C’était un dimanche pour s’exclamer: «ANOTHER ONE!», exactement comme dans un début de toune de DJ Khaled, si DJ Khaled était un blogueur qui se spécialisait en musique locale montréalaise d’expression principalement francophone. Oui, vous avez bien deviné, j’ai accompli l’inénarrable: assister à deux jours consécutifs du Festival Mile Ex End. Rien de moins.

Comme il pleut, je prends ça un peu plus mollo en cette 2e journée de festival, me pointant juste à temps pour manquer Helena Deland. Bravant les éclaboussures qui revolent par-dessus le viaduc sur la tête des festivaliers (l’année prochaine, pogne-toi une bâche, Mile Ex End, c’est ma tournée!), je me mets pas trop loin de la scène Ex dans le but de capturer quelques clichés pas pires de Broken Social Scene, dont la performance est imminente.

Le groupe canadien offre un spectacle très pro, mais pas tellement mon genre. Même en 2007, je tripais pas tant sur ce projet à géométrie variable, et c’était à un âge où j’avais très peu de discernement ou de sens critique, c’est donc vous dire qu’en 2018, j’en ai pas grand-chose à gratter. Mais je dois rendre à César ce qui revient à César (et, non, je ne parle pas d’une salade): Broken Social Scene est un band très tight. C’est donc correct si t’aimes ça, je te juge pas.

Bon, après un set X-Large de BSS, je m’attable pour le show de CRi, un artiste électronique qui m’a toujours bien plu. C’est à ce moment du festival – soit l’avant-dernier show – que je me rends compte qu’il y a un pit pour les photographes. Avoir su, j’aurais pu me sauver bien des altercations du type: «Tu trouves pas que t’en as assez, des maudites de photos»  et autres «Heille le kodak, tasse-toé!» .

Bref, CRi est sur la coche, et pas à côté. Je salue l’initiative de Mile Ex End d’avoir booké quelques shows un peu plus urbains. Qui sait, peut-être que l’année prochaine on pourrait avoir droit à un peu moins de rock et un peu plus de hip-hop et d’électro. L’affaire serait ketchup. Mais au-delà de ça, voici une phrase que le festival pourra mettre en super gros sur toutes ses affiches l’année prochaine pour attirer des foules encore plus monstres:

J’ai beaucoup aimé Mile Ex End et je trouve que c’est un de mes festivals de musique préférés à Montréal, une ville pourtant reconnue pour ses 82 000 festivals de musique.

Vous voyez venir la suite… Je vais vous dire que j’ai assisté au show de Loud, je vais faire 2-3 jokes plates en évitant de donner toute information pertinente sur le spectacle en tant que tel, je vais mettre une photo un peu floue et je vais vous laisser sans vraiment de conclusion…? Eh bien, détrompez-vous! Parce que je me suis dis «Fuck Loud!» (c’est rien de personnel, je t’aime, Loud) et je suis plutôt allé voir Mouth Breather à l’Esco, le projet électro pop humoristique de Owen Hooper, mieux connu (ou peut-être pas?) comme un des musiciens de Kandle.

J’avais attrapé ce show au hasard, en me pointant dans un bar random à CMW, et j’avais été épaté par le manque total de self-awareness de Hooper, qui aime à danser comme un cave avec une verve corporelle qui me rappelle les vieux shows de Of Montreal.

Sous ses allures de n’importe quoi, le projet a une belle facture sonore un peu chillwave, et Owen Hooper chante très bien, surtout quand on prend en considération à quel point il doit être essoufflé à force de danser, comme, pas si bien, mais quand même bien pareil, à sa manière, tsé…

En 1ère partie, Booty EP est lui aussi un groupe qui semble sortir des années 2000. Donnant dans l’électro pop expérimental, le charismatique duo offre un show vraiment le fun avec quelques beaux moments et beaucoup de projections. C’est con, mais il n’y a plus tant d’artistes underground qui prennent la peine de traîner un projecteur en show, et je comprends que c’est chiant à installer, mais ça vaut vraiment la peine si tu cherches un effet 100% psychédélique, ou une alternative à l’éclairage rouge de L’Esco qui évoque à tous le réchaud du PFK.

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