Le Ritz PDB sentait la vieille charogne pour le lancement du premier album de Gab Bouchard. Si le plaisir olfactif est celui qui nous capte en premier, Bouchard est chanceux que ses fans aient attendu d’être enivrés via les autres sens avant de se faire une idée. La salle aurait été vide. Heureusement pour lui, c’était plutôt l’inverse.
La petite salle du Mile-Ex était définitivement remplie, laissant peu de chances à quiconque se pointant après 20 h de pouvoir atteindre le devant de la scène. On n’a pas essayé de se battre avec personne. On est restés en arrière et on peut en témoigner avec cette photo: y’avait du monde.
C’est sur le jingle de The Office que le jeune premier fait son entrée. On peut juste remercier Netflix pour cette culture populaire riche.
Son single Tu m’connais trop bien part la machine de belle façon, une toune qui respecte tous les points de la recette:
- Facile de s’en souvenir
- Facile à chanter
- Facile de relate aux paroles
- Libérant un bon lot d’émotions quand on la gueule dans le char
La recette est certes respectée avec le single, mais elle l’est tout autant durant l’album.
Roses, Étoiles, Astronaute. Ça marche.
«J’avais envie d’être quelqu’un d’autre que moi ce soir-là. Envie d’être un astronaute pis atterrir dans tes bras.» Si je suis un médecin et que j’ai un patient avec un trop-plein de feels, c’est cette toune sur repeat que je lui prescris.
«C’est l’heure de ma première joke avant une chanson triste», lance Gab avant de chanter Yé passé où l’soleil? Finalement y’a trop de bruit pis j’entends pas la joke parce que je suis trop occupée à dire au gars à la console que le son est A1. C’est important de dire bravo aux gens et il faut rentabiliser le fait que je suis restée en arrière.
Je me rends au bar au péril de ma vie pour obtenir une bière qui va me permettre d’accepter qu’il y ait autant de monde dans un rayon d’un mètre de moi en période de projection pré-épidémie.
Au bar. Deux serveurs. Le premier a l’air de faire son bénévolat obligatoire de secondaire 3 tellement il a pas l’air bien dans sa peau. Le deuxième s’affaire à couper des agrumes comme s’il était à l’émission Les Chefs. Bref, ça a pas été facile d’obtenir un service rapide et courtois. Disons-le ainsi.
«L’after est chez nous, mais mon coloc dort donc vous ferez attention. Il me reste 3-4 bières», lance Gab Bouchard en fin de parcours.
Il remercie plusieurs personnes, dont Olivier Langevin, son réalisateur. «On s’est pas parlé pendant une semaine et c’était long», dit-il à son sujet. L’histoire ne dit pas s’il y avait bisbille, mais on va investiguer. Il remercie aussi Émilie Darveau, fière travailleuse de label. «Je l’appelle tous les jours», avoue-t-il. Émilie, tout le monde en 2020 a ça, un afficheur.
Il dit aussi merci à ses musiciens et musiciennes parfaits et parfaites. «Merci à grand-maman Perron. Elle est venue du Lac-Saint-Jean», s’exclame l’homme à la coupe champignon. Médaille d’or à grand-maman.
On se procure le vinyle à la table de merch, non pas sans essayer de négocier l’achat de cet avocat bien mûr.
C’est dans la puanteur qui n’a pas changé depuis le début qu’on quitte la salle. L’aspect exigu a été remarqué par tout le monde. «Voyons c’est pire qu’une soirée Britney Spears Dance Party», nous dit-on d’ailleurs en sortant.
Victoire pour Bouchard!
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