Le Rockfest est fini, mais les séquelles se font encore sentir pour bien des festivaliers. Parlez-en au bon Mathieu Aubre de l’équipe de Feu à volonté qui passera les prochaines nuits à l’hôpital Jean-Talon, gracieuseté d’une infection sur chacune des deux chevilles. Retour (un peu flou) sur une fin de semaine aux forts relents maltés.
JEUDI
Après avoir sommairement piqué notre tente, nous entreprenons notre marche vers le site et la première soirée de shows. Pas trop pressés, nous manquons DJ Yella, Mononc’ Serge et Deadly Apples, le groupe du fondateur du festival, Alex Martel. A Day To Remember sera notre premier spectacle de la fin de semaine. Disons que ça déménage en calvaire. Notre curiosité nous emmène par la suite vers Les Marmottes Aplaties. Comble pour les lambins que nous sommes, nous manquons la seule et unique chanson qui nous intéresse, soit Détruire.
Méchante idée de jouer leur seul succès en début de set! Ils la joueront une seconde fois à la toute fin du spectacle, mais nous n’étions plus présents, préférant découvrir le punk hardcore de Comeback Kid.
Belle découverte que ce band metalcore originaire de Winnipeg. C’est également à ce moment que survient notre premier achat de Rev, cette boisson maltée un peu trop sucrée, mais surtout moins chère que la bière. Un bel agencement avec la boue, omniprésente en cette première soirée.
Au même moment, sur la scène principale, la mauvaise musique de Five Finger Death Punch fait rage. Évidemment, nous nous sacrons allègrement de ce groupe qui est le headliner de la soirée. Nous restons à la scène Tony Sly pour entendre Propagandhi, qui débute son show à 00h45. Fidèle à ses exigences d’activiste, le groupe exigera que les banderoles des commanditaires soient retirées autour de la scène. Le groupe nous laisse sur notre faim, nous aurions préféré un peu plus de violence (musicale) pour terminer cette première soirée. Gros shout out à la fille sans bras et au petit gars de huit ans avec un mohawk qui ont tripé leur vie sur les côtés de la scène pendant la prestation de la formation. La soirée se termine avec une petite nuit de sommeil de 7h15 à 8h30, après avoir réveillé l’entièreté du campement avec la même chanson de Feu! Chatterton jouée en boucle avec notre haut-parleur.
VENDREDI
Après un déjeuner à la bière et aux pâtes alimentaires froides, il est temps de se diriger vers le show de Flogging Molly. Au grand plaisir de plusieurs festivaliers, leur spectacle est suivi par celui de Dropkick Murphys. Les bières s’enfilent rapidement devant la scène Budweiser durant cet après-midi du vendredi. Il faut dire que le punk celtique des deux groupes a de quoi rendre heureux et faire danser.
Entre les deux groupes américains, on se dirige vers la petite scène Tony Sly pour apprécier Rymz. Le rappeur est dans son élément et le démontre. L’énergie de son rap attire une petite foule qui ne se gêne pas pour déplacer de l’air. Bien qu’il soit assez tôt dans la journée, les nombreuses Rev commencent à rentrer au poste. Peu après, le bon vieux punk rock de Sum 41 nous fait replonger dans nos belles années du secondaire. Bien qu’il était présent à l’édition de 2016, le groupe canadien reste toujours aussi populaire et assume toujours sa musique de prépubères. Les boys en ont d’ailleurs profité pour jouer l’entièreté de l’album Does This Look Infected? paru il y a 15 ans.
Dès la fin du spectacle vers 19h, nos souvenirs commencent à devenir de plus en plus flous, gracieuseté de la boisson choisie. On décide d’aller dormir à notre campement. On se réveillera pour Prophets of Rage, qu’on écoutera la tête sortie de la tente.
SAMEDI
Notre déjeuner du samedi ressemble sensiblement à celui de la veille, mais nous ajoutons des pommes, histoire de nous sentir un peu plus en santé. On se déplace pour le punk rock de Millencolin qui débute à midi. Un bon choix pour commencer la journée, tout comme les pommes.
Après leur trop court set, on découvre Insurrection qui déménage pas mal plus. Le groupe québécois en profitera pour lancer un casque dans la foule afin que quelqu’un le porte pour trasher. «Faut que tu sois un esti, mais pas un mongol pour porter ça. Mais faites-y pas mal», dira le chanteur au sujet de celui qui osera porter ce couvre-chef. Est-il toujours vivant? Fort probablement pas.
Le problème avec le Rockfest, c’est que tu dois manger. Il fait tellement chaud, que l’appétit ne vient pas nécessairement. Faute de budget, on doit par moment quitter le site pour aller au campement et cuisiner ce qui est encore frais. On manque donc une partie de l’après-midi du samedi pour manger et bronzer en habitant entre deux tentes trop collées. On retourne sur le site pour Tenacious D. On est trop éloignés pour voir quelque chose, ce qui nous permet d’acheter plus de Rev et d’entendre le chanteur Jack Black nous dire de ne pas croire notre premier ministre Justin Trudeau. Mais qui croire? Croyons la boisson Rev dans ce cas-là.
On reste à la scène Budweiser en attendant Weezer qui clôturera le festival. Disons que le groupe n’est pas le plus énergique sur scène. Qu’à cela ne tienne, tous les succès du groupe ont été interprétés. Et oui, ils ont joué la reprise de Toto, Africa à notre plus grande joie. Juste avant, le cover d’Oasis, Wonderwall nous aura permis d’envoyer chier allègrement la formation, au grand déplaisir des gens autour de nous. Oasis, c’est pas rock, esti, RÉVEILLEZ-VOUS!
La fin de semaine se terminera dans l’allégresse au campement alors que le soleil se lève… Au final, l’édition 2018 nous aura permis de découvrir pas mal de nouveaux groupes, d’avoir chaud, d’être chauds, mais surtout d’avoir pas mal de plaisir. Aubre est euphorique, en direct de l’hôpital.
À nos yeux, il y a eu presque autant de spectateurs au Rockfest 2018 qu’au courant des dernières éditions. Il faut souligner qu’une quantité phénoménale de festivaliers ont reçu des billets gratuits, mais bon, la vente de Rev aura, espérons-le, permis de renflouer les coffres de l’organisation.