Dans un calme évangélique, l’auteur-compositeur-interprète Bernhari présentait l’entièreté de ses deux albums dans l’intime chapelle Saint-Louis de l’église Saint-Jean-Baptiste la semaine dernière. Une soirée bien loin de l’électro qui dynamise sa discographie!

Ils étaient moins d’une centaine assis sur les bancs de l’église à l’écouter attentivement. Les spectateurs étaient bien tranquilles dans l’antre de Dieu et pour cause. La formule simpliste; violoncelle, basse et lui-même au piano à queue, mettait de l’avant son richissime registre vocal. Bernhari a consciemment fait le choix de jouer son œuvre de manière intime en la présentant dans cette chapelle.

Ombre de Bernhari / Photo: Mathieu Aubry

Les seuls mouvements sont les ombres qui valsent sur les murs de la chapelle, accentuées par des jeux de lumières bleutées et rougeâtres.

Sur scène, Bernhari est accompagné par Camille Paquette-Roy au violoncelle, par Shawn Cotton à la basse et au retour d’entracte, par Marie-Odile Duscheneau, à la voix. La formidable puissance du jeu de Camille Paquette-Roy appuie à merveille les envolées lyriques de Bernhari. Le spectacle aurait pu n’être qu’acoustique, sans amplification, étant donné la petitesse de la chapelle.

Il est assez cocasse, lors du rappel, d’entendre l’ouverture de deux canettes de bière. D’autant plus qu’aucune boisson n’est en vente dans la maison de Jésus. Une informatrice sur place m’affirme que le bruit provient des mains d’un employé d’Audiogram, la maison de disques de Bernhari. Le petit coquin! Au moins, Bernhari et ses musiciens ne mourront pas de soif après la soirée, gracieuseté de la caisse de bières achetée par des collègues du buveur de fond de paroisse.

Bernhari ne mourra pas de soif! / Photo: Mathieu Aubry

S’exprimant peu entre les chansons, Bernhari raconte pour la première fois en spectacle la signification de la pièce Kryuchkova. Il y a quelques années, il a rencontré une belle demoiselle qui l’intéressait. Engageant la conversation avec, elle l’invita à poursuivre la soirée chez elle et à manger des «toasts au beurre de peanut». N’étant probablement pas un fanatique de déjeuner avant d’aller au lit, il déclina poliment l’invitation. C’est à ce moment qu’elle se présenta sous le nom de Kryuchkova, bien qu’elle était purement québécoise selon lui. Il a finalement revu cette femme quelques mois plus tard, au moment où elle manifestait nue sur son vélo durant la grève étudiante de 2012. Une histoire comme seul un musicien peut en vivre!

Une autre ombre de Bernhari / Photo: Mathieu Aubry

Au final, bien que la voix de l’auteur-compositeur-interprète était l’élément principal de la soirée, l’absence de rythme a rendu les chansons similaires les unes aux autres. Mais pour les amoureux de poésie, ce fut une belle soirée.

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