C’est vers 8h bien tapantes que la deuxième journée du Festif! débute, avec des techniciens un brin zélés qui décident de tester les speakers avec une grande sélection mp3 de leur cru.

Par Élise Jetté et Julien Roche

Se faire blaster la Trololo song de Eduard Khil autour de 8h15 le matin, c’est un réveil qui fait grincer quelques dents chez les campeurs du gîte TerreCiel.

De passage aux toilettes, Julien croise bien des gens qui partagent le what-the-fuck suspendu à son visage. Élise, activée par ses trois heures de sommeil, sort de la tente en bobettes pour s’exprimer.

Sara Dufour/Photo: Élise Jetté

Sara Dufour prend la scène autour de 11 h en nous partageant d’abord sa passion pour l’amour et les petits moteurs, et blâme candidement ses ex d’avoir manqué de gaz pour la suivre, elle qui «tire fort avec son petit deux-temps». À ce moment, nos tentes sont environ exactement le sidestage.

Le sidestage/Photo: Élise Jetté

Sans doute inspirés par Dufour qui a longtemps cassé son espagnol au soundcheck, on se commande des huevos rancheros au resto qui font une job correcte.

Laurence-Anne/Photo: Élise Jetté

Direction Laurence-Anne au bout du Quai Bell. La marée basse souffle une whiff algue & sel qui nous rappelle qu’on est loin de Montréal.

Laurence-Anne’s band/Photo: Élise Jetté

Y’a quelque chose des algues qui va bien à Laurence-Anne. Y’a beaucoup de floral chez elle, en fait – les tatouages, le champ lexical, la pochette de Première apparition. Tout son band porte les couleurs jaune et mauve de son incroyable outfit des Lakers du West Island. La foule est encore un peu endormie, mais la funk aquatique de C’est un virus arrive à délier les jambes.

Un band qui a compris la thématique/Photo: Élise Jetté

Devant une foule en milieu de vie et vendue d’avance, Ariane Moffatt chasse les nuages et fait briller le soleil…. un peu trop même.

Ariane Moffatt/Photo: Élise Jetté

Pour une première fois de ce Festif, le soleil sort son calibre maximal et on en paie les frais. Les quelques génies qui ont eu la bonne idée d’écouter le spectacle en flotteur, en kayak ou bien le cul dans la rivière profitent d’un rafraîchissement qu’on jalouse beaucoup.

L’un des fils d’Ariane, lui, n’est pas impressionné.

Not impressed/Photo: Élise Jetté

Ce gars-là tente par tous les moyens de voir le show sans payer.

Retour au coeur du festival dans la chaude chaleur chaleureuse pour retrouver Comment Debord et son funk tendre, tantôt soul, tantôt disco. Le groupe décide de casser beaucoup de nouvelles tounes. Il n’y a qu’un seul EP enregistré à se mettre sous la dent, mais la bande fait un spectacle comme si un album s’en venait. Comme si un album s’en venait? Hé ho, comme si un album s’en venait?

Comment Debord/Photo: Julien Roche

Julien se laisse gagner par un petit stress en apprenant que son nom n’est pas sur la liste des choyés qui pourront voir Bleu Jeans Bleu directement sur l’eau. L’activité nautique est sold out depuis belle lurette pour avoir le luxe de vivre le tout assis dans une trip. 

Bleu Jeans Bleu/Photo: Julien Roche

On inscrit gentiment son nom sur la liste de réserve en attendant qu’un no-show lui permette de se faufiler… Mais une fois sur les lieux, il trouve facilement le moyen de marcher dans l’eau (ou sur l’eau, tel Jésus). Tout compte fait, le bonheur est grand, les jarrets dans l’eau, libre d’exister sans gilet de sauvetage. Bleu Jeans Bleu envoie les hits. Cette nouvelle scène, installée pour le 10e anniversaire du festival est facilement dans notre top 3 du week-end.

La foule aquatique/Photo: Julien Roche

Avant même le rappel, Claude Cobra est dévêtu pour faire une bombe…. Pour mieux revenir sur le stage, essuyé par son équipe à la vitesse d’un arrêt aux puits au circuit Gilles-Villeneuve. 

Le comité santé et sécurité de Feu à Volonté vous déconseille cependant de sauter à l’eau et de revenir sur une scène électrifiée.

Stéphanie Boulay/Photo: Élise Jetté

Stéphanie Boulay et Safia Nolin sont les hôtesses d’un plateau double au Germain question de vivre, grâce à l’air climatisé, un choc thermique digne d’une infusion corporelle dans la glace sèche.

C’est l’émotivité de Steph Boulay qui nous capte en premier, notamment avec la dernière chanson, Je pourrai plus jamais, destinée à son neveu et durant laquelle l’enfant de Bianca Gervais pousse un petit cri cute d’enfant. Toute est dans toute.

Safia Nolin/Photo: Élise Jetté

Safia est en formule full band avec notamment Joseph Marchand qui prend pas de break pantoute, lui qui était sur scène avec Ariane Moffat le même jour.

Joseph Marchand/Photo: Élise Jetté

Safia nous raconte qu’elle a acheté 40$ de bonbons dans une confiserie alors qu’elle n’aime pas ça tant que ça les bonbons. Un enfant dans la foule est jaloux. «Un jour tu auras 18 ans et tu pourras t’acheter tes propres bonbons», dit Safia.

Safia Nolin/Photo: Élise Jetté

Pomme se joint à elle pour Lesbian Break Up Song qui parle d’«être lesbienne et avoir le coeur brisé.» Safia tente de nous voler des punchs de Stranger Things et nous donne aussi le punch du Roi Lion: «Mufasa meurt au début».

Elle invite également son ami Philémon Cimon «un joyau de Charlevoix» pour la chanson Le chien le coq et le cheval tirée de l’album Pays de Philémon. «Il a vu mes fesses tantôt», dit Safia en parlant de son ami qui manque de timing pour rentrer dans une loge.

Safia et Philémon/Photo: Élise Jetté

En fin de spectacle, Safia avoue qu’elle n’a jamais eu de bouteille d’eau sportive comme celle distribuée durant Le Festif. «J’ai le goût de faire comme les joueurs de hockey», dit-elle en mimant de se splasher la face d’eau.

Elle demande à son public de lui offrir ce dont elle a été témoin au show d’Éric Lapointe:

Puis elle conclut en disant «C’est l’fun de voir que les gens s’intéressent encore à la musique triste francophone». C’est vrai, ça. Quand elle annonce la dernière chanson du rappel, une petite fille derrière moi dit à sa mère «C’est sa dernière chanson. Il faut bien l’apprécier». C’est encore vrai, ça.

Sur la route du retour, on croise un artiste qui s’adonne à la peinture d’un entrejambe féminin au coeur du festival.

Noune sur toile/Photo: Élise Jetté

Notre soirée se termine par une quête que l’on pourrait comparer à celle de la collecte des horcruxes dans Harry Potter 7. Dans l’histoire qui nous occupe, les horcruxes sont des indices qui mènent au feu de camp/show secret du Hangar 29. Au bout de la quête: un show de Geoffroy.

Une enquête sur Google Maps nous guide vers un point sur la carte situé à 24 minutes de marche du centre-ville. Déterminés, nous suivons la rue principale, puis nous traversons une autoroute et nous remettons nos vies en question dans une cour lugubre et déserte de Super C adjacent à un Dollarama. Le festival mis en scène dans le film Midsommar vous semble terrifiant? Avez-vous déjà cherché Geoffroy dans une cour déserte de Super C?

On passe 48 minutes à se demander si on l’aime tant que ça, Geoffroy. Puis, chaque fois qu’un élément du décor fait en sorte qu’on pense avoir trouvé un indice de présence ou un semblant de répit, on crie: YES! ON EST ARRIVÉS. Devant l’évidence qu’on n’est pas arrivés, Julien devra souvent se repentir en disant: «Désolé. J’essaye juste de vendre du rêve.»

Sur la route, on croise 6 vomis. En voici deux.

Vomi 1/Photo: Élise Jetté
Vomi double/Photo: Élise Jetté

À notre retour de la quête qui, si on continue le comparatif avec Harry Potter 7 aurait fait en sorte que Harry serait mort, on se réconcilie avec ce qu’il nous reste de vie avec les Vulgaires Machins.

Ils offrent une performance survoltée, mais après notre grande excursion, on a les jambes un peu trop molles pour renverser le capitalisme.

On finit donc le tout dans un nuage de cannabis au show de Fouki. Le public est tel qu’on se croirait à la jonction de la 15 et la 40 à 17h un lundi.

On termine notre soirée avec Bob au bar clandestin. Non, on n’a peur de rien.

Bob

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