Un jour avant le show j’ai fait quelques recherches sur la définition de ce qu’est l’union des Naked Boys Singing. Ça le dit dans le titre vous allez me dire… Mais non! J’avais besoin de savoir. J’avais besoin d’entrer dans le deep du Naked Boy Singing. Finalement, c’est vraiment juste une comédie musicalo-dévoilante-suave-mente.
En regardant le site web officiel du Off-Broadway de NYC sur les Naked Boys, je vois une photo de six gars à poil (plan rapproché, certes), positionnés de manière identique, regardant la caméra de manière, ma foi intrusive, mais très joviale. Ils sont de différentes grandeurs, mais semblent avoir la même shape. Le même bronzage et le même gel pour cheveux.
Gang, ça fait depuis 2007 que cette troupe existe. Le saviez-vous? Moi non plus. Vous en rappellerez-vous? Moi non plus.
J’allais assister à un show «sensationnellement salace et exotique» comme leur pamphlet le décrit si bien. Ils m’ont eue au mot salace.
Wood, hard, meat, beat, Illinois, naked, dick, stick, junk, butt, sont tous des mots que j’ai pu entendre lors de ce spectacle. Retour sur Naked Boys Singing, un spectacle présenté au Café Cléopâtre la semaine passée, évènement en association avec Fierté Canada Montréal Pride.
Le show commence à 20 h, mais j’arrive à 20 h 15 pour être fashionably late (joke, je devais faire mariner mon steak avant de partir de chez moi). Le doorman du Café Cléopâtre me voyant approcher cet endroit bucolique me dit «OUAIS?» je lui réponds «SALUT! JE VIENS POUR LE SHOW DE GARS TOUT NUS! » Il répond «EN HAUT».
Je monte. J’entends déjà un animateur qui semble raconter des blagues. Jay Du Temple? What are you doing here!? PSYCH! C’était un drag top shape avec un visage et des cheveux tout droit sortis des années folles. La dame à la porte me donne mon billet VIP qui était bien placé dans une petite enveloppe. Un autre monsieur (le producteur du spectacle) m’escorte alors jusqu’à la table VIP. Quel service.
Je suis entourée de trois autres personnes de mon âge qui semblent savoir pourquoi ils se trouvent là, contrairement à moi. L’animateur du moment porte fièrement des talons aiguilles brillants et un long t-shirt oversized de Justin Bieber. C’est un genre de stand up qui parle de style vestimentaire, de blind date, de Madonna et de Kit Kat. Très varié comme stand up. Tellement varié que j’ai cru que Malik Shaheed allait apparaître en arrière WNCO (with no clothes on – parce que c’est la mode faire des acrostiches).
Aucun Malik Shaheed en vue (déception), on enchaîne avec la prochaine prestation. Le producteur embarque sur scène et fait un tirage. SUSPENSE, JE PENSE VRAIMENT GAGNER. Un homme avec un mohawk très défini et des pantalons semi-cuir gagne le tirage (autre déception). Qu’est-ce qu’il a gagné? Aucune idée. Sûrement la dignité. Avant de passer à la prochaine prestation, l’animateur demande à tous de crier PÉNIS très très fort en répétition. Il dit (en anglais) «vous allez en voir une tonne de pénis ce soir. Enlevons le malaise tout de suite!» Mon chum, je n’ai jamais été aussi à l’aise qu’en criant PÉNIS au Café Cléopâtre entourée de plusieurs Fedora beiges, une trentaine de têtes grises et une odeur de biscuits au beurre de pen.
Prochaine prestation
Un être, au sexe pour le moment inconnu, se présente sur scène sous une toile blanche (style un poncho à 2 $) portant une couronne de lumières. D’un mystère à s’en lécher les doigts, il se lève et nous montre plusieurs mouvements de danse sur la toune Bad Romance de Lady Gaga. Il fait preuve d’une intensité qui en laisse plusieurs bouche bée. Après nous avoir démontré ses talents en expressions faciales, il continue sa danse en allant en arrière-scène. Il revient avec un gun à bulles muni de LED lights roses. Il fait le tour de la foule en éjectant des bulles après s’être dévêtu de deux pièces de vêtements. Ses pantalons et sa veste. Il est rendu en bobettes; sur ses mamelons, on retrouve deux morceaux de duck tape argenté (shiny AF). Les lumières baissent soudainement, il passe encore backstage et revient avec deux cônes lumineux sur ses seins. WOW. Quelle prestation! Ce danseur-avec-duck-tape-sur-tits a su captiver mon attention du début à la fin.
Son nom: Pedro. On le salue, d’ailleurs.
Je me demande à combien de premières parties j’aurai à assister…
Davyn Ryall (le producteur nommé jadis en haut) monte sur scène et nous demande de ranger nos téléphones. Il nous dit que si on veut prendre un dernier selfie, c’est le temps. Voici le mien:
Il nous dit aussi: «After the show, there is une rencontre théâtrale avec les artistes sur scène… Maybe sont pas disponible pour une date, mais on sait jamais.» Son franglais est de renommée DeadObies-esque.
Avant que le spectacle commence, on entend une voix qui nous avertit de ne pas prendre de photos ou de vidéos et que si on nous pogne en train de sortir notre cellulaire, on va devoir se déshabiller sur la scène et participer à la danse. «LOL», me dis-je.
Je m’apprête à vivre une expérience phallicoptère-texturée. Le spectacle commence.
Cinq garçons mi-vingtaine se faufilent un à un sur la scène et nous jettent de petits regards taquins. Ils commencent à chanter, dos à la foule. Cette première chanson nous explique clairement le fait qu’être nu offre une autre vision de la vie, une autre fenêtre à la vie. Ils n’ont pas tort!
Juste quand je décide de prendre une gorgée d’eau, les cinq fringants se retournent, le pénis en liberté d’expression. Ils sautent, virevoltent et se jettent d’un côté et de l’autre de la scène de manière élégante et robuste… Ils font des acrobaties et……
Oh non!
Un spectateur ose les prendre en photo! Diantre! Ils le voient, l’amènent sur la scène et l’obligent à se déshabiller. Haters will say it’s staged. Moi j’ai beaucoup de plaisir à voir ça aller. Et je ne suis pas la seule.
Je vais vous énumérer approximativement les prestations qui suivent. Il se peut que j’aie oublié 2-3 tounes (tounes d’amour qui déplacent mon attention vers toute sauf le spectacle).
1ere toune: L’inconnu déshabillé nous offre une chanson sur sa vie en tant que concierge-tout-nu et comme quoi laver les fenêtres lui fait du bien. Il semble aimer taquiner les passants devant les fenêtres quand bon lui semble. On fait ici un lien avec le fait que leur nudité offre une autre fenêtre à la vie!
2e toune: Un autre danseur se pointe sur la scène avec une kippa. Nous apercevons deux autres danseurs (habillés cette fois) apparaître en arrière, déguisés en «parents». C’est une famille juive. J’assiste maintenant à une chanson sur la circoncision, vous l’aurez deviné. Tout ça dans l’humour bien sûr.
Lorsque les chanteurs sont à l’autre bout de la scène, j’ai peine à entendre les sons mélodieux qui sortent de leur bouche. Pour passer le temps où j’entends rien, je regarde la foule et me pose quelques questions existentielles comme: qu’est-ce que la nudité? Suis-je présentement ennuyée ou amusée par ce spectacle? À quel point sont-ils 100 % à l’aise de se gigoter le paquet allègrement? Est-ce que le Pool Room va faire plus d’argent à soir? Bref, vous voyez le genre!
3e toune: Le blond («aux grosses cuisses» comme il le dit si bien) nous raconte sa vie en tant que pornstar de l’Illinois, tout en s’écartant les cuisses 4-5 fois. Un jeune cupidon en pleine effervescence de la vie!
4e toune: Le grand brun de la gang s’avance sur la scène avec un habillement de maître d’hôte en mini boxer tight et porte de longues bottes aux talons très aiguilles. Il nous raconte sa vie en tant que danseur de cabaret. Une vie qui semble lui être plus facile dans la nudité!
5e toune: Cette fois, trois danseurs habillés en «active wear» nous racontent comment leurs dates aiment mieux les gars qui s’entraînent.
Je vis un moment que je ne sais comment qualifier lorsqu’un des autres danseurs flambants nus les rejoint sur scène et brasse son pénis de haut en bas pendant au moins 30 secondes. Avec un regard qui transperce ta virginité habillée.
Le spectacle inclut aussi deux chansons d’amour de nudité: une chanson country (le chanteur porte un chapeau decowboy du Québec en suède) et une chanson de groupe de type cabaret où on peut les apercevoir sauter de haut en bas (tout en nous montrant leur flexibilité au niveau de l’aine).
À maintes reprises, je m’imagine filmer l’entièreté du spectacle à 120FPS.
On est rendu à (ce que j’ai su plus tard) ma prestation favorite. Les gars sont déguisés en chefs cuisiniers et se mettent à frapper un steak en carton épais avec un petit marteau de bois devant la foule et crient «I beat my meat» à moult reprises. Que de plaisir! Ils se tapent sur les cuisses pour nous démontrer à quelle «meat» ils font allusion.
C’est vers 21 h 45 que je quitte le Café Cléopâtre, seule et distraite par l’omniprésence phallico-viandeuse que je viens de voir. Merci au Naked Boys; je recommande à tous d’aller voir ce spectacle. Moi j’ai juste hâte de voir un concierge flambant nu qui se gigote le paquet en lavant les fenêtres (de la nudité) au complexe Guy-Favreau devant René-Lévesque.
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