Le Festival Ancient Future, évènement de la gang de La Bacchanale, avait lieu la fin de semaine dernière. Avec des centaines de Français saouls sur la MDMA, on a pu voir autant des trucs de ouf que des choses plus relou.

Avec Jonathan Arès

L’an dernier, Feu à volonté avait dressé un bilan quelque peu mitigé de l’organisation du Festival Ancient Future. Nos attentes de cette année étaient donc d’assister à un festival qui aurait appris de ses erreurs pour offrir un contenant plus élaboré, malgré un contenu de qualité. Toutefois, les problèmes se présentent dès notre arrivée, le samedi soir. À notre arrivée, on transporte, des caps d’acier ainsi que quelques outils pour une job de technique prévue plus tard. Lesdits outils sont directement jetés par la sécurité, sans question ou avertissement. Éjecté du site après avoir repris les outils, il faudra finalement passer par l’organisation du festival pour conserver le stock à l’extérieur du site, puis repasser par la fouille d’agents, frustrés du stratagème. Dix minutes de manipulation et de fouille illégale par des gardiens habillés en miliciens et munis de bâtons, et on se retrouve finalement sur le site. Thanks Alpha Sécurité pour l’accueil de qualité.

Une fois sur le site, on se lance dans une visite des lieux accompagnée d’une série de photographies que qualité que voici:

Le bar de la section VIP vers 17:45. Remarquez l'alléchante pizza. / Mathieu Aubre
Le bar de la section VIP vers 17h45. Remarquez l’alléchante pizza / Photo: Mathieu Aubre
La sortie des toilettes de la section VIP ressemble étrangement à Saint-Martin. / Mathieu Aubre
La sortie des toilettes de la section VIP ressemble étrangement à Saint-Martin / Photo: Mathieu Aubre
Les bars sont joliment décorés. / Mathieu Aubre
Les bars sont joliment décorés / Photo: Mathieu Aubre
Une fille fait des bulles géantes. / Mathieu Aubre
Une fille fait des bulles géantes / Photo: Mathieu Aubre
Un des principaux commanditaires du festival est Mojo. Gros party. / Mathieu Aubre
Un des principaux commanditaires du festival est Mojo. Gros party / Photo: Mathieu Aubre
Eska a une tente avec son compte Youtube dessus. Pour vrai, qui veut vraiment voir des vidéos d'eau? / Mathieu Aubre
Eska a une tente avec son compte YouTube dessus. Pour vrai, qui veut vraiment voir des vidéos d’eau? / Photo: Mathieu Aubre
Y'a des filles avec des très longues échasses. / Mathieu Aubre
Y’a des filles avec des très longues échasses / Photo: Mathieu Aubre
Y'a aussi des dudes qui dansent. / Mathieu Aubre
Y’a aussi des dudes qui dansent / Photo: Mathieu Aubre
La foule est impressionnante au set de Rico Shae. / Mathieu Aubre
La foule est impressionnante au set de Rico Shae / Photo: Mathieu Aubre

La visite terminée, nous allons nous positionner avec les quinze personnes qui auront choisi d’aller voir des shows rap québ dans un festival dont l’identité semble pourtant clairement se diriger vers l’électro. C’est à GrandBuda que revient l’honneur d’ouvrir ce court volet. Celui que l’on avait vu totalement déchaîné en dj set plus tôt cet été lors de la Grosse Lanterne est ici un peu plus calme dirait-on. Ne bénéficiant que de trente minutes, il enchaîne ses chansons sans trop de transitions et on sent peut-être un petit manque de ce côté-là, quelque chose qui aurait permis de mieux galvaniser les troupes, qui ont déjà un peu de difficulté à danser sur le terrain accidenté…

Nous assistons ensuite à une conférence tenue dans ce que l’on surnomme affectueusement la  »tente de l’appropriation culturelle » sur le thème suivant: L’avenir de l’industrie de la musique à l’ère des médias sociaux. Animé par Dany Gallant et Guillaume Veilleux, animateurs de l’émission Le Programme à Cism 89,3 FM, le panel accueille aussi des représentants d’Evenko et de Bonsound, mais pas Brown, qui est trop tight avec son soundcheck. Les conclusions sont assez intéressantes, malgré que l’on entend surtout le set de Mad Rey en arrière-plan.

L'éclairage est weird dans la tente... / Mathieu Aubre
L’éclairage est weird dans la tente… / Photo: Mathieu Aubre
Les habits de milicien de papa Brown. / Mathieu Aubre
Les habits de milicien de papa Brown / Photo: Mathieu Aubre

On retourne ensuite à la scène Solotech juste à temps pour le début du set de Brown, dont le père a visiblement décidé de se déguiser en gardien de sécurité pour l’occasion. Lesdits gardiens n’y verront d’ailleurs que du feu et profiteront de sa prestation pour expulser quelque festivaliers qui auront commis l’innommable atrocité de s’être allumé un joint… Quant à Brown, on ne les sent pas au sommet de leur forme, malheureusement. Ça manque encore une fois un peu de pep, surtout au niveau du son, alors que la scène semble réellement sonorisée pour de l’électro instrumentale avec des grosses basses, plutôt que du hip-hop avec de la guitare. Et encore une fois, il y a assez peu de public devant la scène. Peut-être parce qu’au même moment, l’un des plus gros show de hip-hop de l’été (Lary Kidd, le lancement montréalais d’Eman & Vlopper et le grand retour de Koriass)  se déroule à moins de deux kilomètres de là, dans le cadre de OUMF? Une bonne question à laquelle nous n’avons malheureusement pas de réponse.

Avant le début du set très anticipé d’Hudson Mohawke, on décide d’aller faire un tour à celui de Mad Rey, question de l’entendre mieux que pendant une conférence. Le gars mixe exclusivement du vieux g-funk et du disco déjanté sur vinyles. Si les transitions sont loin d’être particulièrement élaborées, la musique reste simple et bien dansante, ce qui suffit à attirer le gros de l’assistance du festival à ce moment de la soirée. Et malgré le strict contrôle à l’entrée, les drogues semblent ici assez généralisées. Comme quoi t’as beau fouiller les gens autant que tu veux, ils réussiront toujours à entrer du stock quand même. Et des choses pas mal plus illicites que nos Tylenol qui ont fini à la poubelle…

Le clou de la soirée commence enfin! Hudson Mohawke vient présenter aux Montréalais un dj set on-ne-peut-plus représentatif de son matériel original: un mélange bien dosé d’EDM, de trap et de rythmes asymétriques et syncopés à l’extrême. Le résultat est super dansant et bien champ gauche, tout comme la sélection des pièces remixées. Ross Birchard poussera même jusqu’à passer une nouvelle pièce de Lunice, avec qui il a déjà formé le duo TNGHT il y a quelques années. La foule est nettement plus nombreuse, quoique toujours aussi clairsemée à cause des gros trous d’eau qui surprennent plusieurs festivaliers espérant profiter de ce qui semble être un bon spot pour se caser.

Sans trop ralentir le rythme, on sent toutefois par moment quelques tentatives moins fructueuses du côté des transitions, prouvant au moins que le gars improvise un peu et ne fait pas que nous présenter un set pré-enregistré comme on en voit trop souvent. Au final, c’est une prestation vraiment excellente qui vient donner sa raison d’être à Ancient Future et qui excuse un peu les erreurs.

On prolonge la soirée en allant voir le dj Étienne de Crécy. Sa house à haute teneur électro saura plaire à la foule, mais devient de plus en plus redondante et prévisible. À noter que les efforts d’éclairage sont bousillés pour la moitié des gens grâce à un lampadaire de rue, juste à côté de la scène, qui rayonne de tout son éclairage LED. C’est ensuite qu’on décide d’aller voir Fritz Kalkbrenner. Ça nous prend deux minutes pour constater que c’est vraiment pas le genre de musique électronique qu’on apprécie. On va laisser ça aux fans du Bal en blanc et du Beachclub.

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