Il n’y a pas grand-chose de mieux que de se faire réveiller par un soundcheck qui donne l’impression d’avoir lieu DANS ton sleeping bag. C’est comme ça que notre deuxième journée au Festif commence, alors qu’on n’est pu pantoute sur nos matelas de camping: le condo-tente est tellement grand, on s’est ramassées dans’ cuisine.
Par Élise Jetté et Marielle Normandin Pageau
Au réveil, c’est super pratique parce qu’on a ben de la misère à bouger pis le show est à proximité. On est à deux roues latérales du stage (c’est la thématique cirque, aujourd’hui).
Gabriel Bouchard joue en effet sur le balcon de notre condo-tente. «Le drummeur voulait pas dormir dans une tente», nous dit Gab, expliquant que c’est pour ça qu’ils se sont levés à 5h du matin pour partir de Montréal le jour même. Selon nous, s’il avait vu notre condo-tente, il aurait changé d’idée.
Il y va de blagues diverses telle que: «C’est quoi la différence entre un oignon pis un tamtam? Personne pleure quand tu crisses un couteau dans un tamtam», une blague remplie de mauvaises intentions, surtout compte tenu du fait que la majorité des spectateurs se font des trips de djembé depuis deux jours. La plus grande surprise de la journée de Gabriel: réaliser qu’il y a plus de dix personnes à son show: «J’m’attendais pas à ça.»
On quitte ensuite pour réaliser notre première de trois vidéos (que vous verrez plus tard cette semaine) vous permettant de découvrir Baie-St-Paul auprès d’un artiste. La Carabine nous fait donc découvrir la Cie Tremblay, un magasin de meubles mythique.
Comme on filme là-bas pendant une bonne heure, on a l’impression d’être des hors-la-loi sur un pas pire temps:
On se déplace ensuite sur la rue Saint-Adolphe pour voir Salomé Leclerc, ses nouvelles et ses anciennes chansons. Toutes les chansons qu’on connait sont habillées d’un nouveau groove chaleureux et efficace. Simplement accompagnée de Marc-André Landry à la contrebasse, elle réussit à mettre tout le parterre dans sa petite poche.
Dans la foule, on fait le constat suivant: pour un voleur, ça serait un excellent spot pour se partir une collection de chapeaux.
Gros shout out à la «partie jazz» du spectacle: une reprise d’Opium de Daniel Bélanger et à la réinterprétation rock de Léo Ferré. Les nouvelles chansons, qui seront sur l’album à paraître en octobre, sont magnifiques. À attendre avec impatience.
À noter, en terminant, que la foule n’est en rien préparée à commander un rappel pour un show sur un balcon. Ne sachant pas la procédure à suivre, ils passent proches de ne pas réussir à ramener Salomé pour une dernière toune.
Sur la route du retour, il y a Pascale Picard qui chante Gate 22 en surprise sur un balcon. Cette madame, dix balcons plus loin, fait des stories.
«Vous avez réussi à me donner des frissons à 33 degrés», dit Pascale à son public. Elle vit sûrement les mêmes affaires que nous avec Enrique Iglesias.
C’est aussi à ce show là qu’on aperçoit Gabriel, de L’amour est dans le pré 2016.
C’est l’heure de l’apéro à Baie-St-Paul et tout le monde est déjà ben chaud. C’est le moment de la journée où les gens commencent à se faner comme cette fleur:
Y’en a pour qui c’est plus difficile que d’autres:
On arrive un peu en retard au show de Fred Fortin parce qu’on a fait une sieste (on a presque trente ans). La tente Radio-Canada, qui abrite ce spectacle nous permet de nous sentir comme:
- Un hot-dog steamé du Pool Room
- Un poulet sur la broche au Romados
- Un croissant sortant du four de Chez Guillaume
- Une blogueuse au Bota Bota en pleine canicule
- La tignasse de Claude Bégin à Cancun
(Ouin on connait juste des places à Montréal. Pour les plaintes: 1-800-MONTRÉALOCENTRISTE)
Tout le monde se noie dans sa sueur devant Fred et ses belles tounes. En mode homme-orchestre, il impressionne autant que d’habitude. «Le drummeur s’est couché tard et le bassiste s’est pas levé», ironise le musicien.
Déplacement vers la scène du Pantoum, là où ce public cible ne mettra jamais le pied:
On rejoint nos boys de La Carabine qui réussissent à faire lever une foule un peu assoupie et brûlée par le soleil. On passe proche de monter sur la scène tellement ils nous font approcher. C’est un show où on encourage le multigénérationnel, notamment ici:
Et là:
Mais aussi en proposant le circle pit le plus doux de l’Histoire de la musique. Le tragique nous frappe, vers la fin du concert, alors que les gars nous parlent de leur boy, qui travaillait avec eux sur le prochain album, qui est décédé il y a trois jours d’une crise cardiaque. Les dernières pièces lui sont dédiées et tout le monde a le gros criss de motton.
La Carabine nous invite un peu plus tard à une partie de pêche nocturne. On visite d’abord leur dortoir d’artistes. Ils nous confient qu’un groupe de musique dormait, la nuit dernière, sur ces matelas extrêmement séparés les uns des autres. À vous de deviner quel band s’aime pas tant que ça.
À la pêche, on pogne rien, excepté, peut-être, le virus du Nil.
On arrive ensuite au show d’Eman et Vlooper. Le duo nous offre un joli méli-mélo de ses chansons des dernières années. Modlee assure aux back vocals tout au long de la prestation. À part nous autres, au devant de la scène, ne sont massés que des fans de Loud (à part environ cinq personnes) qui attendent la seconde partie du spectacle.
Loud arrive devant une hystérie complète. Nos observations les plus probantes sont les suivantes:
- La moyenne d’âge des deux premières rangées est de 14 ans et demi.
- Ajust a de la jasette.
- Monter sur les épaules des gens, c’est pas juste à Osheaga que ça se passe.
On quitte pour aller voir Keith Kouna au moment où Toutes les femmes savent danser commence. On questionne d’ailleurs vivement la programmation du festival qui nous oblige à être à deux places en même temps. Patrick Watson, au fond de la tente, adore la toune de Loud et pousse quelques moves.
Ce qu’on retient, en cette heure tardive, c’est que Keith ne porte pas ses lunettes et qu’il y a un clown qui fait du body surfing.
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