M pour MTL: Shelmi vient chanter en français pour Montréal
M Pour Montréal se poursuit ce soir. La formation Shelmi sera de passage pour un soir seulement dans la métropole, le temps d’un spectacle avec Holy Two et Rezinsky.
Qu’est-ce qui vous amène en Amérique du Nord?
On a quelques showcases de prévus, dont celui à Montréal qui est gratuit! On vient aussi parce qu’on kiffe le Canada. En avril dernier on a tourné le clip de notre chanson Waterproof à Montréal (avec William Fradette, le réal des clips de Loud, Coeur de pirate, etc.) et on a vraiment eu un crush pour le pays et les gens d’ici. Là, c’est mortel parce qu’on va découvrir des villes qu’on connait pas, et notamment Toronto, la ciudad de Drake & The Weeknd qui ont été des inspirations majeures pour NoGoZone, notre premier album sorti le 21 septembre.
L’importance de chanter en français se manifeste de quelle manière pour vous?
90% de nos influences viennent de la musique anglo-saxonne. Du coup, c’était normal et presque naturel pour nous de chanter en anglais, et c’est d’ailleurs ce qu’on a fait pendant 4 ans avec notre premier groupe (Super Social Jeez). Sauf qu’en anglais on était un peu en 2D. Il nous manquait une dimension supplémentaire, celle du sens. Surtout qu’en entrant dans notre vie d’adulte, on a traversé une grosse zone de turbulence, faite de désillusions. Ça a nourri une grosse révolte en nous, et on a commencé à ressentir une urgence à dire les choses. Et chanter en français est devenu nécessaire, pour s’exprimer mais surtout pour s’affirmer.
Pourquoi être passé à la langue de Molière?
Pour toutes les raisons citées dans la question précédente. On peut aussi ajouter le fait qu’un jour on s’est dit «Hey, mais on n’est pas des Américains en fait!» Au début ça fait mal. Mais une fois que t’as fait le deuil de ce truc là, tu te dis «Putain, mais chanter en français c’est hyper différent, et ça nous ressemble vachement plus».
Vous serez à Montréal durant les dates des événements du Bataclan. Quel type de souvenir ça évoque pour vous? Comment vous vous sentez en spectacle depuis les évènements?
Le Bataclan, c’est un évènement qui a marqué toute la jeunesse de France, et particulièrement de Paris. C’est une salle mythique, située dans un quartier qui bouge beaucoup, et où on se retrouve très souvent. Ça nous a traumatisé, et on se souvient particulièrement des quelques semaines qui ont suivi. On était en état de choc. Dans le métro tout le monde flippait, dans les bars et les cinés on s’est mis à regarder les sorties de secours. Depuis, on y pense de temps en temps, mais sur scène pas vraiment en fait, c’est tellement inimaginable et surréaliste que ça te traverse pas l’esprit. Ça fait toujours bizarre de passer devant Le Bataclan, d’imaginer qu’il y a autant de gens qui y ont perdu la vie, et dans des circonstances aussi dramatiques.
À quel genre de spectacle peut-on s’attendre?
On va caraméliser vos tympans. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, on donne tout. Généralement les gens quittent le show en ayant envie de foutre le feu au vieux monde.
Votre présence à M pour Montréal représente quoi pour vous?
On est hyper heureux d’y jouer, et de partager l’affiche avec tellement d’artistes qui déchirent.
Quels sont les artistes du Québec qui vous inspirent?
Loud, Kaytranada, Xavier Dolan, Céline Dion bien sûr, et l’immanquable Roi Heenok. En vrai, y’a un paquet de gros artistes qui viennent du coin et avec lesquels on aimerait collaborer. Envoyez nous vos suggestions, vos propositions…on lit tout.
Le spectacle de Shelmi dans le cadre de M pour Montréal se déroule à la Sala Rossa (avec Holy Two et Rezinsky).