Je ne suis pas montréalocentriste. Toutefois, j’envisageais la route vers Sainte-Thérèse comme un roadtrip. Ce n’est pas mêlant, la mer Saint-Laurent nous sépare. Tout comme les vedettes de Code F, qui sont suprenamment plus grandes en vraies, j’ai fait mes valises pour le grand voyage culturel. Compte-rendu de ma première journée…
J’arrive à Sainte-Thérèse près d’une heure avant le début des festivités, en espérant me trouver du parking. Premier choc culturel : le stationnement derrière le Saint Graal est semi-vide, mais surtout GRATUIT. C’est jour de chance!
Je me dirige, donc, rapidement vers la pharmacie où j’achète un Gagnant à vie. Dehors, sur un lampadaire, je gratte dans l’espoir d’être un jour mère au foyer. Mes rêves se détruisent expéditivement devant mes yeux. Je n’ai rien gagné. Même pas 4$ pour rembourser mon achat impulsif et disons-le, compulsif. Ce n’est pas de ma faute si les publicités de Loto-Québec font de moi une marionnette du capitalisme!
Je décide alors de noyer ma peine dans un pichet de cidre. Au Saint Graal, c’est Alex Burger, ex-chanteur de Caltâr-Bateau, qui entame la soirée. Malgré les rumeurs, aucune de ses chansons ne fait mention de ce plat distingué dans lequel on retrouve une boulette de viande, deux pains, moutarde, ketchup et quelque fois de la relish.
Le musicien, orné d’un bandana, fait plutôt de la bonne musique. Son premier single À’ment donné m’inspire un genre d’Harmonium au temps des téléphones intelligents. Ah la technologie! C’est fascinant comme elle évolue à la vitesse grand V!
Le groupe présente un set bref. Faut dire que la formation est assez jeune. Son premier EP, qui sortira ce printemps, comprend cinq chansons. Seulement deux d’entre elles sont, à ce jour, disponibles sur son Bandcamp.
Le Saint Graal n’est vraisemblablement pas la meilleure salle de spectacle au Québec. Elle est très petite et son acoustique laisse à désirer. D’un autre côté, paraît que l’eau potable a fait son arrivée à Sainte-Thérèse en même temps que le bug de l’an 2000. Laissons-leur le temps…
Cette salle a cependant un oeil pour la déco. La mise en valeur des œuvres de la région demande à être soulignée.
Une vingtaine de minutes plus tard, le spectacle reprend avec Mort Rose. Ma rigueur journalistique me restreint de parler du show, étant donné que j’ai une relation intime avec un membre du band.
Le retour des rallonges
Après la prestation, je quitte le Saint Graal vers le Monte Cristo, une salle de billards et de spectacles, située au-dessus d’une bijouterie et d’une pizzeria deux pour un.
Sur la scène, les gars de Gazoline offrent une performance d’aplomb, alors qu’au fond de la salle, des filles avec des rallonges jouent aux arcades et qu’au bar, Hubert Lenoir magnétise l’attention. Tout le monde veut lui parler. Hubert Lenoir, c’est le Bhagwan du Québec.
L’absurdité des circonstances, n’enlève rien à la qualité du spectacle. Xavier Dufour-Thériault, le chanteur du groupe, est une véritable bête de scène. Vêtu de son chandail Gangnam Style, il me fait également beaucoup rire avec des phrases telles que «Salut! Nous sommes Caravane» ou «Cette chanson-là, je l’ai écrite pour une fille qui m’a laissé» suivie d’un long silence super lourd.
L’intensité du chanteur capte mon attention, jusqu’au moment où je remarque qu’il a le magasin ouvert. À partir de là, il m’a perdu.
C’est finalement Anatole qui brûle les planches avec de nouvelles chansons, mais surtout de nouveaux costumes à l’effigie des patates au four.
À noter que le groupe a vraisemblablement mis tout son budget dans la mise en scène. N’ayant plus d’argent, il se contente d’inscrire son setlist sur un paquet de gommes.
Le prochain album d’Anatole promet d’être dansant et plus sexy que jamais.
Pour Choses Sauvages et Chocolat, il faudra les voir une autre fois, puisque le célèbre bar le Cha-Cha affiche complet.
J’aurais pu sauter la clôture comme plusieurs festivaliers, mais je ne suis pas particulièrement douée dans ces affaires-là…
J’ai essayé….
Hier soir, j’ai véritablement été charmée par le festival et son organisation. Par contre, j’espère sincèrement rencontrer des natifs au cours de la fin de semaine pour échanger sur nos différentes cultures. Parce que jusqu’à présent, j’ai une fâcheuse impression que tous les festivaliers ont pris l’autobus 9 à partir de Montmorency pour s’y rendre.
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