Chanter plus fort que la mer, c’est le slogan du Village en chanson à Petite-Vallée. Cette année, l’artiste passeur est Patrice Michaud et tout est à sa sauce au Festival en chanson: la chorale d’enfants, les affiches, ET PLUS ENCORE. Tu vas au resto: poutine au homard sauce BBQ ou blanche? Sauce Patrice, svp!
Sur la route de la Gaspésie, un premier arrêt à Trois-Pistoles passe proche de nous faire succomber à la tentation du trio d’enfer. Quelque chose qu’on n’avait jamais vu avant.
Dans le stationnement d’une station-service: des hommes en vacances profitent de la vie.
Si jamais vous passez par Trois-Pistoles, n’hésitez pas à opter pour une consultation. Nous on n’avait pas le temps, malheureusement:
Notre arrêt lunch nous mène à Sainte-Flavie où chaque convive ingère sa quantité annuelle de crevettes recommandée par le Guide alimentaire canadien. «Je vais être lourd de crevettes pendant cinq jours», dit un journaliste du Devoir.
On choisit la table avec la meilleure vue pour déguster notre repas.
Une fois à Petite-Vallée, il faut affronter le trafic digne de l’entrée du nouveau pont Samuel de Champlain afin d’atteindre le spectacle clé du début des festivités: La petite école de la chanson. Durant toute l’année scolaire, des enfants gaspésiens ont appris les tounes de l’artiste passeur Patrice Michaud, afin de se rejoindre, un soir seulement à guichet très fermé (300 enfants avec chacun plus ou moins 2 parents… faites le calcul).
Patrice Michaud, tel Alfred de Musset a entretenu une correspondance avec les petits chanteurs durant tout leur apprentissage. On nous permet de voir des extraits de missives sur écrans géants.
Parmi les petits correspondants, on entend un petit fan de country qui pourrait travailler pour Tourisme Gaspésie: «J’aime la ferme. J’aime le country. J’aime ça, le country. J’aime tellement la Gaspésie et la musique et la ferme.» Il va pogner de quoi au show de Guylaine Tanguay demain.
Dans les autres vidéos, un jeune répond à la question concernant les musiques d’ailleurs, découvertes dans le cadre d’un exercice de familiarisation avec les traditions musicales: «J’aime la musique de l’Éthiopie et je sais même pas c’est où», dit-il.
Au moment de rejoindre les enfants pour les deux dernières tounes, «c’est le plus beau spectacle que j’ai jamais vu de ma vie», dit Patrice Michaud, qui n’a visiblement pas assisté à la tournée 20e anniversaire des Backstreet Boys en 2013.
«Aux policiers qui vont m’intercepter entre Grande-Vallée et Petite-Vallée: Je sais que c’est rendu légal, mais ces yeux-là (rouges), c’est parce que j’ai pleuré», prévient-il.
Après 28 ans à gérer 300 petits chanteurs chaque année, Danielle Vaillancourt passera le flambeau. On ne peut pas vraiment la blâmer. Garder 3 enfants, même avec Netflix, on trouve ça compliqué. Les moussaillons arrêtent de bâiller le temps de lui faire un dernier câlin.
«Avant de perdre connaissance, je vais quitter», dit Patrice Michaud à la toute fin, souhaitant éviter de monopoliser les services de l’unique ambulancier du village.
Voici une sélection arbitraire des meilleurs enfants de la chorale:
En sortant on passe proche de mourir fauchés par une vague d’enfants, mais on se rend quand même à Petite-Vallée pour le show de Jérôme 50.
Ancien du camp en chanson, il a été l’élève de Patrice Michaud. C’est d’ailleurs sous la thématique de camp de vacances que se déroule son show de chansons à répondre. «Mesdemoiselles, vous voulez aller faire un tour dans le dortoir des garçons? Ce soir, c’est permis!», dit-il avant d’entrainer des mineurs dans le vice avec la chanson Sexe, drogue, cerises et rock n’ roll.
Il nous invite à saluer son moniteur adjoint Simon Kearney qui joue avec son sac à dos. Il n’a pas eu le mémo qu’en Gaspésie, il se fera pas voler.
Jérôme exécute devant une foule captive sa version Québ de Trois petits chats, un vif succès. On est à 2-3 noms de camp pas clairs de se sentir au Camp Claret en 1994.
La soirée prend fin pour mieux permettre au jour 2 d’arriver.
Le vendredi est l’une de ces journées éternelles durant laquelle on voit le soleil se lever au début et à la fin.
Notre première sortie de la journée, c’est pour déjeuner avec Alan Côté, le grand manitou du festival, et Patrice Michaud. On jase, on rit et on rend envieuse la moitié de nos matantes: «QUOI? T’as déjeuné avec le beau Patrice?»
Pour se préparer à la soirée qui s’en vient (le spectacle Nous on aime la musique country), notre radar du bon goût nous mène au Pub Country.
Des adeptes de poker se préparant pour une grande soirée, une bouteille de Sour Puss, une tentative de corrompre le staff pour une soirée karaoké et quelques Labatt 50 payées cash plus tard, notre expérience est vécue.
Le grand show country auquel on assiste est plus-que-sold-out et les couvre-chefs cowboyesques sont nombreux. À notre arrivée, les chanteurs retirent leur chapeau pour une chanson poignante. Un bon move de cowboy.
«C’est elle Ghyslaine?», dit une collègue mêlée et pointant la chef de choeur.
«Son nom c’est GUYLAINE Tanguay, pis c’est pas elle, non.»
Selon Laurence, fille de Renée Martel et petite-fille de Marcel Martel, «l’imitateur de Garth Brooks est à 6 sur une échelle de 1 à 10». On reste avec cette bonne chum pour écouter J’ai un amour qui ne veut pas mourir.
Quand on entend Au bord du Lac Bijou de Zachary Richard, «il est où le Lac Bijou?», demande-je à mon experte. «Sûrement près du Lac Collier», répond-elle.
Dans ce choeur-là, sur du Zachary Richard on danse du flamenco:
Le sosie de Legolas, accoutré d’un masque, vit quelque chose de fort et son jeu d’acteur de crise cardiaque est à couper le souffle.
Le Quand on est en amour de Patrick Norman nous fait vivre toute la gamme des émotions avec un couple de chanteurs qui a probablement fini la soirée dans la couchette. «C’est mon père biologique, Patrick Norman», plaisante l’experte en affaires country.
Si les premières notes nous laissent voir deux inconnus qui s’apprivoisent, la situation change rapidement et le tout s’embrase à une vitesse folle.
Si jamais, à ce stade-ci de votre lecture, vous avez encore des doutes sur l’aspect céleste des lieux: Dieu (une voix off de type National Geographic) parle entre chaque toune.
Au moment où tout le monde commence à se poser des questions sur la longueur du show, le sosie de Mario Pelchat émerge au centre de la chorale comme Jésus qui sépare les eaux.
Je pars à l’autre bout du monde de Paul Daraîche retentit: la toune pour ceux qui pensent que la terre est plate. «Si jamais la Terre est ronde, je reviendrai pour te chercher», y entend-on. EST RONDE, PAUL. EST RONDE. Drop le «si jamais». DROP IT.
L’arrivée de Guylaine Tanguay donne lieu à un concours non-officiel de yodle dans notre rangée et c’est le contraire de L’école des fans: personne a gagné.
On écoute paisiblement Un coin du ciel avec Laurence. «Mon grand-père a écrit cette chanson-là pour ma grand-mère», dit-elle, émue.
On se dirige vers la sortie tranquillement, manquant probablement les 7 dernières heures du spectacle. «Je pense que Céline est pas là», dit une dame qui se pense à Vegas.
Le DJ set de fin de soirée est assuré par DJ Sunset et les Bô Labradors. Comme je suis un des Labradors, je ne me ferai pas de couverture médiatique. Néanmoins, voici 5 choses qui se sont passées durant le set:
1- Legolas a dansé la salsa.
2- On a fait un petit train avec la SOCAN.
3- Le serveur de poutines nous a confisqué nos maracas.
4- Matiu a fait une demande spéciale.
5- La chorégraphie de Asereje n’a pas été si facile que ça.