Si Laurent Saulnier, le vice-président à la programmation et à la production chez Spectra est présent à ton lancement d’album, il y a de bonnes chances que tu montes sur scène au Festival de Jazz ou aux Francos. Questionné à savoir si Les Louanges fouleront les planches d’un des deux festivals l’été prochain, le principal intéressé n’avait qu’une réponse à fournir en quittant le lancement de La nuit est une panthère jeudi soir: «mystère».

Les Louanges/Photo: Mathias BP

C’est que le premier album de Les Louanges, groove allègrement entre le jazz, le chillwave et le funk. Le tout en français.

Sold out depuis plusieurs jours, Le Ministère, cette petite salle du boulevard Saint-Laurent était pleine à craquer jeudi soir pour entendre ce qui risque d’être l’un des meilleurs albums de l’automne 2018.

«Dernière fois, il y avait mon gérant, mon caméraman et 40 personnes. Là, vous êtes 300 fois plus ce soir», lancera bien fier Vincent Roberge, l’unique membre des Louanges.

Les Louanges/Photo: Mathias BP

Pour son lancement, Roberge a décidé de s’entourer d’une belle brochette d’artistes pour le plus grand plaisir des chanceux réunis entre les murs de l’ancienne Commission des liqueurs. Le saxophoniste Félix Petit, surnommé par Roberge «bras droit gauche droit» assure le volet jazzy de la soirée d’une main de maître. Une chance qu’il y a cinq autres musiciens les accompagnant, incluant la sœur de Vincent, Rosalie Roberge au back vocals, parce que le son du micro nous empêche de bien capter le timbre de voix singulier de Roberge. Ceci n’empêchera pas un «membre de l’industrie musicale québécoise» d’affirmer qu’«il est à 4 bières de danser». À notre souvenir, il a arrêté d’être accoté au bar au moment où Vincent Roberge a décidé de faire du body surf pendant Tercel.

Les Louanges/Photo: Mathias BP

Signe que nous sommes en campagne électorale, le jeune artiste ne peut s’empêcher d’y faire référence. «Il nous faut plus de ce monde-là au pouvoir, fuck off ! Ça serait pas l’fun d’avoir une canicule en janvier! Bon une toune de pot maintenant», dira-t-il avant d’interpréter Tercel et de faire danser notre «membre de l’industrie musicale québécoise».

Les Louanges/Photo: Mathias BP

Comme pour beaucoup de jeunes artistes, l’argent ne coule pas à flots pour Vincent, ce qui lui permet de manger pour moins de 75$ par semaine: «Fait 3-4 ans que je mange juste des ramens.» Espérons que le succès de l’album lui permettra de diversifier son assiette.

Fin blagueur, il affirme lors de ses remerciements que le l’homme de Bonsound avec le chapeau blanc dans le fond de la salle est son ghostwriter. Vrai, pas vrai, le seul qui dit avoir la réponse à cette question doit être notre «membre de l’industrie musicale québécoise».

Débutée à 21 h tapant, la langoureuse soirée se conclut avec Platane (il me semble), une pièce qui nous donne le goût de nous coller et de danser un beau grand slow comme dirait Éric Lapointe. «On ne connaît pas d’autres tounes», lance un peu penaud Vincent à la foule gourmande qui en redemande encore. J’espère que le ghostwriter est en train d’écrire parce que, Les Louanges, c’est un baume sur la grisaille automnale.

Les Louanges/Photo: Mathias BP

Avant que tout le monde quitte les lieux, Roberge se confie une dernière fois. «J’essaye de faire du hip-hop, mais je m’en vais quand même au Quai des brumes après le spectacle», invitant tout le monde à continuer la soirée en sa compagnie.

Alors? Votre verdict Laurent Saulnier: vous allez programmer Les Louanges aux Francos, au Festival de jazz ou au deux?

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