La soirée LUNES, cette fois-ci dite UMAMI, présentée normalement tous les mois au Quai des brumes se déplaçait vendredi à la Maison de la Culture Maisonneuve: des duos éphémères formés de femmes établies et moins établies dans le milieu, qui décident de joindre leurs talents pour créer quelque chose de nouveau.

C’est Claudelle et Émilie Proulx qui commencent, tout en douceur. J’avoue que j’accroche à la voix magnétique de Claudelle, qui me garde au bout de mon siège. Émilie souligne entre deux pièces que c’est une belle journée pour célébrer la musique des femmes, car ça faisait exactement 30 ans, vendredi, que l’attentat antiféministe de Polytechnique avait eu lieu. Tout au long de la soirée, les artistes le souligne à leur façon. Il y a plus d’amour que de ressentiment dans la salle et sur la scène; on sent l’espoir d’un avenir meilleur pour les femmes. 

Pendant les changements de numéros, des lectrices sont invitées à partager leur poésie. Celle d’Ève Landry (Les Fausses Vérités, pas la comédienne là) me renverse. Elle nous fait rire et pleurer en nous parlant d’un être cher qui l’a quittée pour «aller en vacances et ne jamais revenir». 

S’ensuit alors le sympathique duo de Caroline Savoie et Marie-Ève Roy, et celui de la charismatique Mara Tremblay avec Andy Jon. Deux prestations attachantes, parsemées de malaises et de fous rires. 

C’est le tour de la Grande Safia avec Pataugeoire, que je découvre ce soir. Elles nous servent du rock et des interludes psychédéliques, des tounes douces presque chuchotées. On voit que les gens essaient des affaires. Les filles sont down de se montrer vulnérables, de s’ouvrir, de sauter en bas de la falaise pis de voir ce que ça va donner. On assiste donc à de magnifiques moments qu’on ne reverra peut-être jamais, ainsi qu’à des expérimentations un peu floues. Les deux amies nous chantent ensuite Noël partout, une chanson de Safia, juste à temps pour ceux qui se sentent seuls en ces temps festifs. 

La soirée se termine sur un trio regroupant Tu/Lips et HALDE, connue avec Groenland. Ça fait du bien d’avoir un peu de drum pour faire bouger la foule. Leur prestation est très énergique, mélangeant grunge, rock et soul. La chanteuse le répète souvent, elles ont eu du fun à soir. D’ailleurs, ça vire en gros party de danse sur la scène pendant que le band joue. C’est ce qu’on a senti toute la soirée: du plaisir, de belles rencontres et des nouvelles amitiés qui se nouent. Avec LUNES, on sait jamais à quoi s’attendre, mais on sort toujours de là le coeur léger. 

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