Mercredi soir, c’était le lancement montréalais du premier album de Jérôme 50. Dans un Esco rempli de la tranche d’âge ayant voté pour Québec Solidaire aux dernières élections, il a offert sa Hiérarchill à une foule avide qui connaissait déjà toutes les paroles.
C’est la toune Skateboard qui commence la soirée avant que Jérôme s’exclame: «Y’en a des hipsters à Laval!»
Si chacune des chansons, le style décontracté de l’auteur-compositeur et l’atmosphère générale peuvent inspirer la nonchalance, cinq ans de travail se trouvent derrière ce premier effort qui revêt énormément de profondeur lorsqu’on s’y attarde de près. Il a pourtant l’air nerveux comme un ado qui invite une fille chez lui quand ses parents sont pas là. Le tout coule par ailleurs à merveille durant les 45 minutes qu’il nous offre.
«Y’a tellement de choses à faire à Montréal! Personnellement, moi je serais pas venu», dit le gars de Québec à la foule montréalaise nombreuse.
Puis, il commence Sexe, drogue, ceri$e$ & rock n’ roll après avoir dit: «Il se passe pas grand-chose dans la deuxième toune.»
Son premier remerciement de la soirée va à Émile Bilodeau: «Il m’a enlevé le bouchon que j’avais dans le trou de pet. À Québec le monde est plate pis vieux.»
Emerik a.k.a. Mon doux saigneur monte sur le stage pour la toune qui parle de drogue: Wéke n’ béke. En accord avec le propos, il chante les yeux fermés.
Jérôme en profite pour rappeler la date officielle de la légalisation du pot: «Le 17 octobre, ça va être la fête nationale des chilleurs. Vous viendrez nous voir à Québec! On va avoir quatre succursales.»
L’artiste remercie ensuite Montréal: «Merci à la Ville de Montréal de ne pas nous donner de ticket ce soir.» En ces temps de resurfaçage d’asphalte et de travaux d’aqueduc massifs, c’est un privilège de se stationner sans payer 62 $ d’amende.
On nous annonce ensuite que quelqu’un qui a participé à l’album va venir sur scène: «Éric Salvail», scande Jérôme. Finalement, c’est Hubert Lenoir qui monte pour Prendre une douche, une chanson qui parle de se laver.
«On jouait ensemble sur la rue St-Jean, raconte Jérôme au sujet d’Hubert. L’année passée, il est revenu tellement cassé de l’Europe qu’il pouvait pas payer la moitié de son deux et demi dans le quartier St-Sauveur. On a la même gérante, Noémie. J’aimerais que tu mettes autant d’énergie sur mon projet que sur le sien.»
Jérôme nous invite à sortir nos mains de Georges St-Pierre pour applaudir Dare To Care. Puis, il nous parle de son clip à venir mettant en vedette Rosalie Vaillancourt pour la chanson Chaise musicale.
Celle-ci en profite pour s’adonner à une bonne expérience de bodysurfing.
Il termine avec des remerciements pour son réalisateur Philippe Brault: «Mon bout préféré de notre collaboration, c’est quand je suis allé te rejoindre au match de soccer de ta fille.»
Il ne remercie pas Lydia Képinski, qui a aussi participé à l’album: «T’auras ton moment d’honneur à l’Adisq quand tu gagneras le prix de la plus arrogante.»
«Mon prochain spectacle est à Poudlard je suis Jérôme 49 3/4», conclut la nouvelle idole de plusieurs.