Certains disent que l’amour est mort. Pourtant, tel Fumseck, il ne cesse de renaître de ses cendres, se réincarnant on and on dans le féerique corps de son preux représentant sur Terre: Gab Paquet. Le dernier des romantiques profitait justement de la mi-février, soit la Saint-Valentin, pour répandre son sex-appeal aux trois coins du Québec, soit la Vieille Capitale, Montréal et Baie-Comeau. Retour sur son seul passage dans une vraie ville.

Je suis fébrile. Alors que je n’ai rien fait mercredi pour célébrer la Saint-Valentin avec ma douce moitié, j’en ajoute une couche en allant célébrer seul l’amour avec Gab au Quai des Brumes. Allais-je être honni pour cette traîtrise honnanique? Seul l’avenir nous le dira, mais so far, je suis encore en couple. Soulagement.

Pourtant, ce n’est pas l’envie de tout sacrer là qui manque. Le Quai, transformé pour la soirée en véritable Love Boat, accueille ses spectateurs avec des cœurs, des fleurs, des lampes à l’éclairage digne de Fifty Shades of Rose Cochon et beaucoup de dessins de lapins. Cette dernière partie a pas vraiment rapport avec le show, mais reste notable. Y’en a vraiment crissement beaucoup, des dessins de lapins.

C’est dans ce vrai théâtre kamasutresque que l’homme au dad bod le plus enviable au Québec se produira avec ses musiciens, mais pas sans un DJ set bien senti. En fait, oui… Ce sera sans un DJ set bien senti. Annoncé sur l’événement par l’équipe du Pantoum, ce doux moment ne sera toutefois pas offert aux très nombreux disciples du Gourou de l’amour (mais pas Mike Myers) s’étant déplacés. Dommage, parce que j’aurais bien aimé constater l’habilité des doigts du beau Gab lorsqu’il aurait caressé doucement les platines inexistantes de la salle. Peut-être a-t-il aussi tout simplement conçu la playlist offerte en attendant le début du show, mais ça m’impressionnerait beaucoup qu’il soit allé jusqu’à sélectionner des chants traditionnels russes… No jokes!

Avec 45 minutes de retard et beaucoup de foreplay, Paquet et son orchestre montent finalement sur la scène, accoutrés de chemises à motif de becs et autres robes rouges bien d’adon. Ouvrant avec ce qui me semble être une nouvelle pièce, le taquin chanteur de charme enchaîne ensuite avec une succession de succès tirés de Santa Barbara, avec des gags fort efficaces entre chaque chanson. Rires et extase se mélangent dans une valse pleine de tendresse et d’amour tantrique, pleine de sueur du musicien et de suçons à l’air particulièrement dégueulasses. Le Michel Louvain du 21e siècle se gâte même avec une reprise bien à propos de Claude Barzotti, juste après une chanson sur le tétanos et on est en plein milieu d’un wet dream éveillé! J’atteins personnellement le zénith de mon plaisir lors d’une exécution fort sentie de La Femme en moi, toujours un hit dans mon cœur.

Et alors que cette présentation orgiaque s’étiole finalement après 45 minutes d’ébats passionnés, Paquet en remet finalement une couche avec un moneyshot bien réussi: son traditionnel medley de conclusion, reprenant des extraits de ses plus grands succès. Je dis alors à une amie que Gab Paquet est véritablement le seul artiste qui peut rejouer deux fois les mêmes chansons en moins d’une heure et provoquer des réactions encore plus fortes chez le public la seconde fois.

Je ressors finalement de la salle aux petites heures du matin, en sueur, avec une surdose d’amour dans le cœur et Africa de Toto dans la tête. Un choix d’ailleurs fort judicieux du soundtech pour ouvrir le post-coït de la soirée. J’aurai également trouvé mon âme-sœur grâce à l’habile jeu de dating de notre coach de vie à tous, en espérant que ça ne rende pas ma blonde trop jalouse.

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