Les membres de l’amalgame ont complètement take over le poste 89,3 FM à Montréal (communément appelé CISM), mercredi dernier dans le cadre de leur lancée sur la Cordalinge, leur nouvel opus. C’est au Divan Orange que la gang de L’Amalgizzle nous invitait pour assister au lancement de ce EP. Retour sur cet évènement fort en découvertes, en fong (fun pour les intimes) et en humidité.
J’arrive à 21h15 pensant que j’allais être juste à temps pour le show.
LOL
C’est le soundcheck. Sur ma peau, je sens la lourdeur des lumières tungstène très allumées du Divan Orange. Moi qui pensais être fashion en arrivant «plus tard». À ce moment-là, je me dis que j’ai laissé mon rap game fame sur une corde à linge, quelque part. Je me fais gentiment stamp la main par un youngster über sympa avec une tuque (la saison est là. tsé).
Un peu après avoir reçu l’étampe condomifique, il me convainc même (y’en fallait pas gros) de faire partie de leur gang en me procurant un t-shirt «GENTIL GANG».
Le Divan Orange commence à se remplir. J’ai la chance de jaser avec quelques êtres assez swell.
Un de ces êtres possède la marque MTL JTM. Va checker son site.
L’autre s’appelle Théo et il possède la marque One & Only, un projet de couture unique et, ma foi, très swell. Va checker son site.
Pour introduire la première partie, on a le MC de good quality (MC de Sam-Faye et D-Track): Eazy El Dee qui nous met de beaux classic jams comme 93’ til infinity de Souls of Mischief et Children Story de Slick Rick. Deux grosses tracks.
La première partie très attendue, Sam Faye & D-Track commencent leur set, accoutrés du brand MTL JTM. Ils nous offrent Mon Back Pack tout en nous incitant à mettre notre backpack, si on en possède un, pour les accompagner. Ils enchaînent avec quelques douceurs musicalo-rythmiques puis poursuivent avec Brosse à Dent pour nous parler de «gens qui ont mauvaise haleine» et je me dis que c’est sûrement le cas de plusieurs gens ici ce soir (blame it on the houblon). Sam Faye et D-Track réchauffent proprement la foule qui se sent fébrile pour accueillir L’Amalgame. Moi je me sens fébrile ça fait 2h30, dû à mon arrivée non-fashion.
Fourmi Quantum embarque sur scène pour nous annoncer le 10 minutes de break avant le début du show. J’ai le temps d’aller dehors. Mon voyage à l’extérieur est fortifiant: j’ai pu avoir un historique de la raison du nom de Eazy El Dee. Je fais ça short: inspiration de Ez Elpee (producer de moult albums et tracks telles que Who I Am de Artifacts ou Get Money de Junior M.A.F.I.A.)
Absorbée par nos conversations, je rentre et le groupe de rap queb est en train de nous dire qu’ils ont mis «un fromage dans leur culotte et qu’ils espèrent que ça colle pas dans le fond sinon ils l’ont volé pour fuckall.»
Ils nous demandent ensuite «par gang gang qui ici a écouté la Cordalinge?» À moi de leur dire «moi», mais ils ne m’entendent pas. Y’a au moins 60 fourmis pâmées devant L’Amalgizzle. Pis ça parait tout le long du show. La jeunesse du Québec possède de fortes capacités à apprendre les paroles de sages tracks.
Juste avant de faire un léger interlude, le groupe imite gaiement le bruit de pneus de voiture qui crissent; ce bruit légendaire utilisé par de nombreux Travi$ Scott de ce monde.
N.B. pour Travi$: peut-être que tes pneus auraient besoin de se faire sécher sur la corde à linge. Je suis allée voir la définition sur Urban Dictionnary.
Je décide de me diriger vers les toilettes; tâche qui est remplie de petits coups d’épaules familiers. En attendant en file, j’observe (subtilement) la gang de filles qui retirent des sous à la machine ATM tout en se balançant avant-arrière, en essayant de faire leur code comme du monde. Ça prend du courage retirer le seul 20 $ de ton compte-chèques pour acheter des shots «pas chers».
SKUUURRRRR
Ils nous performent en groupe le BLASST #48 de Quantum, aux odeurs de tomate basilic et bocconcini. Le mosh pit commence. Ils enchaînent avec Maudiscothèque où Vendou se compare à de la crème chantilly. Yih! Ils nous invitent à nous prendre bras dessus bras dessous pour la track La Fourmilière. Fourmi Fouki ainsi que les deux fourmis de La F se joignent à eux pour nous livrer King. Ils invitent le public à embarquer sur la scène en convainquant tout le monde qu’on est tous des fourmis anyways.
Les quatre gars sont sur leur A-game. Quantum semble à l’aise dans tout son charisme, Vendou, dans tout son gratefulness, rassemble ce troupeau fourmilier, Catboot nous surprend avec ses talents de livraison linguistico-fruitée et John Ouain sait comment rajouter la touche de sel qui nous fait givrer et nous donne envie de relaxer sur une beach à Sandbanks.
«On a jamais commis un crime… Sauf quand on vole un show comme à soir» – Eux
Le groupe nous performe l’entièreté du EP Cordalinge, un bon nombre de «vieilles» tracks qu’on retrouve sur Pognés sur l’île ou Engaragé et des tracks encore inédites et sans nom (presque). Pis tout le monde connaît les paroles. Y’a un gros gang gang en avant qui saute pendant les 1h30 de show. Sans arrêt. Y’a du monde qui se rajoute. J’ai chaud juste à prendre des notes. Ces gaillards auront sûrement besoin de faire sécher ces t-shirts enduits de sueur sur leur corde à linge.
Je cite Radio-Canada Information: «Le rap queb n’a pas toujours eu la cote. Comment est-il devenu LA musique de la jeunesse au Québec?» En effet, le collectif fourmillier de L’Amalgame a SU démontrer, illustrer et expliquer (sous forme de flow et de synergie rappeuse), entre autres, la raison pour laquelle cette jeunesse du Québec tripe sur le rap queb. Cette soirée m’a donné envie boire deux cafés Baileys et de m’acheter une brand new corde à linge.