Émile Bilodeau

Grandeur Mature

Grosse Boîte

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Dans la vie vient souvent le temps de faire entendre sa voix, de dire quelque chose de controversé. Pour moi, il est temps de faire ce saut effrayant: je ne suis pas tombé en amour avec Grandeur Mature.

Il faudrait d’abord commencer par dire que ce n’est pas du tout un mauvais album. Les musiciens donnent tous une bonne performance et la production de Philipe B ne fait pas défaut. Les thèmes discutés démontrent comment le jeune musicien est capable d’écrire des chansons engagées avec un son folk franchement amusant. Malgré ces belles qualités, ce recueil de chansons n’est pas tout à fait à la hauteur pour moi.

Sa façon de passer en falsetto au milieu d’une ligne est bien comique la première fois, un peu moins la quinzième. Ce qui est aussi dommage, c’est l’inégalité. Par exemple, dans Freddie Mercury, Bilodeau commence sa chanson avec quelques lieux communs et une introduction vue et revue: «Depuis que le monde est monde.» Pourtant, si on passe à travers ce début, on est récompensés par un superbe refrain triste et comique à la fois utilisant le visage de Freddie Mercury comme point de référence. Il va aussi sans dire que la performance de l’invitée Klô Pelgag est à couper le souffle.

Cette inégalité est ce qui lie les morceaux. On passe ainsi à travers l’album sans vraiment trouver un équilibre.

Malgré tout, je me suis retrouvé à vouloir danser des heures sur le beat d’Échec et mat. Il est aussi important de souligner que si je n’ai pas été enchanté par les dernières chansons de l’album, je l’ai été par la douce lettre d’amour à Montréal qu’est Mont Royal.

Grandeur Mature, c’est comme une des poutines trop compliquées qu’on trouve à La Banquise: tout était bien correct et chaque ingrédient était bon, mais le tout était un peu mal balancé.

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