Faisait un mois que j’avais décidé d’aller au show de M U D I E. C’est tout de même le lancement de son premier album solo! Un des lancements les plus attendus depuis le dernier de Drake! Pis le dude y’a fait environ 35 autres lancements de disque avec des bands différents. Y’a aussi bu plus de 35 Pepsi diètes, il a mangé plus de 35 sacs de Doritos, il a eu plus de 35 critiques et plus de 35 critiques de critiques.
Hugo, c’est une machine complètement su’a pop et su’a Dori. Il est comparable à une Ferrari bien réchauffée su’a 40 Est. Retour sur le lancement de Cordoba, le premier album solo de M U D I E, à la Station 16.
J’arrive du haut de mes 5 pieds 10 à la Station 16. C’est l’endroit délectable devant lequel j’ai dû passer un bon 53 fois en vélo en 2014, en me disant que ça allait sûrement fermer bientôt. Eh bien non, j’y assiste aujourd’hui au lancement de M U D I E.
Hugo est dehors et je remarque qu’il est vêtu de blanc; accoutrement qu’il porte aussi bien que Drake porte un col roulé de laine beige. Il a le Hotline Bling et le Started from the Bottom swag.
J’en profite aussi pour lui demander s’il s’en va au Bal en blanc ou s’il s’en va faire une session de yoga avec le Lolë White Tour… Il me dit qu’il va porter ça jusqu’au prochain Bal en blanc (lol joke lol).
Je pénètre l’endroit et je suis éblouie par toutes ses couleurs… Elles viennent de toiles artistiques qui coûtent environ 800 $ chacune. 800 $ pour avoir le dessin d’un caca posé sur un arc-en-ciel. À chacun ses priorités/budgets!
Revenons à Hugo. Il semble se nourrir lui-même de Doritos… Qui est le vrai? Y’en a un qui semble plus blême que l’autre.
Toutes ces Doritos devant moi me donnent juste envie de me bourrer le sang de MSG.
C’est intrigant? Comment veut-il qu’on mange les Doritos dans un verre… Un verre, c’est fait pour boire!
Mais ce MSG apporte du bonheur. Je ressens le même genre de bonheur lorsque j’entends la pub «HONDA BLAINVILLE HONDA DE L’ÎLE PERROT» à la radio. J’écoute le 6 à 6 de CKOI maintenant parce que Hugo est dedans. Ma vie change grâce à Hugo. Comme ma vie a changé lorsque j’ai entendu Passionfruit de Drake.
Je remarque deux «salles» différentes. Une où y’a le buste avec les Dori, une autre avec le stage. Celle où y’a le stage, on peut voir une projection.
Dans la salle avec les Doritos, on a la vue sur un salon de «kéffure» trendy de la rue Saint-Laurent. En veux-tu de l’intimité? En v’là. On peut voir une famille dans le salon de coiffure prendre une photo devant la fenêtre avec nous en background. «PHOTOBOMB!», que je me dis! Et ensuite je me dis que le papa de famille veut sûrement prendre sa famille en photo avec «ces punks» en background i.e, nous.
Les toilettes, situées dans le backstage, te permettent de socialiser dans un endroit calme et serein. Un endroit avec des livres tout autour de toi qui te font sentir comme si t’étais dans le salon de ta maison d’enfance.
Je sèche ma larme (sueur) de nostalgie et je retourne dans la foule poilue pour continuer à socialiser avec une haleine de y’âb. Je blâme les Doritos. Je suis maintenant convaincue que le lancement de Cordoba est l’évènement le plus odorant-de-la-bouche en ville ce soir.
Juste à côté du backstage, il y a des gens qui semblent travailler. On dirait qu’il y a un bureau open-space du Mile End drette là, devant nous. Avec une forte impression de les déranger, je me dis que «anyways, en 2017 c’est tellement nice travailler dans des open spaces» qu’ils s’en foutent sûrement de tous ces punks aux odeurs de fromage.
Comme musique d’attente, j’entends Mask Off de Future. Je fais quelques moves de danse (dans ma tête) et je sors m’acheter une bouteille d’eau. Le show va commencer et je dois être prête à encaisser tout ce génie qui va se présenter devant moi. En 2012, avant un show de Drake, j’avais oublié de m’acheter une bouteille d’eau et ça a été difficile. Une erreur à ne pas refaire.
Le show commence.
On sent l’union amicale du band dès la première corde de guit touchée, dès le premier Floor Tom tapé et dès la première touche de synthé pesée. Je suis assise par terre (avec les enfants, un des gars de La Carabine – Marc-André Filion et Ariane Zita, bref un planché jet set AF).
Il y a des ballounes qui se font lancer tout au long du show. En veux-tu du fun? En v’là! Je me fais même lancer un des ballons sur la tête. Ce ballon fait un ricochet outta this world et revole doucement sur Hugo.
Avec la vue sur ses pieds:
Je suis contente que Hugo soit souvent accroupi pour faire ses différentes vocalises. Ce sont mes parties préférées de toutes ses tounes. Ça, pis le reste de la toune, là.
J’avais été à son show «pratique» à l’Escogriffe pis le moment «autotune-jam-beaucoup de sons» avait été mon moment favori. Ça l’est encore. Mais «who am I to judge?»… Juste une simple fille avec une haleine de Doritos.
Pendant le show, de loin, tu peux te dire que ce que tu entends est cacophonique, mais si tu te concentres bien, tu te rends facilement compte que le band s’échange moult regards et que le tout est contrôlé et pensé. C’en est même vraiment #cute. Un peu comme Drake dans Hotline Bling. De loin, tu te dis «ben voyons donc, pourquoi il danse comme ça?», mais dans le fond, le Drake knows. Il sait ce qu’il fait. Tout est pensé, gang.
Du haut de mes 2 pieds et demi (je suis assise, je vous le rappelle), je remarque que le soulier (très futuristique je dois le dire – c’est tu des Yeezy?) de Hugo est détaché. Je pense alors au risque qu’Hugo chute et se fracture le sternum. Alors je m’insurge soudainement en lui disant «HUGO TON LACET!». À lui de me répondre «Milan me l’a déjà dit, Marielle. Mais merci quand même.» Milan étant son fils de 10 ans.
Il décide de NE PAS attacher son lacet parce qu’il me dit avec allégresse qu’il s’en fout et que c’est dans son lifestyle. À moi de lui faire un signe de rock (que, en passant, j’ai inventé) et il enchaîne avec Classique hivernale.
Il termine le show avec Ferme ta télé , avec une finale du band complet dans un jam synergique. Hugo qui autotune sa life.
Il quitte la scène comme un fantôme. Un peu comment Drake finit ses shows, dans le fond.
Sur ce, pour tous ceux qui n’y étaient pas, je vous dis: «if you’re reading this, it’s too late».