C’était le dernier soir des préliminaires aux Francouvertes, mardi. En arrivant dans la salle, une seule question nous assaille: «On s’est-tu trompé entre le Lion d’Or et le DÉSERT?» C’est donc devant environ 14 personnes et deux barmaids (pas celles de l’émission) que les trois derniers candidats de cette édition se sont exécutés.
Notre chère animatrice Isabelle Ouimet est toujours pimpante, cette fois vêtue d’une robe que l’on pourrait voir sur Sarah-Jeanne Labrosse dans une soirée dansante des Pays d’en haut. Elle présente le formulaire de vote, en précisant cette semaine que les langages inconnus à ce jour sont refusés dans les commentaires. Les Francouvertes: toujours en train de brimer notre créativité!
Le lauréat de la 3e édition est l’Ex de la semaine: Ivy.
Il amorce la soirée avec un slam senti dans lequel il dit «qu’importe d’où on vient faut savoir où on va», ce qui n’est pas sans rappeler Le bruit des origines d’Okoumé: «Pour savoir où l’on va, faut savoir par où on est allé.»
Il trahit ensuite son âge en disant que WD-40 a fait Les Francouvertes en même temps que lui et il conclut en disant: «Je suis maintenant un vieux con.»
On nous présente la première candidate de la soirée comme étant une témoin de la scène effervescente de l’ouest. Originaire du Manitoba, Rayannah nous explique toutefois que son musicien Mario Lepage (Ponteix) est son «voisin» et qu’il vit à huit heures de chez elle. Effervescente distance!
Le musicien, qu’on confond rapidement avec Jay Du Temple, réussit à bien accompagner sa comparse tout comme Étienne Mason au drum.
Contrairement à la pop de Rihanna, celle de Rayannah manque de tonus à plusieurs égards. On remarque aussi une surutilisation du reverb à ne nombreuses reprises. Par contre, parce qu’elle nous offre un fort plaidoyer féministe entre deux tounes et parce qu’elle a quand même dû prendre l’avion pour venir ici, on lui lève notre chapeau. Nous, on aurait été trop paresseux pour quitter les Prairies.
C’est ensuite au tour d’Héliodrome de prendre place sur scène. Ce qui nous dérange le plus, au début, c’est qu’on comprend mal le style: ça n’a pas vraiment le flow du rap, pas l’intensité du slam, pas la voix pour le rock non plus. Les arrangements appartiennent plutôt à ce dernier style, mais le chant est livré de façon parlée. C’est comme quand tu manges dans un restaurant chinois et que tu te rends compte que tu peux aussi commander de la pizza, des fettucines carbonara et des crêpes: plusieurs bons éléments sont réunis, mais doivent-ils vraiment l’être?
Le chanteur nous avoue qu’il associe les Francouvertes au Zeste où il dit avoir déjà joué en 1998, année de naissance de 75 % des candidats des Francouvertes cette année.
On passe un bon moment et on demeure tous fascinés par cet instrument à vent construit avec la béquille de quelqu’un… sûrement.
La soirée se termine avec Sam Faye et D-Track qui sont accompagnés du DJ le plus cute de l’histoire du Lion d’Or, DJ Easy El Dee. Comme en témoigne cette photo floue, les gars bougent tout le long!
Que ce soit avec leur amour du café ou du backpack, les deux rappeurs nous plongent dans une suite de vers d’oreille dansants agrémentés de chorégraphies dignes de Everybody (Backstreet’s Back) en 1997.
La chanson Pousse, qui traite de l’aspect sociologique de l’entraînement au gym rappelle indubitablement la pièce Pousse Pousse de Jonathan Painchaud.
Reste à voir lequel des deux hymnes vous donne le plus le goût de pousser de la fonte. En clôture de soirée, les deux chanteurs nous invitent à participer à leur danse créative. Au diable le Énergie Cardio, dorénavant, je vais faire ma Zumba avec Sam Faye et D-Track. À quand la vidéo d’entraînement?
Palmarès des préliminaires des Francouvertes 2018 après le soir 7:
1- LaF
2- zouz
3- Laura Babin
4- BECRA
7- Mort Rose
8- Jay Scott & Smitty Bacalley
Les demi-finales se dérouleront du 14 au 16 avril au Lion d’Or.