Je sais pas si vous le SLÂViez, mais au FIJM, y’a pas juste du jazz. Même que des fois, c’est mêlant un peu quand on regarde certaines des têtes d’affiche. Le weekend dernier, je suis donc parti à l’aventure, à la recherche de jazz. Mon récit est digne du Livre des merveilles de Marco Polo, mais à Montréal pis sans boat.

Jeudi : Du gros groove

Le groupe de party par excellence est en ville et je me dois donc de poursuivre ma série de 4 en 4 en ce qui concerne leurs dernières présences à Montréal.

!!! en formule gratuite sur scène extérieure, faut aussi dire que ça a un côté assez intrigant: dans un petite salle, l’énergie est facile à concentrer, mais que faire sur le stage principal d’un festival? Le mystère plane.

Surtout que trente minutes avant le show, on est huit à attendre, et je suis la seule personne de moins de cinquante ans. On va se le dire en partant, le public cible du Jazz est pas vraiment celui de !!!. Dès les premières notes de la prestation, les visages circonspects en témoignent et les vieux affluent vers les autres scènes. Question de sélection naturelle. Nic Offer est dans sa forme des grands jours et il met le paquet: il se dandine allègrement ledit paquet. Peu de gens semblent connaître le groupe, mais l’image est visiblement forte, contrairement aux autres aspects de l’offre. C’est que la musique de party des Américains est ici étrangement ralentie d’un bon 10-15 bpm par chanson, probablement pour pouvoir tougher jusqu’à leur show de 23 h. Le résultat est donc un peu instable, de l’avis même du groupe, et fera danser les néophytes, mais décevra plusieurs fans de longue haleine, dont moi. Seule réjouissance pour l’un de mes amis: il repartira avec la serviette pleine de sueur de Nic, qui en a lancé quelques-unes dans le public, tout en y descendant à quelques reprises.

Le show se termine et l’on décide de revenir pour 23 h, question de voir si le party se pointera le bout du nez. En attendant, y’a le bon Boogat qui joue sur la scène des musiques du monde du festival. Le soleil de cette semaine est maintenant caché dans le show du rappeur, accompagné de pas mal de percussionnistes et de trompettistes, qui se gâtent dans les musiques latines bien dansantes et dans des allocutions ventant le vivre-ensemble et l’harmonie entre les communautés. Oui, oui, ça se peut une chose comme ça au Jazz.

Finalement, !!! se sera effectivement calmé lors de son premier show pour mieux revenir voir ses vrais fans et autres amateurs de soirées nocturnes. Les chansons sont plus convaincantes, l’ambiance plus à la fête et les rythmes plus maîtrisés. Reste néanmoins que le setlist est plate! Peu de gros hits ressortiront: pas de The One 2, pas de Must Be The Moon, pas Heart of Hearts. On s’en va plus dans des extraits de leurs derniers albums, plus smooth et moins dance-punk que leur vieux stock. C’est une décision qui se vaut, vu l’aspect jazz du Festival, mais qui reste tout de même un important bémol. Donc, y’avait du gros fun, mais pas à l’excès comme c’est souvent le cas avec !!!.

Vendredi: Plus classique

Après une soirée plus funky jeudi, je me rends à la Maison symphonique pour une soirée plus classique. Au programme: un plateau-double avec Jean-Michel Blais et Olafur Arnalds. Le Montréalais ouvre la soirée, tout sourire, comme à son habitude. Jean-Michel est toujours le fun à voir en show parce qu’il semble jamais lui-même savoir où il s’en va dans ses interventions.

On le voit ici surtout plein de gratitude, alors qu’il s’agit de son premier show depuis la sortie de Dans ma main et l’ajout de samples électros à ses prestations. L’intégration se fait bien, quoique de façon un peu brusque par moments, mais tout en restant intéressante, même dans une salle de concert comme celle-ci. Jouant principalement des pièces de son dernier album, le pianiste nous offrira tout de même Nostos, de son premier opus au plus grand plaisir de plusieurs.

Ma semaine de travail interminable commence à me rentrer dans le corps, et comme j’ai toujours trouvé la musique d’Arnalds un peu ennuyante, je commence à avoir peur de dormir et ronfler. Je rentre donc chez moi. C’est plus respectueux comme choix, je pense, non?

Samedi: Enfin du jazz

C’est le 3e et dernier soir de ma fin de semaine au FIJM et je me gâte avec le show de Kamasi Washington au MTelus. D’emblée, la première partie, Anomalie, est loin d’être mauvaise, mais ne me convainc pas. Les gars jouent de l’espèce d’OG Funk, mais version jazzy et avec vraiment beaucoup de notes de clavier. Sur album, ça peut se tenir, même si c’est moins ma vibe, mais j’ai un peu l’impression qu’ils essaient de flasher à l’excès qu’ils sont des bons instrumentistes.

Les claviers sont penchés à 45 degrés vers nous pour qu’on puisse voir ce que les gars jouent et on peut aussi assister à un solo de drum très intense et bon, mais un peu inutile dans le contexte. Comme me le dira une amie : «Ils ont l’air d’une gang de musiciens de St-Laurent qui veulent vraiment qu’on sache qu’ils ont étudié à St-Laurent.» Bref, c’est solide, mais je tripe pas over the top.

Kamasi va me convaincre solide par contre. Le gars offrira rien de moins que 2h30 de musique au public montréalais! Ce qui représente à peu près 12-13 tounes… En remplissant le tout de solos compétents, il plante clairement tout le monde au niveau interprétatif, mais ce n’est pas vraiment ce qui va le plus me marquer dans la soirée. C’est plutôt le respect apparent et réel qu’il semble porter à ses musiciens, chacun choisi pour ses talents, mais aussi sa personnalité.

Le saxophoniste nous les présentera tous, leur laissant chacun un moment pour briller et prendre le lead, sans jamais dénaturer la musique de partage de Washington. Le musicien nous invitera à de nombreuses reprises à célébrer les différences raciales, tout ça avec le plus gros sourire du monde. C’est le genre de show qui, outre sa musique, redonne aussi espoir envers #lesgens pis ça c’est bien utile des fois!

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