Une semaine après son retour d’Europe où il était en tournée durant le mois de mai, Loud reprenait les routes de la belle province avec un arrêt dans la seule et unique Trois-Rivières. C’est un petit drop de se retrouver dans la capitale des pâtes et papiers lorsqu’on est passé par Genève, Montpellier, Bordeaux et Bruxelles. Non pas que la capitale de la Mauricie ne soit pas bucolique, mais bon…
Malgré cette évidence, Loud n’en laisse rien paraître. Le rappeur originaire d’Ahuntsic est en pleine maîtrise de ses moyens. Il faut dire que depuis la sortie d’Une année record en novembre, il a roulé sa bosse en présentant son spectacle à plusieurs reprises. Sur scène, une couronne de laurier à chacune des extrémités fait office d’unique décoration. Pas de flafla inutile, l’accent est porté sur Loud.
La foule trifluvienne réunie à l’intérieur du Cabaret de l’amphithéâtre Cogeco est particulièrement disciplinée pour un vendredi soir. Les spectateurs sont respectueux, il y a de la place pour tout le monde et étrangement personne ne semble torché à outrance. Les règles sont assez simples ici: pas le droit aux drones et aux pitous.
L’attention est réellement portée sur ce qui se déroule sur scène et personne ne saute comme des effrénés. L’intimité de la coquette salle construite en 2015 y est sûrement pour quelque chose. Imaginez le Club Soda, mais en plus propre (et sans le deuxième étage) avec quatre paliers surélevés à l’arrière de la scène qui permettent aux personnes de plus petite taille d’avoir une vue sur le jeune prince du rap.
Peut-être était-ce une prémonition de la tranquillité de la crowd, mais, au préalable, un arrêt s’était imposé à Lavaltrie afin de devenir un peu gully. C’est donc avec un trio chez McDonald’s que nous avons popé un Veuve Cliquot, histoire de souligner l’anniversaire d’une des nôtres. Rien de mieux pour respecter l’attitude Gullywood! Nous avons repris la route vers Trois-Rivières, du bourbon agrémentant notre cola pour le reste du trajet.
Parlant de Gullywood, Lary Kidd était sans surprise de la partie afin de performer sur SWG, On my life et Rien ne va plus, piste d’ouverture de l’album Blue Volvo de Loud Lary Ajust. Signe que la salle de spectacle est moderne, il ne fait pas chaud comme dans un sauna. À un point tel que Lary Kidd n’enlèvera pas son t-shirt, lui qui est habitué de se retrouver torse nu assez rapidement. Pour sa part, Ajust est impeccable derrière les platines. Probablement nostalgique de son séjour en France, Ajust s’abreuve allègrement de vodka Gray Goose.
Il est agréable de voir la direction de l’amphithéâtre Cogeco promouvoir la microbrasserie du Trou du diable, qui brasse sa bière dans la région, à Shawinigan. Enfin il est possible de boire autre chose que de la Molson. C’est possiblement cet enivrement qui a poussé des Trifluviens à mettre le feu à une poubelle devant la salle de spectacle à la fin de la soirée. Après tout, c’est un show de rap, pas une prestation d’Isabelle Boulay.