Trop souvent considérées à tort comme bouche-trous en début de spectacle, les premières parties sont souvent sous-estimées et boudées. Étant donné que quatre artistes s’occupaient d’ouvrir le spectacle de Rouge Pompier samedi soir au Club Soda, j’ai décidé de couvrir uniquement ces quatre artistes. Désolé, Rouge Pompier, mais il faut donner la chance à tout le monde… et il y avait 3 heures de premières parties!

Fini la vieille Molson Canadian en cette soirée au Club Soda, la bière de la microbrasserie les 2 Frères est à l’honneur. Pas le duo musical frisé, mais bien les brasseurs de malt originaires de Terrebonne. Bonne idée des organisateurs de la soirée, Slam Disques, d’offrir de la bière de qualité à un prix concurrentiel.

D’entrée de jeu, c’est le chansonnier rockeur Frank Custeau qui accueille les spectateurs qui entrent au compte-goutte. Il faut dire qu’il est encore très tôt lorsque son set finit, 19h43 pour être plus précis. Une performance assez tranquille en comparaison avec la suite de la soirée.

Frank Custeau pas mal flou / Photo: Mathieu Aubry

La transition avec Fuck Toute, le groupe suivant, est assez brutale et violente. Fuck Toute, c’est du grindcore, hardcore punk qui déménage en calvaire. On est très loin de 2Frères. J’ai tellement le goût de casser des bouteilles et de trasher dans la crowd. Heureusement, je me retiens.

Fuck Toute et un beau sac banane / Photo: Mathieu Aubry

Fidèle à son habitude, François Gagnon, le chanteur, se pitche au sol afin de gueuler ses tripes. Ça nous donne encore une fois le goût de tout casser. Choix judicieux de sa part de porter un sac banane aux couleurs du drapeau à damier de gagnant. Sac banane qui se retrouvera assez rapidement dans la foule.

Mention spéciale aux pièces Cul et Cul 2.

Fuck Toute / Photo: Mathieu Aubry

Signe que la soirée est encore jeune: la foule reste étrangement tranquille. Faut dire que la bière de la microbrasserie des 2 Frères se déguste comparativement à la Molson Canadian, qu’on doit caler pour oublier son goût. Ceci expliquant probablement l’absence de gens trop saouls dans la foule.

Le groupe Lubik prend le relais après Fuck Toute. Le groupe abitibien nous souligne qu’il neigeait dans leur coin de pays lorsqu’ils sont partis le matin même. L’absence de neige à Montréal est possiblement l’une des raisons qui explique pourquoi le chanteur, Alexandre Picard semble si heureux d’être dans la métropole. Quand je dis heureux, c’est qu’il est vraiment trop heureux

Le chanteur de Lubik, un homme heureux / Photo: Mathieu Aubry

En plus de sa bonhomie, le chanteur a un petit look à la Fred Durst lorsqu’il s’accroupit près de la scène. La musique de Lubik est beaucoup plus rock et calme que Fuck Toute.

Le Fred Durst québécois? / Photo: Mathieu Aubry

La ligne mélodique de la formation de La Sarre donne le goût de danser et, à voir la réceptivité de la foule, ça marche. À l’image de la pièce Laisse-toé aller.

Moment cocasse lorsque le chanteur descend dans la foule afin de nous remercier de notre présence au spectacle. Ce ne sera pas la seule visite dans la foule. Gabriel, un valeureux volontaire aura la chance de sauter dans la foule en bodysurfing, le tout vêtu d’un chandail du band, un peu trop serré pour lui.

Body surfing durant Lubik / Photo: Mathieu Aubry

Alexandre Picard est un excellent showman qui sait contrôler la foule et la faire interagir. C’est d’ailleurs lors de cette performance que la foule commence à se dégourdir et à trasher. Le chanteur conclura d’ailleurs en nous rappelant à quel point il est bien sur la scène du Club Soda: «Je suis vraiment dedans.» Espérons qu’il ait su garder cette énergie pour les huit heures de route entre Montréal et La Sarre.

La soirée des premières parties se conclut avec le spectacle/lancement du nouvel album d’Oktoplut. Décidément, l’enchaînement des premières parties n’a rien de linéaire musicalement et c’est pour le mieux. Les deux membres d’Oktoplut sont reclus dans le coin gauche de la scène, côté cour pour les passionnés de théâtre.

Oktoplut / Photo: Mathieu Aubry

Les lumières blanches dans la salle font place à une ambiance sombre où les stroboscopes lumineux sont à l’honneur. Un léger parallèle avec le groupe Death From Above 1979 pourrait être tracé quoique le son d’Oktoplut est plus introspectif. Le groupe alterne entre des pièces très rock, voire punk et d’autres plus stoner.

Oktoplut / Photo: Mathieu Aubry

Aucun trash durant leur performance, la foule écoutant avec attention le matériel du second album du groupe, Le démon normal. Seul bémol: la baisse de rythme de certaines pièces qui est un peu en contradiction avec l’énergie des autres premières parties.

Pour ceux qui s’interrogent sur la prestation de Rouge Pompier, on peut vous dire qu’ils ont joué sur une scène placée au centre de la salle. Le spectacle était le clou de la tournée Chevy Chase, entamée un an plus tôt au même Club Soda. Mais on n’était pas là pour le confirmer.

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