Voilà quelques jours que la sixième édition du Mardi Gras de Montréal s’est conclue dans le sous-sol de l’Église St-Enfant Jésus. Une soirée où le «mois sans alcool» n’existait pas, tout comme le lendemain matin. Retour en image sur ce grand bal costumé.
Avant le début de la première prestation, celle de Mononc’ Serge aux alentours de 20h14, le public est invité à se faire un fond grâce au festin cajun cuisiné par Bob le chef.
Au menu: gombo, chili, taco et pain fourré.
«On est en Amérique ici, tu peux prendre ce que tu veux», rassure le chef au timide gourmant qui souhaite manger du chili ET un taco.
Après dégustation de l’ensemble des mets à notre disposition, notre coup de cœur va sans contredit au gombo, plat goûteux et riche en saveurs. Tout le contraire des tacos…
Fins cuistots, nous abordons Bob afin de connaître les épices secrètes du gombo (pas besoin de savoir pour le taco, l’ajout de sel aurait augmenter le goût).
C’est à ce moment que la mascarade culinaire prend fin: Bob a tout cuisiné sauf le gombo. Fiers de cette découverte, nous reprenons un autre bol. C’est juste trop bon.
Tranquillement pas vite, la salle se remplit de gens costumés. Heureusement pour les non-initiés comme nous, un costumier est présent sur place. À notre plus grand plaisir.
Nous nous attendions à ce que les participants du Mardi gras soient sur la débauche solide lors de l’arrivée de Mononc’ Serge, mais il est 20h. Un peu tôt disons. Cet état second arrivera plus tard dans la soirée. L’état commence à être second de notre bord.
Seul à la guitare, Mononc’ divertit la foule (plutôt tranquille) en puisant allègrement dans son répertoire grivois.
En pleine promotion de son album Réchauffé II, le guitariste nous offre une relecture de ses succès (Hitler Robert, Woodstock en Beauce, Chez Frank), tout en puisant dans ses chansons plus récentes (Énergie Cardio, Le joual, Hostie de bonne smoke).
Mention spéciale à sa pièce Maman Dion. «Elle aurait dû mourir plus tôt», gueule-t-il avant de l’entonner. Son set se termine sur les notes lourdes de Destruction, hymne qui est tout sauf joyeux.
Avant même qu’on ait le temps de se rendre au bar afin de s’abreuver, le Gypsy Kumbia Orchestra fait une entrée assez remarquée dans le sous-sol. En bonne fanfare de haute voltige, les musiciens, musiciennes, danseurs et danseuses déambulent au travers de la foule, insufflant du coup des airs de kermesse. Dès ce moment, nous sentons réellement l’esprit festif que les participants attendaient.
Bien que rigolo, Mononc’ Serge n’a pas réussi à lever le party. Disons que le Gypsy Kumbia Orchestra remédie à la situation. En plus du party, c’est l’ivresse de la salle qui lève aussi.
Les organisateurs de cette soirée réussie, Le Winston Band, foulent la scène déjà bien réchauffée (tout comme la foule) du sous-sol de l’Église St-Enfant-Jésus.
Véritables bêtes de scène, leur énergie est contagieuse et ça se déhanche allègrement dans la foule. Mélangeant différents styles musicaux, la troupe nous fait oublier que l’hiver est présent à l’extérieur des murs du sous-sol.
Ils ne se gênent pas pour quitter le stage pour continuer à performer derrière le bar à un moment de leur show.
On fait le saut lorsque deux marionnettes géantes surgissent à côté de nous durant leur spectacle. Disons que la mante religieuse et le crâne rajoutent à l’ambiance carnavalesque de l’événement.
Quelque peu en état d’ébriété, nous quittons avant la fin de la soirée, nous rappelant que le boulot nous attend le lendemain. Tout comme le mal de tête.
Nous avons déjà hâte à l’édition 2021.