L’or des fous, c’est le caillou cheapette qui brille et qui, du même coup, trompe le dupe et le trop désireux. Que celle ou celui qui n’a jamais crié trop vite victoire en tombant sur une petite pépite de roche brillante me la lance en premier; c’est exactement ce qui m’est arrivé lorsque mes oreilles ont rencontré Poulin pour la première fois, l’été dernier, au Saguenay (Festival La Noce).

Poulin/Photo: Jean-François Leblanc

Elle lançait mardi dernier, au Quai des Brumes, L’or des fous, son premier album. Dans une ambiance rappelant l’univers cinématographique de Tim Burton, je me suis payé un deuxième rendez-vous avec l’autrice-compositrice-interprète originaire du Saguenay – hey by the way, merci d’avoir quitté ton patelin pour te consacrer à la musique.

Poulin, c’est le genre de fille qui te fait regretter celle que tu t’es toujours promis d’être: mordante, frondeuse, rockeuse et mal engueulée juste comme il faut. Sa musique suggère autant Portishead que Les Rita Mitsouko

Les mots pénétrants et lucides, évoquant les amours destructrices et les tribulations de l’esprit, sont posés sur un rock bien senti, parfois grungy. On entend aussi des notes de new wave et de psyché. Il ne sert donc à rien de tenter de marquer la musique et le propos de la guitariste – ainsi que d’Étienne Dupré – d’une étiquette condamnée à être réductrice.

Poulin/Photo: Jean-François Leblanc

Cachez ce sein que je ne saurais voir 

Pour son lancement, Poulin nous a aussi offert une mise en scène des plus savoureuses où s’est invitée la danse contemporaine – et improvisée -, ainsi que ses habits de scène diaphanes. L’artiste a d’ailleurs failli faire exploser internet parce qu’une photo d’elle où on entrevoit son mamelon s’est retrouvée sur Instagram. Ladite photo a bien sûr été signalée. Cachez donc madame ce sein que l’on ne saurait voir puisque, faut-il le rappeler, «on» exclut la personne qui parle.

Poulin/Photo: Jean-François Leblanc

Je lui dirai simplement merci d’oser porter son costume de femme sur scène et d’ainsi démontrer par l’anecdote que les doubles standards ne sont pas une invention.

Poulin/Photo: Jean-François Leblanc

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