec de brillantes guitares lourdes à la Ty Segall (Sul party, Douille, Douille, Douille, Sourire ) et de jolies pièces plus douces (Lubie, Faveur, Muffin aux bananes Cowboy), l’ancien chanteur du groupe Rust Eden nous offre de quoi planer en douceur.
– MATHIEU CATAFARD
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15 Totalement Sublime – Totalement Sublime
Le duo montréalais présente un premier album soyeux, feutré, influencé par la synth pop japonaise. On y trouve des introspections chuchotées, oui; des ambiances bruitistes aux titres futuristes, certes; mais surtout des rythmes enveloppants ponctués de sax qui flashent un bon instinct pop et le franc désir de s’amuser.
– JULIEN ROCHE
14 Rosie Valland – Blue
Lancé deux semaines avant le début de la pandémie au Québec, le deuxième album de Rosie Valland n’a pas eu le temps vivre. Les neuf pièces qu’elle présente sur Blue s’enchainent comme les tableaux d’un spectacle qui finira bien. Rosie y renoue avec l’espoir dans une approche pop assumée et des textes qui touchent. Impliquée dans la réalisation de l’album, l’artiste tient son projet à deux mains et c’est bien solide.
– ÉLISE JETTÉ
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13 Population II – À la Ô Terre
L’un de mes petits plaisirs, c’est d’aller à des concerts de groupes sans bandcamp. N’ayant que peu de temps à accorder à ce hobby, mon subterfuge consiste souvent à attendre pour découvrir un band s’il m’est possible de le voir bientôt sur scène. Population II et moi, ça n’a malheureusement jamais pu se faire. Mais pas déçue d’avoir attendu qu’ils signent chez Castle Face Records: en pandémie, les surprises, ça se fait plutôt rare. Le disque à se procurer absolument pour tous ceux à qui les émotions fortes des shows manquent et qui souffrent un peu plus à chaque show virtuel regardé. En plus de la job d’Emmanuel Ethier (Chocolat, Yocto), y’a tout pour s’accrocher: un processus créatif basé sur de l’improvisation, de la poésie suspendue, une progression vers la douceur dans l’album mauditement plus efficace qu’une séance de méditation et un mélange délicieux de sonorités, empruntant au psyché, au space rock, au free jazz, au stoner et au prog. La meilleure de transformer différemment tes quatre murs à chaque nouvelle écoute.
– LISE BRUN
12 Gab Bouchard – Triste Pareil
Le show de son lancement, c’est le dernier que j’ai vu avant que le monde pète. Triste pareil est par la suite devenu l’album qui m’a accompagnée partout. Partout, même où je n’allais pas. La musique de Gab Bouchard a la capacité à la fois de te faire chanter trop fort au coin de la rue en te dandinant, et de te faire brailler en silence. Deux choses à te dire mon Gab: adjoye et merci.
– ÉMILIE PELLETIER-GRENIER
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11 Maude Audet – Tu ne mourras pas
Dans une année déprimante comme 2020, un peu de douceur ça se prend bien. Pour ça, rien de mieux que les rythmes folk-pop et la voix sublime de Maude Audet. Des textes touchants, des mélodies entraînantes et surtout une esthétique charmante qui nous fait sentir comme dans une ballade hivernale en forêt. Ça réchauffe le cœur et ça fait sourire. On se sent le dehors à respirer l’air de l’Île d’Orléans ou de Kamouraska. Clairement un des futurs classiques du répertoire de l’artiste.
– RAPHAËL BOIVIN
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