Dimanche soir à l’ADISQ, Hubert Lenoir a été couronné roi et la seule reine qu’on pourrait couronner est Klô Pelgag, comme aucune autre femme n’a gagné de statuette. Cela dit, on aime le duo royal que ça donne. On a regardé le gala dans la salle de presse de la Place des Arts. Voici notre retour sur cette soirée d’Halloween de gala.

Par Élise Jetté et Marielle Normandin Pageau

Sur le tapis rouge, on a plusieurs questions à poser aux artistes qui défilent en tenues de soirée.

Lydia Képinski est la première qu’on arrête.

Lydia Képinski/Photo: Élise Jetté

C’est quoi l’item de ta tenue que t’as le plus hâte d’enlever?

– Mes chaînes lol.

Qu’est-ce que t’as mangé aujourd’hui?

– Je suis allée au IGA du Complexe Desjardins et j’ai acheté de la mâche, un type de laitue! Avec du cresson, de la guacamole et du saumon fumé. J’ai tout mélangé ça.

Si t’étais pas à l’ADISQ, ce soir, tu serais où?

– Chez nous, en train de me dire «Pourquoi tout le monde boude mon album?»

Est-ce que ta tenue coûte plus ou moins cher que ton loyer?

– Vraiment moins! C’était tout un deal et mes bracelets m’ont coûté 5 $ chacun.

Avec qui tu voudrais le plus chiller durant l’after-party?

– J’aimerais ça avoir un triangle amoureux avec les 2Frères.

Les artistes finissent tous par se faire bumper du red carpet pour préserver la sécurité du premier ministre Justin Trudeau qui va défiler et, après tout, c’est lui la vraie vedette de la soirée (???).

Émile Bilodeau avec son agent Louis-Pierre/Photo: Élise Jetté

On décide donc de faire un off-tapis avec Émile Bilodeau:

C’est quoi l’item de ta tenue que t’as le plus hâte d’enlever?

– J’ai fait beaucoup de blagues sur le fait que j’étais commando donc pour être conséquent avec ça, je pourrais enlever mes bobettes.

Qu’est-ce que t’as mangé aujourd’hui?

– J’ai mangé des pâtes, mais ils ont mis plus de budget dans le cachet de Louis-José Houde que dans le craft. C’était moyen.

(Laurent Paquin pogne les fesses d’Émile au passage dans notre off-tapis.)

Si t’étais pas à l’ADISQ, ce soir, tu serais où?

– J’ai vu Safia, sur Instagram qui était en train de downloader Red Dead redemption. J’irais vraiment jouer avec elle.

Est-ce que ta tenue coûte plus ou moins cher que ton loyer?

– C’est Frank & Oak qui m’a fourni ça. C’est gratuit!

Avec qui tu voudrais le plus chiller durant l’after-party?

Yann Perreau serait dur à suivre sur les shooters.

On finit par attraper Tire le Coyote avant de se faire déloger par le premier ministre:

Tu as gagné ton premier Félix cette semaine (Album folk de l’année). Il est où en ce moment?

– Là, il est sur l’ilot central dans la cuisine parce que les seules tablettes à la maison sont pas assez solides pour le tenir. Mes enfants se le passent donc ça fait la job pour le moment.

C’est quoi l’item de ta tenue que t’as le plus hâte d’enlever?

– Tout! Mais je dirais le haut surtout.

Qu’est-ce que t’as mangé aujourd’hui?

– On a mangé une pizza au Parvis et un déjeuner au Complexe Desjardins, au Tutti Frutti, c’était très glamour.

Finalement, tous les artistes sont officiellement évincés du tapis pour laisser passer Justin.

Rien à signaler d’autre sur la carpette rouge à part cette fille qui était venue pour se marier. L’histoire ne dit pas si elle a réussi.

La mariée/Photo: Élise Jetté

On se rend donc dans la salle de presse et on révise nos cours de secourisme au cas où on aurait à performer un accouchement:

Une femme enceinte/Photo: Élise Jetté

Le gala commence avec quatre favoris des radios de salles d’attente: Guylaine Tanguay, Maxime Landry, Mario Pelchat et Martine St-Clair. Ils enchaînent à eux seuls des extraits des 39 chansons de l’année des 39 dernières années. Le concept des enchaînements, c’est Trois petits chats avec quelques failles. Le mot qui finit l’extrait nous amène sur le mot qui commence l’extrait. Nous, on aurait préféré Trois petits chats.

Louis-José Houde nous parle de sa nervosité: «Je suis TRÈS TRÈS TRÈS nerveux… Ben non! C’est ma 13e année, j’ai fumé un bat avec 2Frères avant de rentrer. Sont drôles finalement!»

Louis-José Houde/Photo: Élise Jetté

Il explique également que c’est un peu niaiseux de se tromper de côté quand tu sors de scène: «Ça fait 40 ans que c’est côté jardin, potager, les légumes, osti. Regardez ce que font les autres et faites pareil.»

Il juge la propreté des Félix en suggérant que personne n’embrasse sa statuette: «Embrasser un Félix, c’est comme embrasser une poignée de porte au Rockfest le dimanche soir.»

Puis, comme LJ nous parle souvent de sa soeur qui vit à l’étranger et qui lui demande qui sont les artistes d’ici, il nous explique ce qu’il a dû répondre concernant Hubert Lenoir: «Prends Iggy Pop, Joe Bocan et Francis Reddy et brasse très fort.»

Les artistes en nomination dans la catégorie Révélation de l’année y vont chacun d’une perfo. Certains sont convaincants et d’autres non.

Puis, Louis-José remercie Justin Trudeau, dans la salle, pour la légalisation du pot, soulignant que ceci pourrait avoir une influence sur les discours durant la soirée.

Et le prix le moins bien nommé de la soirée est le premier: Adulte contemporain. C’est Pierre Lapointe qui se voit décerner le trophée des grandes personnes pour La science du coeur. Nous, on lui fait remarquer que son album avec les Beaux Sans-Coeur est quant à lui très peu adulte contemporain. Il a l’air d’accord.

Pierre Lapointe/Photo: Élise Jetté

Après la pause, Pierre Lapointe et Galaxie nous proposent un mash-up spectaculaire de leurs oeuvres respectives. Dans nos têtes, musicalement, c’est l’histoire d’un gars en peine d’amour qui décide d’aller à la SQDC et il part sur tout un trip qu’il n’avait pas prévu et finalement termine son buzz sur une bonne petite sieste.

Sans surprise, le trophée de Révélation de l’année est décerné à Hubert Lenoir. «Je suis venu te dire que tu as gagné», nous dira Émile Bilodeau, récipiendaire du même prix un an avant. Et Hubert s’adresse à ceux qui ont toujours quelque chose à dire: «Les gens qui trouvent que je suis différent. On est tous différents. Au nom de la jeunesse, je veux vous dire que vous êtes wacks en esti.»

Hubert Lenoir/Photo: Élise Jetté

«Mon pays, ce n’est pas un pays c’est une pétrolière», dit Yann Perreau à Justin Trudeau avant de décerner le prix d’Album pop de l’année à Hubert.

En parlant des jeunes cools dont il fait partie, Hubert dit: «Y’est trop tard. On est là, on s’en vient vous chercher.»

2Frères/Photo: Élise Jetté

2Frères gagne le trophée de Groupe ou duo de l’année, ce qui permet à Mario Pelchat, pendant un instant, de respirer son gaz égal.

L’Album rap de l’année est celui de Loud qui, comme lors de sa remise de prix de mercredi dernier est en train de vivre le plus beau jour de sa vie comme en témoigne cette photo.

Loud/Photo: Élise Jetté

À noter, aussi, que les gens du rap ont toujours froid. En effet, la gang de Loud monte sur scène avec des manteaux d’hiver. Des garçons frileux!

Isabelle Boulay et Tire le coyote font un maudit beau duo.

Puis, Yvon Deschamps monte sur scène et raconte la fois où Félix Leclerc a vu le trophée pour la première fois: «Je savais pas que j’avais des totons!»

Le Spectacle de l’année interprète est Demain matin Montréal m’attend. La troupe obtient aussi le prix pour la meilleure photo de groupe. Ils sont aussi bien cordés que sur la photo de classe de maternelle de madame Françoise.

La classe/Photo: Élise Jetté

Le Spectacle de l’année auteur-compositeur-interprète est celui de Philippe Brach. Lorsqu’il nomme les gens de son équipe, il fait juste des bruits bizarres. «On dirait que je travaille juste avec des onomatopées», dit-il. en effet.

Philippe Brach/Photo: Élise Jetté

L’hommage à Harmonium fait brailler tout le monde et on nous fait une mosaïque vidéo de type 2002 qui commence avec Céline, mais qui se poursuit avec le peuple sur la toune Un musicien parmi tant d’autres.

Le truc de la longévité selon Serge Fiori: «Faites des tounes de 15 minutes avec des paroles que personne comprend.»

Hubert revient choquer les matantes et Mario Pelchat en avalant la moitié d’un Félix, celui de Chanson de l’année. #deepthroat «J’ai juste de l’amour à vous donner», dira le gagnant à qui il manquera une main:

Hubert/Photo: Élise Jetté

L’Auteur-compositeur de l’année est Philippe Brach. Un peu plus tard, en salle de presse, on s’imagine qu’il va se battre avec Serge Fiori, mais finalement, ils se disent des mots d’amour.

Serge et Brach/Photo: Élise Jetté

L’Interprète féminine de l’année est Klô Pelgag, qui ira de poésie sur scène: «Soyez fous. La musique, c’est pas un concours, ça devrait toujours suffire.»

Comme Klô Pelgag est la seule femme qui a gagné un trophée au gala, dimanche, c’est à elle qu’on a décidé de jaser en salle de presse.

Klô Pelgag et Patrice Michaud/Photo: Élise Jetté

Au moment où on attend pour lui parler, elle est en train d’expliquer à un autre journaliste que son habillement n’est pas un statement:

«Les femmes ont le droit de porter des pantalons depuis 1920! Tout le monde est déguisé ce soir, sauf Philippe Brach, je l’ai déjà vu avec ce chandail-là. Peu importe ce que je mets, les gens vont avoir une opinion. Y’a des femmes qui ont du poil dans le visage, aussi, vous savez! Je voulais avoir du fun. J’ai essayé plein de belles choses, mais rien me faisait rire. J’ai choisi la tenue qui me faisait rire.»

On demande à Klô si c’était un trophée qu’elle voulait avoir, celui d’Interprète féminine de l’année. Si c’était sur sa checklist de vie: «Faut pas toujours s’attendre à être récompensés pour nos efforts. On mérite pas plus un trophée que les infirmières qui font un travail de merde et qui finissent par faire un burn-out d’avoir tout donné. La musique, c’est une grande gestion du cerveau. Il faut se parler à soi-même pour ne pas le faire dans ce but-là, dans le but de gagner quelque chose. Il ne faut pas courir après les trophées. Je voudrais qu’on en donne aux profs qui travaillent dans des écoles pourries. C’est eux les héros.»

L’Interprète masculin de l’année est Patrice Michaud qui s’adresse à ses enfants: «Ils sont toujours contents quand je ramène une nouvelle madame toute nue à la maison.» Il nous dira, en salle de presse que son t-shirt a été mépris pour un chandail de Serge Fiori. C’est Jésus, finalement.

À la fin de la soirée, tout le monde laisse traîner son trophée partout.

Trophée qui traîne/Photo: Élise Jetté
Trophée qui traîne/Photo: Élise Jetté

Comme à chaque année, on trouve une façon de s’inviter à l’after-party. Voici les meilleures phrases entendues là-bas, mais elles demeureront toutes anonymes.

– Quelqu’un a un t-shirt propre pour Émile Bilodeau?

– Je suis pompette, mais écris pas ça dans ton article.

– Y’a pas de bar à bonbons cette année, je suis ben déçu.

– Ils ont mis le DJ dans les airs cette année pour pas qu’on fasse de demandes spéciales.

Claude Bégin cherche Hubert Lenoir, l’as-tu vu?

– Mon bout préféré du gala, c’était Notre-Dame-de-Paris.

– J’ai vu Kaïn près des pad thaï.

– Il y a aucun moyen de recycler les bols en plastique du bar à poutine. Pas écolo ben ben.

– Pouvez-vous mettre du Beyonce au lieu des Cowboys fringants?

Lydia avait mentionné qu’elle voulait passer l’after-party dans un triangle amoureux avec 2Frères. Finalement, elle a passé du temps avec nous et sa gérante Noémie habillée en latex dans le photobooth. C’est un beau prix de consolation.

Photobooth ADISQ

Vous aurez fini par comprendre pourquoi notre article sort 36 h en retard: on s’est couchées à 3 h du matin.

Mais ça valait la peine.

LISEZ  NOTRE COMPTE-RENDU DU PREMIER GALA DE L’ADISQ.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *