Feu à volonté vous présente en exclusivité le premier single de Biliwald: Low Town.
Ton premier single, ça raconte quoi?
Low Town, c’est pour moi un hymne à la basse ville de Québec. C’est surtout dans les quartiers Limoilou et Saint-Roch que j’ai passé le plus clair de mon temps. Entre les mille et un parcs, les appartements festifs (rue Guyenne), Le Cercle (RIP), la rue Saint-Joseph à la sortie des bars (surtout devant le 222), les salles de spectacles, etc., ça a fini par rester assez ancré dans mon folklore personnel pour que la chanson s’écrive d’elle-même. J’y mentionne le désir de voyager pour entre autres mieux revenir, car finalement, I’m always back to Low Town.
Tu dis que tu es tombé dans la sauce quand tu étais petit. Cette sauce, elle goûte quoi?
C’est un goût particulièrement enivrant. Niveau texture, ça se rapproche du smoothie. J’y ajouterais une note de lait de coco, mais c’est sans équivoque un sucré salé surprenant. La recette est un secret gardé depuis maintes générations par mes ancêtres druides et les ingrédients qui la composent sont de rares produits provenant du royaume des fruits. À ne pas répliquer à la maison.
Connais-tu d’autre monde qui se baignent dans la même sauce? Qui?
Toute mon équipe de fins connaisseurs de jeu rap a été mis au parfum de cette onctueuse potion magique qui rend tout le Maestronautes gang l’irréductible clan qu’il est actuellement. Plus précisément mes producteurs Lewis Dice, Pro.Douceur et Leo Madesomelemonade ont remanié la sauce avec brio et mes compatriotes au micro, Dom P et la talentueuse Zarya ont tout autant imprégné cette sauce ma foi exquise de leurs épices respectives.
Tu te décris également comme le roi des fruits. C’est quel fruit, le roi?
Le roi des rois, le roi des fruits, c’est évidemment l’ananas. En effet, en voici la preuve.
«Je peux à très juste titre appeler l’ananas, le Roy des fruits, parce qu’il est le plus beau et le meilleur de tous ceux qui sont sur la terre. C’est sans doute pour cette raison que le Roy des Roys lui a mis une couronne sur la tête qui est comme une marque essentielle de sa royauté, puisque à la chute du père, il produit un jeune roy qui lui succédera en toutes ses admirables qualités (…) » – Jean – Baptiste Du Tertre, 1667
Gros shout out aux artisans locaux qui ont travaillé de leurs mains d’anges ma coiffe ananesque.
Qui est la reine des fruits? Le prince des fruits? Le valet des fruits?
Qui saura divertir le roi ?
Le FEQ, c’est quoi pour toi?
C’est un énorme pas dans la bonne direction. C’est le festival qui berce Québec, ma ville natale, depuis des temps immémoriaux alors y être invité par la grande porte c’est pour moi un signe qu’une place peut être faite pour les artistes émergents de notre ville, par notre ville pour notre ville.
Limoilou, ça t’a apporté quoi en tant qu’humain?
Limoilou m’a tout appris! C’est un quartier historique pour le hip-hop québécois et c’est d’ailleurs pourquoi j’œuvre dans cette scène aujourd’hui. En sachant que mes idoles habitaient à quelques coins de rue de chez moi, je ne pouvais que me sentir interpellé par le quotidien traduit par des maîtres comme Webster, Souldia et maints autres. Le quartier est aussi une preuve d’une cohésion sociale exemplaire, l’esprit de cohabitation y est palpable.
Ton album, il va raconter quoi?
Frugal parle d’amour de soi, d’amour avec un grand A, mais surtout de la qualité du temps qui passe lorsqu’on est amoureux de la vie, quand on comprend que le bonheur consiste en des choses simples et parfois peu abondantes.
Qu’est-ce qui se passe de plus en solo par rapport à ce que tu fais avec ton groupe?
Je suis simplement plus proche de mes émotions personnelles, ça me permet d’aller chercher des textes plus intimes et de voir les choses autrement. Pour la vibe, je vais chercher un côté chanté mieux assumé, plus dansant par moment, mais surtout avec des influences plus larges qui, elles, s’éloignent du rap.