Des fois j’assiste à des shows de trap durant lesquels je saute de manière hyperactive et me fais renverser beaucoup de liquide houblonné dessus par quelques comparses, en pensant au fait que j’ai trop mangé de pad thaï pour souper. Pis des fois, j’assiste à des shows qui me donnent envie de pleurer plus de cinq fois et durant lesquels j’oublie ma douleur aux pieds – pieds plats is going to pieds plats – parce que la musique est si enivrante. Retour sur le show de Beyries au Club Soda.
C’est vendredi soir, je me trouve de l’autre côté de la rue du Café Cléopâtre. Cet endroit aux néons hypnotiseurs qui se trouve entre deux gros trous de construction. C’est d’un charme inexplicable. La dernière fois que j’y étais, j’assistais à un show d’ «hélico-bitte». Good memories.
J’entre dans le Club Soda. Je me fais étamper par un monsieur qui fait un move de bras clownesque en m’étampant. Je fais un «woo!» et je pénètre la salle de spectacle. Qui est-ce que je vois sur la scène? Ludo qui aime l’eau!
J’arrive juste à temps pour la dernière chanson de Ludovic Alarie. Un couple se frenche vigoureusement en face de moi. Ludovic, tu rassembles les langues du Club Soda.
Bref, je souhaite à Ludovic de boire la meilleure eau de sa vie. Je lui souhaite de l’eau sans fluor, sans sodium, sans coliformes. Juste de la bonne eau distillée. De la Smartwater, ok?
Ludovic termine sa prestation et tout le monde se met à jaser en attendant Beyries. Je me déplace jusqu’en avant; ça ne fait pas le bonheur de cette foule (très intergénérationnelle), vu ma grandeur et ma détermination.
Je décrirais la foule ainsi: y’a autant de messieurs qui travaillent pour la Banque Royale que de filles qui travaillent pour le marketing web de Frank and Oak. En gros je veux dire que la foule est diversifiée AF.
Beyries monte sur scène avec son band. Dès la première chanson, je peux vous le dire, elle est extrêmement reconnaissante d’être sur la scène du Club Soda. J’ai rarement senti autant de gratefulness de la part d’un artiste sur cette scène. On l’entend dire quelques «woo!» pendant sa première toune; Wondering. Beyries est une rassembleuse à l’âme pure.
C’est la première fois que je vois le band complet jouer ensemble. C’est un beau rassemblement d’intelligence musicale et émotionnelle. Lors de la 3e toune, le grand Alex McMahon switch du drum au piano. C’est un gars très agile. Je remarque que tout le band regarde constamment Beyries. Ils chantent et jouent pour elle et pour accompagner toute la beauté derrière sa musique. Il arrive souvent aussi que le band se retourne vers Alex, qui agit en tant que «chef d’orchestre-ninja».
Beyries enchaîne avec Alone et le band ne cesse de s’échanger des regards heureux qui font définitivement sourire la foule. Pour ma part, je dois retenir une larme.
Elle poursuit avec The Pursuit of Happiness, la chanson que tout le monde semble connaître par cœur. Les regards de la foule sont toujours fixés sur la scène, souries et yeux pleins d’eau.
Ça y est, la 6e chanson: émotions garanties. Same Light. Judith – l’experte back vocalist qui accompagne Beyries depuis maintenant 1 an (pile aujourd’hui) – nous montre ses talents de voix. Sa voix envahit le Club Soda et possède l’âme de notre ouïe jusqu’à la fin de la chanson.
Beyries nous raconte qu’en mai dernier, elle a joué devant environ 100 personnes à Montréal pour la première fois. Elle performe maintenant devant environ 900 personnes au Club Soda et ça fait 6 mois que son album Landing est sorti. * slow clap *
Elle enchaîne avec Soldier – première chanson qu’elle a écrite sur Landing. Elle continue avec une toune country en nous mentionnant «qu’un peu de country ça n’a jamais tué personne» et de nous «lâcher lousse» lors du refrain. Vers la fin de la chanson, Marie-Pierre Arthur se joint à la gang.
Après nous avoir raconté sa rencontre avec Marie-Pierre sur le set de Belle & Bum, Beyries, ses deux girls et Joseph, le «4e meilleur guitariste au monde», comme le dit si bien Beyries, performent un cover-pour-te-faire-brailler de Landslide de Fleetwood Mac.
Beyries trouve que la scène est en désordre et mentionne «qu’on dirait qu’Irma est passée sur le stage». À Alex de lui répondre «C’est vraiment pas drôle, ça…» avec un petit sourire en coin. Tsé parce que, qui aime bien, châtie bien!
Parlant de ça, dès les premières notes de J’aurai cent ans, Beyries, très sérieuse, dit au micro «mesdames et messieurs…. Louis-Jean Cormier…» Judith prend la parole et dit «Non, ça c’est pas drôle, ils t’ont vraiment cru. Ok devant une foule de 30 personnes, mais pas une foule de 900 personnes!» J’ai adoré ce troll.
Beyries présente son band en donnant un petit détail cocasse sur chacun des membres. Pendant le show, on associe une personnalité avec chaque membre du band et ça fait en sorte qu’on les perçoit encore plus comme une seule équipe. T’as l’impression de les connaître. C’est d’un cute palpable.
C’est la fin de ce show fort en émotions. Le band exécute un salut théâtral pour remercier tout le monde.
Beyries nous offre trois rappels: Maman, un cover de Cat Stevens: Morning Has Broken et elle reprend Wondering en demandant à tout le monde de chanter avec elle et de lever ses bras. On la sent émue et on ne peut plus heureuse.
En effet, elle nous mentionne qu’elle est «incommensurablement reconnaissante.» Nous aussi on l’est, cré moé!