Si j’étais sceptique vendredi soir face à l’exode rural vers Sainte-Thérèse, il ne m’a fallu que 48 heures pour être complètement conquise. Jamais à Montréal je n’ai vu des barmans manger des bananes et des caissières du Couche Tard s’assurer que tous les festivaliers aient en mains des verres de slush et des pailles pour boire de la Pabst en cachette. Merci la vie! Merci Santa Teresa! Merci la musique!

Jordann au Saint Graal/Photo:Laurence Godcharles

Pour vivre l’expérience Santa Teresa à son maximum, j’ai décidé d’emprunter l’autobus 9 direction Saint Graal, en provenance de Montmorency. Dans le métro, un homme donne 20 $ à un itinérant vêtu d’un manteau The North Face de l’année. Sans équivoque, les standards sont différents sur la couronne nord.

Arrivée à destination, je retrouve mes amours d’hier: le cidre, la musique et certains nommés de l’édition 2014 de KARV l’anti gala. Le bar est crowdé sans bon sens. La pluie a poussé les festivaliers à délaisser les concours TELUS dehors et à se rendre à l’intérieur. Paraît que La Boom Rock T-shirts a connu son plus haut taux d’achalandage à vie. Ce n’est pas peu dire!

Boutique La Boom Rock T-shirt où les gérants adorent les motos/ Photo: T-shirt La Boom Rock T-shirt

Impossible de se frayer un chemin vers la scène. Je sors, donc, ma passe «photographe», lève mon objectif dans les airs et ajoute tout haut: «I’M PHOTOGRAPH». Faut croire que la domination canadienne-anglaise a encore un impact dans le Québec d’aujourd’hui. En deux temps trois mouvements, je me retrouve front row.

C’est Jordann «avec deux n» et sa musique suave à la Men I Trust qui donnent le ton initial à la soirée.

Jordann avec deux n / Photo: Laurence Godcharles

Vendredi, j’avais été véritablement charmée par les œuvres d’art du bar-spectacle le Saint Graal, mais samedi soir, j’ai trouvé la pierre angulaire du musée.

La guitare encadrée/ Photo: Laurence Godcharles

Assurément, la culture bat son plein à Santa Teresa!

Avant de poursuivre mon voyage culturel à Sainte-Thérèse, je prends le temps d’aller manger de bonnes ailes de poulet à la Prohibition, un resto-bar où le DJ est un véritable fan de Friends. À la suite d’une compilation des Red Hot Chili Peppers, l’artiste aux platines croit bon mettre le thème musical de ce classique télévisuel des années 90, devenu populaire auprès des milléniaux après qu’Urban Outfitters ait lancé une ligne de vêtements à son effigie.

Les instagrammeuses sont plus hot que moi

Le ventre plein, je vais faire la file pour assister à la représentation de Sophia Bel au Cha-Cha. Impossible d’entrer. En raison de la pluie, les files sont interminables. Près de deux heures d’attente pour pouvoir y assister, même si tu es une photographe réputée de Feu à volonté. Les seuls privilégiés sont ceux qui ont 5 000 followers et plus sur Instagram. Je pense sincèrement à me lancer une ligne de maillots g-string pour pouvoir aller voir plus de shows en 2018.

Néanmoins, l’attente demeure l’un des plus beaux moments de la soirée. C’est, d’ailleurs, à ce moment que je remarque que le barman de la Prohibition mange une banane. Les rumeurs disent qu’il aurait par la suite englouti un ananas et une papaye. La Prohibition, là où on interdit la musique de bon goût, mais où l’on encourage un mode de vie sain chez les employés.

Barman avec fruit/Photo:Laurence Godcharles

Sophia Bel offre finalement une performance envoûtante. La musicalité rappelle celle de Nick Murphy, qui joue simultanément sur la scène extérieure. On félicite Sophia Bel d’avoir opté pour des souliers plateformes, ce qui nous a permis de voir ses lunettes de la Matrix et le haut de son front.

La soirée se termine finalement au HB où je danse sur les DJ sets de Ragers, Ryan Playground et sur la moitié de celui de Robert Robert, donc Robert. Les filles de Montréal avaient tellement la cote dans ce club, que je me suis fait payer deux verres que j’ai finalement fait tomber par terre à cause de mon déhanchement de qualité.

Au final, on finit la soirée avec les pieds complètement mouillés, non pas par la pluie, mais plutôt par la bière.

P.S. J’ai failli me battre avec une fille de la place, parce que mes amis et moi criions «pénis». Ne vous en faites pas, tout va bien ce matin.

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