Autruche / Jackson Pulloff

Split Cassette
Indépendant
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Autruche_JacksonPullof

Vendredi dernier, les groupes Autruche et Jackson Pulloff ont sorti une split cassette pour les amateurs de vintage ou pas, mais surtout pour le Cassette Store Day. Du côté A, Autruche crée des rythmes dissonants répétitifs qui donnent le goût de se déchaîner. On entend des influences de Zappa dans les changements de rythmes soudains pendant que le chanteur s’exclame, hurle, raconte. Les textes sont clairs et attaquent l’imbécillité quotidienne. À travers plusieurs images plutôt convenues, on retrouve des perles. Avec des phrases aussi acérées qu’une lame rétractable, le chanteur exprime plusieurs vérités absurdes du haut de son pied de micro:

Il s’affirme: «JE SUIS UN DINOSAURE. JE SUIS GROS, JE SUIS FORT» – Dinosaures

Il exorcise un humain: «Et qu’un matin tu es pris dans une boucle sans queue ni tête. Tu es une bête sans tête ni queue, tu commences à comprendre que rien n’est donné» – Chorus Guy

Il donne aussi des conseils financiers: «T’as tout mis dans tes REER pis rien dans ta vie» – Chorus Guy

La première face se finit avec G R O S, soit l’équivalent post punk de plusieurs beaux biceps avec de belles veines gonflées. Chaque riff doit au moins bencher 150 lbs et le batteur est meilleur qu’un trip de E.

De l’autre côté du tape, on écoute deux pièces plus sages, jouées par Jackson Pulloff. Les guitaristes sont délicats en créant des ambiances complexes qui rappellent, par moment, Grizzly Bear au temps de Veckaminest. La voix artificiellement mielleuse de Chris Yonker sur II fait disparaître quelque peu le texte, mais nous berce avec facilité. La batterie saccadée qui accompagne le Pire Matin mène la pièce avec aplomb. La voix de Nicolas Gaudreault est presque imperceptible en arrière-plan. Les deux pièces sont courtes et finissent en douceur le split.

Deux faces très différentes qui offrent une cassette diversifiée, mais un peu inégale. Les détails des compositions de Jackson Pulloff sont réussis, mais ont du mal à donner autant d’énergie que la décharge joyeusement vulgaire d’Autruche.

 

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