Jeudi, j’étais dans mes feelings pour toutes sortes de raisons, c’est pourquoi le show de Hatchie arrivait à point pour moi. Quoi de mieux que d’aller écouter de la dream pop pour faire passer le malaise urbain qui hante nos nuits.
Je me suis donc rendu, caméra en main, au Bar Ritz, que je continue d’appeler le Il Motore bien malgré moi. Un lapsus révélateur qui me rappelle mon père quand il appelait Télé-Québec «Radio-Québec».
Arrivé juste à temps pour saisir l’entière performance de Sorry Girls, j’ai eu bien du plaisir à regarder ce groupe montréalais à la pop acidulée (un adjectif que je remarque dans beaucoup d’articles sans être sûr d’en saisir le sens).
Heather Foster Kirkpatrick a un charisme certain qui n’est pas sans rappeler celui de chanteuses monolithiques telles que Nico, ou possiblement Patti Smith. Autrement dit, elle a l’air intense, assassinant chaque syllabe qu’elle invoque avec conviction, ou encore, esquissant quelques pas de danse envoûtant lors de certains morceaux.
Je vous conseille particulièrement This Game, une toune qui date de 2016, mais que j’ai découverte cette année, et qui est donc éligible à se retrouver dans mon prestigieux Top 10 de 2018. Sorry Girls, vous pouvez déjà préparer votre discours de remerciement, mais je vous prie de garder ça à moins de 45 secondes.
Si j’avais été à la place du soundman du Ritz, j’aurais crinqué le volume un tantinet, mais j’imagine qu’il faisait ce bon vieux truc de faire un son de marde pour le groupe en 1ère partie dans le but de mettre la gomme pour le headliner, ce qui, en tant que gars qui a fait quelques 1ère parties dans son temps, m’a toujours semblé un peu poche comme pratique.
Comme de fait, en deuxième partie, Hatchie sonne en ta-. Big shoutout à son guitariste lead qui enterre tout le monde, mais dans le bon sens de la chose. Dans le monde du rock, on pense souvent que le drum doit être plus fort que tout, mais c’est en fait la basse et la guitare qui amènent le rythme. Du moins, c’est ce qu’ils disaient dans un documentaire interminable d’Elvis Presley que j’ai écouté l’autre fois.
Côté enthousiasme, Hatchie est par contre plutôt à l’opposé du lapin Energizer, en ce sens qu’elle a l’air d’en avoir son casque de la tournée, un sentiment qui a sans doute redoublé quand elle a eu des problèmes d’ampli en plein milieu du show, générant ainsi une dizaine de minutes de malaise de qualité.
Bref, je n’ai pas haï ça, Hatchie, mais ce n’est pas le show qui m’a fait revivre mes émotions d’adolescent tel que je l’espérais. Mais heye, tsé, on se reprendra sérieux, c’est pas si grave.